Chapitre VIII

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Mya

La tour était agitée aujourd'hui, les finalistes partaient pour le palais ainsi que leurs caméristes. Les valises finies et chambres vides nous nous sommes réunis dans le hall. Je reconnaissais quelques personnes, Ahmes qui était arrivée première, Fenrys qui était ami avec Ilmatar et mon amie.
Le reste m'étais inconnu.

Nous fûmes téléportés jusqu'au palais, ni bonjour ni au revoir nous avions quitté la tour qui nous gardait depuis une semaine.

Nous avions atterri dans la cour, là où tout le monde nous attendait.

Serviteurs, servantes, cuisiniers, jardinier... tout le personnel était là.
Leurs tenues rouges étaient majestueuses, comme s'ils étaient habillés pour servir lors d'un bal.

Tout était comme sur l'image que le point d'information m'avait montrée. Les mêmes murs, les mêmes portes en bois, les mêmes vitraux... C'était tout bonnement magnifique !
Et comme son nom l'indiquait, le soleil venait se lever juste derrière celui-ci et reflétait sa lumière à travers quelques vitraux alignés, je devinais par la suite que le symbole ailé sur la plus haute tour accueillait la lune et le soleil lors de leurs ascensions.

Le roi sortit de l'immense porte et nous salua.
Habillé tout en blanc et doré, il brillait sous la lumière du soleil.

— Félicitations à tous. Vous voilà à la seconde et dernière étape, le palais des Astres. Voici Sereia, elle vous apprendra les bonnes manières au palais et vous évaluera durant les épreuves.

Ladite Sereia vint à notre rencontre et nous salua. Elle avait l'air gentille mais semblait quand même un peu stricte.

— Enchantée de faire votre connaissance, je suis impatiente à l'idée d'apprendre à vous connaître durant ces deux semaines.

Elle avait des ailes mais également des cornes, de quelle espèce était-elle ? Et je n'étais apparemment pas la seule à me poser la question.

— Je suis mi- fée mi-démone, et grâce à la famille royale je suis encore vivante. annonça-t-elle, fièrement.

Personne ne parlait, trop étonnés par cette révélation.
Personnellement je ne savais pas réellement ce que ça voulait dire, c'était apparemment une mauvaise chose qu'elle soit un mélange de deux créatures.

En entrant dans le palais je pris soin de tout enregistrer dans ma mémoire. Je ne voulais pas perdre une miette de la merveille qui s'offrait à moi.

Je m'attendais à tout sauf à ça. D'un blanc immaculé le hall était repentit. Comme lustré à vie, il nous accueillait. Le sol marbré s'étendait sur plusieurs mètres avant de donner sur un escalier fabriqué des mêmes matériaux qui donnait sur l'étage supérieur.

Des balcons surplombaient le hall, tenus par de grands piliers d'or et de blanc. En dessous se trouvait plusieurs portes de part et d'autre, qui donnaient sans doute sur plusieurs pièces différentes.
Un troisième étage était à peine voyant mais était bien présent, et comme les balcons inferieurs, ils étaient aussi soutenus par des piliers. Cet étage était surement accessible par des escaliers dissimulés.

Et la pièce maitresse, le plafond, en quasi-totalité ouvert en demi-cercle. De là on y voyait la tour principale avec son symbole ailé.

Aucun mobilier, aucune tapisserie, juste le blanc immaculé des lieux et le tapis doré qui s'étendais de la porte jusqu'à l'étage supérieur.

Nous fûmes menés jusqu'à nos chambres, toutes étaient sur le même étage, le dernier de "la tour rubis". J'étais donc voisine avec Ilmatar.

Devant chaque porte se trouvait un valet, prêt à nous ouvrir.
Je me présentais donc devant et eu droit à un accueil majestueux de la part de mes femmes de chambre.

Elles avaient troqué leurs uniformes bleu ciel contre des rouges de meilleure qualité. Leurs tabliers anciennement longs étaient à présent plus courts et mieux coupés. Elles semblaient... plus joyeuses ici.

Elles s'inclinèrent dès que j'eu passé le seuil. C'était étrange d'être traité comme ça.

J'étais tellement concentrée sur les fées que je n'avais pas remarqué la pièce.

Pourtant l'or et le violet éclatant des étoffes sautèrent aux yeux. Du peu de livres pour enfants que j'avais vu, aucune chambre des princesses ne ressemblaient à ça.

Les longs rideaux en velours étaient retenus par des cordons dorés, ce qui encadrait parfaitement la porte-fenêtre qui donnait sur un balcon.
Mais ce n'était pas le plus extraordinaire, non, le lit à baldaquin en bois blanc et aux dorures pouvait accueillir au moins trois personnes et était à coup sûr confortable. Les réveils allaient être durs.

Des dizaines de lanternes étaient suspendues et le plafond représentait un ciel étoilé. Par tous les dieux, je ne voulais plus quitter cette chambre aux tons lilas, dorés et prune. Plus jamais.

Deux petits fauteuils violets attendaient qu'on s'y installe pour prendre le thé.

Je passais la tête dans salle de bain et constatait qu'elle faisait deux fois la taille de mon ancien appartement.
Le dressing, lui, était encore plus grand que celui de la tour. Je n'allais jamais m'y repérer.

...

Mon ancienne vie.
Que leurs était-il arrivé ? Avaient-ils survécu ? Ou bien la famine les avait ravagés ?
Je n'en savais rien mais une chose était sûre, leur sort n'était pas mon problème, j'ai été de trop là-bas, ma disparition n'a pas dû les affecter.

Je soufflais et m'asseyais sur un fauteuil. Je devais me concentrer. La première épreuve était l'élégance, et je n'en avais aucune.
Je pouvais donc espérer que les cours que nous donnera Sereia me sauverons.

Nos valets toquèrent aux chambres afin de nous prévenir que le petit-déjeuner nous attendait dans la salle à manger.

Je relevais donc mes cheveux en queue-de-cheval et me dirigeais vers les grands escaliers intimidants.
Il était ouvert, ce qui était risqué pour notre réputation si l'on venait à chuter, il était marbré mais recouvert d'un tapis doré. Peut-être en l'honneur du futur mariage ?

De son palier commun, les marches elles, étaient divisées. Un chemin menait vers la droite et l'autre, vers la gauche. Seule la famille royale passait par ce dernier, je n'en savais rien jusqu'à mon arrivée.

La grande salle était occupée par l'immense table aux vingtaines de chaises.
Nous n'étions que dix, et presque personne ne s'asseyait à côté des autres participants, sauf Ilmatar qui vint s'asseoir sur la chaise voisine.

— C'est tellement impressionnant ! chuchotais-je.

Elle hocha la tête en levant la tête.

— Oui ! Regarde le lustre, les plafonds... tout !

Je levais donc les yeux et constatait qu'elle avait raison sur la beauté de ce qui nous surplombait. Le lustre aux milles cristaux blancs et rouges illuminaient d'une claire lumière les plafonds aux moulures somptueuses.
Mais ces dernières étaient juste autour du plafonnier, le reste était couvert de fresques somptueuses qui semblaient raconter une histoire.

Je devrais me renseigner un jour.

Des plats plus élaborés les uns que les autres furent déposés devant nous et les odeurs exquises virent à nos narines. Bon sang que j'avais faim.
Mais nous n'étions pas autorisés à manger avant l'arrivée de la famille royale.

Alors je discutais avec Ilmatar qui était plus occupée à scruter chaque détail de la pièce et des mets qui se présentaient à nous, plutôt que de m'écouter.

Le roi et la reine arrivèrent alors nous nous levions et inclinions. C'était la seule chose que j'avais retenu, il fallait toujours montrer du respect au couple royal.
Même si nous n'en avions pas envie.

— Merci, asseyez-vous et mangez, je vous en prie, déclara le roi.

Alors nous nous exécutions. Il ne fallait pas me le dire deux fois, je me servais et goûtais le premier aliment. C'était une tartelette aux baies rouges, je devinerai des cerises au goût mais des fraises à la forme.

Tout était si différent ici.
Je me servais encore et encore, le stress de la journée et des derniers événements avaient agrandi mon appétit.

A la fin du repas le roi et la reine se levèrent, nous en faisions la même chose.
Et lorsqu'ils quittèrent la salle avec de brefs au revoir, Sereia nous invita à nous rendre dans la salle de cours.

J'étais toute excitée car de toute ma vie je n'avais jamais posé les pieds dans une classe.
Nous nous rendîmes dans ladite salle de cours et mes yeux brillaient d'excitation tandis que ceux de mes camarades étaient remplis d'ennui.

C'était une salle tapissée de rouge et d'or. Des tables rondes étaient disposées de part et d'autre et un tableau couvrait le mur du fond.
C'était comme un salon de thé, car les chaises étaient des fauteuils à l'allure confortable.

— Qu'est-ce qui te rend si heureuse ? me demanda Ilmatar.

— Je ne suis jamais allé en classe, avouais-je à voix basse.

— QUOI ?

Tout le monde nous regardait, étonnés.
Mon amie était rouge de honte tandis que je riais doucement, elle était tellement discrète.

Les deux heures suivantes passèrent très vite, et m'ont fait réaliser que j'adorais apprendre.

L'élégance était en fait une attitude à avoir. Savoir bien se comporter, jusqu'à la tombée de la nuit. Jusqu'au bout des ongles.

Les mots vulgaires ainsi que le mauvais comportement étaient à bannir jusqu'à ma chute au palais. Mais je comptais rester jusqu'à la fin. Au moins pour Misae et... Alvar.

Je me demandais si elle était rentrée chez elle.

Je sortis de la salle et quelqu'un m'attrapa par le bras.
Dotée d'une robe rouge qui lui arrivait aux genoux, Alvar me souriait tout en m'indiquant de me taire.

Elle m'entraîna dans un placard à balais, tout allait bien.
Lorsque je me retrouvais face à elle, à seulement quelques millimètres, je repensais à mon rêve.
Ou était-ce la réalité ?

— Je t'aiderais dans l'ombre, je ne suis pas censé être encore ton mentor. Tu es censé être aidée autant que les autres participants, mais tu es spéciale Mya...

— Alors tu te cacheras et nous entraînera dans des placards sombres pour m'aider ? demandais-je en levant un sourcil.

— Moui. À moins que cela te dérange, appuya-t-elle en souriant.

— Je-

Elle avait le don pour me faire perdre les mots.

Son regard se fit insistant, elle souhaitait vraiment savoir si cela me dérangeait.

— Pas le moins du monde... réussis-je à prononcer.

— Bien. Ta première épreuve est l'élégance, comme tu dois probablement le savoir.

J'hochais positivement la tête.

— Je sais que tu as un caractère assez fort mais tu es capable de t'adapter. Montre leurs que tu es capable de tout. Gagne cette compétition !

— Pourquoi... tiens-tu tant à ce que je gagne ?

— Car...en tant que mentor, il est de mon devoir de t'aider et de réussir. En plus, comment pourrais-je un jour exécuter le fond de mes pensées si tu es morte et enterrée ?

Sur ces mots elle sortit du placard, me laissant muette. Comment ça « le fond de ses pensées » ?

Je me demandais si je devais la rattraper mais une voix m'en empêcha, c'était Ilmatar qui venait de me voir sortir du placard, rouge et étourdie.

— Mya ? Que faisais-tu là-dedans ? Et dans cet état ?

Aucun mot ne sorti de ma bouche, je ne pouvais pas lui dévoiler que j'étais avec une personne qui n'était pas censé être là.

— Euh j'ai pensé que c'était la salle de bain, mentis-je.

Elle semblait croire à mon mensonge.
Et heureusement

Between Our Worlds [FINIE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant