[ EN COURS DE REECRITURE ]
Je vois ce qu'ils ne voient pas.
Ils les poursuivent et je ne sais pas pourquoi.
Je provoque une mort libératrice.
Don't turn back. Trust in me. Push them up
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Les cloches résonnaient 8 heures du matin et le soleil filtraient nos volets de bois. Les portes claquaient et les pensionnaires s'en allaient. L'agitation toute entière sonnait les vacances. Pourtant je n'éprouvais aucun empressement, cette période ne changeait en rien mon quotidien. Je plaquais mon oreiller plumé sur mes oreilles. Mes pensées divaguèrent ensuite sur des activités que je pourrais effectuer durant ces congés. Je fronçais les sourcils quand l'idée de travailler effleura mon esprit.
Nos instituteurs nous avaient assigné une tâche : Effectuer un stage et en faire son rapport. Pour moi, il était hors de question que j'use mes petites mains à un labeur non rémunéré.
À vrai dire, je m'y prenais un peu tard et il restait sûrement peu de commerce à ma disposition. Un soupir s'échappa de mes lèvres, je massais mes tempes douloureuses. Un projet d'avenir. Ces termes évoquaient en moi l'eau trouble et sombre des fonds marins. Je me laissais porter par le courant calme et tranquille. J'ai peur de couler. J'ai peur de sombrer sur le rivage. De dévier du fleuve communément emprunté. Et toutes ces pensées cahotantes me causaient d'affreuses douleurs cérébrales. Je tendis mon bras engourdi vers mon petit tiroir d'où je sortis des boîtes de gélules. J'en pris une ronde et blanche dans le creux de ma main.
" Ne fais pas ça ! ", cria une voix fluette derrière mon dos.
Paigue me regardait effrayée. Mais je compris que ce n'était pas moi qu'elle observait de ses yeux verts apeurés mais la boule blanche enfouie dans ma paume. Je me dépêchais de l'avaler.
" Trop tard", dis-je
Elle me regarda mécontente.
" C'est à cause de ces choses atroces que Den à..."
Elle se tut, ses sourcils se froncèrent et elle déglutit difficilement. Le dire à haute voix revenait à l'admettre. Je ne dis rien. Je regardai ma main aux lignes déformées. Sans se mentir, combien de temps me restait-il. Je me levai brusquement, m'étirai sous la chaleureuse lumière du jour inondant la pièce.
" Aujourd'hui s'annonce une belle journée !"
Paigue souria.
" On va faire un tour ?"
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Un ciel bleu et un soleil flamboyant, cependant, il n'y avait pas un chat dans la rue. Je marchais sur le trottoir, Paigue à mes côtés me faisant la conversation.
" Eh ! T'as vu ce commerce est ouvert ! Pourtant les autres sont fermés, je me demande pourquoi d'ailleurs...
- C'est la boutique de Noa, je devais justement y faire un tour, si tu peux m'attendre deux petites minutes...
- Dans ce cas je vais faire un tour au parc, on se rejoint là-bas", me dit elle en me faisant signe avant de s'éloigner.
La sonnette d'entrée retenti lorsque j'entrai dans le petit magasin. Noa fidèle au poste me gratifia d'un grand sourire.
" Lexy, ça fait longtemps, comment tu vas ?
- À vrai dire notre dernière rencontre date d'hier, mais oui je vais bien, j'ai aussi quelque chose à te demander."
Il plissa les yeux, fronça un peu les sourcils tout en gardant son sourire.
" Oh, et c'est à quel propos ?"
Je sortis des papiers pliés de ma poche et lui tendis. Il survola rapidement les feuilles avant de soupirer, gêné.
" Tu sais j'ai déjà refusé une dizaine de personne...
- Noa, je t'en prie, si je n'effectue pas ce stage ils vont me renvoyer !"
Il leva les yeux au ciel face à ma tête de désespérée. Il sortit un stylo de sa poche et commença à remplir le formulaire en me disant :
" J'te jure, tu vas en baver, tu vas regretter d'avoir voulu faire ton stage ici."
Mon sourire victorieux se décomposa et je frémis à la lueur mauvaise dansant dans le regard de Noa. Il me tendit les papiers, se pencha et me glissa à l'oreille :
" À la semaine prochaine !"
Je sortis de la boutique et j'entrepris de me diriger vers le parc où m'attendait sûrement Paigue. Je marchai le long des allées bitumées baignées de soleil. Il n'y avait qu'une personne se promenant ici. C'était un jeune homme, habillé de la façon la plus commune qui soit. Un sweat à capuche lui couvrait cependant la tête lui donnant une allure inquiétante que l'on pouvait associer à sa démarche titubante. Avec cette chaleur il devait avoir bien chaud. Des mèches obscures s'échappaient de sa capuche et lorsqu'il s'approcha je vis ses yeux rouges injectés de sang. Il me fixa et j'accélérai le pas. Et lorsque l'on se croisa, il murmura mon prénom. Immédiatement mon corps entier se raidit. L'homme se retourna.
" Le...xy ?"
Une voix bien trop rauque, monstrueuse. Mais tant de mélancolie dans cette voix qui m'inspirait de la nostalgie !
"Je ne vous connais pas laissez moi je vous prie."
Mes cordes vocales ne tinrent pas les notes des mots ternis par la peur. L'homme aux cernes bleutées me fixa, crispé. A sa vue, l'adrénaline me traversa les veines, j'avais entendu l'inconnu souffler un nom qui m'était familier.
Un battement de cœur, et il reprit sa route. J'étais désorientée. Cette rencontre inopinée avait remué en mon sein des sentiments lointains. Après un moment d'absence, je décidais de retourner auprès de Paigue.
"T'en as mis du temps, dit-elle avec une mine boudeuse
- Faut qu'on parte, répondis-je en l'empoignent
- Qu'est-ce qu'il se passe ? On dirait que t'as vu un fantôme..."
Je tressaillis.
" Peut-être que j'en ais vu un."
Nous rentrâmes au dortoir. Ce soir, encore, il faudra que je continue mon traitement.
✘Note de l'auteur :Après une longue absence voilà la suite de BSC ! La série reprendra peut-être en fonction de ce que l'avenir nous réserve ~
