Même assoupie son visage n'était pas serein, c'est pour cela que j'étais restée à son chevet pour veiller sur elle. Sa fine main dans la mienne avant que je ne tombe dans les bras de morphée. Je fus réveillée par la jeune endormie qui s'agitait pendant son sommeil. Prise de convulsion, grimaçant, je compris qu'elle était sous l'emprise d'un cauchemar.
Elle murmurait distinctement :
- Kaïna!
Kaïna? Qui est-elle?
Je fus prise d'amertume en voyant à quel point j'ignorais tout de mes deux camarades.
Je pressais la paume de ma main contre la sienne pour calmer ses tremblements en lui murmurant des mots réconfortants.
Lentement ses paupières se soulevèrent dévoilant le regard vert perdu de Rhéa. Elle s'assit sur le lit et essuya la fine couche de transpiration perlant sur son front.
" Je n'arrive pas à trouver la paix, avoua-t-elle
- Tu as fait un cauchemar.", lui murmurais-je
Elle fixa son regard dans le mien.
" Un cauchemar..."
À ses mots elle se mit à rire sarcastiquement avant que des larmes ne l'étouffe.
" Plutôt un souvenir, me dit-elle d'une voix amère. Elle me manque tellement.", murmura-t-elle du bout des lèvres
Ses yeux exprimaient une terrible souffrance, telle que je ne pus soutenir ses deux prunelles émeraude.
" Rhéa, je n'aimes pas voir les personnes que j'aime souffrir... Alors sil te plait, parles moi pour te sentir mieux."
Elle ferma ses paupières et l'ombre d'un sourire effleura son doux visage.
" Tu as raison cela m'aidera à évacuer le passé."
Ses mots vibraient en moi comme si je vivais l'action. Le petit village natal de Rhéa. Des vieux mœurs et une mentalité très traditionnelle. Rhéa avait 9 ans, était orpheline et vivait seule avec sa grande sœur; Kaïna. Elles vivaient dans un petit todis sale et mal aménagé mais Rhéa l'aimait parce que c'est ici qu'elle avait grandi avec Kaïna. Sa sœur étant la seule source de revenu était très prise, lui faisant d'autant plus apprécier les rares moments qu'elles partageaient ensemble. Un beau jour de printemps, une rumeur se répandu comme une trainée de poudre dans le village. Des êtres qui pactisent avec l'enfer et sacrifient aux démons. La peur à peu à peu rendu fou les villageois accusant ces êtres de malheurs de toutes leurs infortune. Un jour Kaïna subit l'accusation de sorcellerie de la part d'un de ses voisins. Elle connaissait le sort qui était réservé à ces présumés sorcières et peu d'entre elles avaient survécu. De plus les récents événements ne l'aidaient point. En effet, on avait retrouvé dernièrement les cadavres de nombreux animaux. C'est lors d'une deuxième accusation que les inquisiteurs débarquèrent chez Kaïna. Celle-ci se précipita de cacher la petite Rhéa dans un placard qui par la fente de la porte assistait tremblante à la scène qui se jouait devant elle. Lorsque les hommes débarquèrent ils agripèrent brutalement les long cheveux bruns de la jeune fille qui ne put riposter.
" Sorcière avoues ton crime et va rejoindre tes semblables !, cracha un homme austère
- Jamais. Et si je l'étais je vous aurai fais damner.
- Petite sotte!"
Il la gifla.
Sans un mot Kaïna redressa sa tête." Puisque tu ne sembles pas prête à révéler ta véritable nature..."
Sa phrase fut interrompu par un violent coup de poing qui fit se courber la jeune fille sous la douleur mais seul un faible gémissement s'échappa de ses lèvres closes, machoire contractée. Après qu'elle fut affaiblie, les inquisiteurs l'emmenèrent quelque part où ils pourraient lui arracher des aveux plus facilement. La petite Rhéa ne pouvait rien faire. Le sentiment d'inutilité s'insinua dans ses veines. Le visage en larme elle n'arrivait plus à penser correctement. Elle avait retenu sa respiration pour ne pas qu'on la repère. Elle regardait ses petites mains impuissantes. Elle ne voulait pas perdre sa famille. Pas encore. Pas encore se répétait-elle. Sous le poids des pleurs elle s'était endormie dans un tourbillon de songes. Le lendemain ce fut le bruit d'une cohue qui la réveilla. Elle sortit de sa cachette et elle vit par la fenêtre tout ce qu'il ressemblait à la couleur de l'aurore. Intrigué par cette météore de l'aube elle alla dehors où tout les villageois étaient réunis en une troupe. Au centre de cette agitation se dressait un immense bûché sur lequel était attachée sa sœur. Ses yeux fixèrent Kaïna dont des ématommes lui parsemaient le corps et son cœur cessa de battre une fraction de seconde. Et lorsqu'on apporta le feu, Rhéa se jeta sur l'homme avec la force du désespoir mais fut balayée comme feuille au vent. Son frêle corps retombit lourdement sur le sol terreux. Quand elle releva son regard émmeraude sur la teinte infernale qui avait pris place sa réalité se brisa pour plonger dans l'enfer. Derrière cet écran de fumée elle apperçevait le corps de sa sœur léché par les flammes et berçé de hurlements d'horreur. Leurs yeux se rencontrèrent et elle réussit à articuler 3 mots: Cours. Vit. Rhéa. Un sourire accompagna des ruisseaux de feu dévalant ses yeux. Sa peau fut écorchée et sa chair déchirée par la fournaise de telle manière que l'on voyait nettement ses os. Ce monde est l’enfer.
Tout fume, tout brûle, tout bouillonne, tout flambe, tout s'évapore, tout s'éteint.
Les larmes de sang de sa sœur elle ne les oublieraient jamais. Elle se mit à courir.
Les villageois derrière elle la huaient. Il la pourssuivaient flambeaux et fourches en main. Haletante, elle détalait pour sauver sa vie. Elle revoyait le sourire de sa sœur dévasté par les flammes. Cette pensé alimenta une rage folle dans son cœur l'obligeant de poursuivre sa fuite. Les larmes se mélangèrent à la sueur et ses jambes commençèrent à être endolories. Soudain, elle trébucha et tomba dans un nuage de poussière. Elle essaya de se relever mais une douleur fulgurante au genou l'en empêcha. Elle examina sa blessure: une plaie s'était ouverte et plusieurs cailloux s'y étaient incrustés. Au loin des cris retentirent. Elle rempa au sol de toutes ses pauvres forces espèrant un miracle pour sortir vivante de cette situation, du moins pour ne pas mourir sans trop de souffrances. Et le miracle arriva.
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Beautiful Curse of Souls
Adventure[ EN COURS DE REECRITURE ] Je vois ce qu'ils ne voient pas. Ils les poursuivent et je ne sais pas pourquoi. Je provoque une mort libératrice. Don't turn back. Trust in me. Push them up