Chapitre 7 ~ Ombre

173 15 11
                                    

Une ombre arriva de nul part et se pencha vers elle. Elle la prit délicatement sur son dos. Les perles salées ne cessaient de couler le long des joues de la petite brune. Le garçon qui la tenait fermement se mit à courir. La jeune fille s'accrocha davantage à cette personne pour ne pas tomber. Elle s'accrocha avec l'espoir du désespoir de ne pas tomber quelque part où elle ne pourrait revenir. La jeune fille continua de sangloter jusqu'à ce que la voix du garçon lui dise :

" Arrêtes de chialer. À partir de maintenant je ne laisserai plus personne te faire pleurer. "

Le paysage printanier défilait sous ses yeux. Elle ferma ses paupières, puis les rouvrit et elle trouva le ciel beau et le soleil éblouissant. Elle laissa le vent sécher ses larmes et se blottit contre le corps chaud de son porteur. Son cœur se calma et s'accorda au rythme des pas du jeune garçon. Celui-ci était essoufflé de sa course. Elle huma discrètement son odeur et en dégagea un parfum de canelle. Bercée par ce doux encens la jeune fille s'endormit.

Le récit de Rhéa se coupa à l'entente d'un cri perçant. Je me levai brusquement et dit à Rhéa : 

" Je vais voir ce qu'il se passe.

 - Je viens avec toi", répondit-elle

Elle se mit debout et me suivit. Nous nous dirigeâmes vers la sortie et nous vîmes Wayne, accroupit sur le sol, se tenant les côtes, une plaie vermeille à l'abdomen. Il avait en cet instant un regard que je ne lui connaissait pas. La lueur vive qui habitait ses yeux avait laissé place à un regard dur et austère. Rhéa s'agenouilla auprès de Wayne et lui demanda d'une voix anxieuse :

" Que s'est il passé? Tu t'es blessé?

 - Il sont là", siffla Wayne

Les yeux de la brune s'agrandirent de stupeur tandis qu'elle essayait tant bien que mal de refréner sa peur grandissante. Mais les frissons et les tremblements qui parcouraient son corps la trahissaient. Elle prit une grande inspiration avant de déclarer :

"- Je vais mettre un terme à tout cela.

Simple spectatrice, la confusion régnait en moi. Que devais-je faire? Panser la blessure de Wayne? Ou bien accompagner Rhéa?  

Une voix masculine interrompit le flux de questions qui m'assénaient :

" Sil te plait Lexy peux-tu aller me chercher la boîte à pharmacie?"

J'acquiesçai tandis que je me dirigeai vers la salle d'eau où était rangée la fameuse boîte. Mes pas faisaient grincer le parquet du couloir central seule source de bruit. Ma vue se mit à se brouiller. Je clignais plusieurs fois des yeux, espérant dissiper ce trouble. Mais lorsque j'eus un haut le cœur je m'arrêtai brusquement prenant appui sur le mur. D'interminables secondes s'égrenèrent mais mes vertiges ne me quittèrent pas. Puis je sentis une pression sur mon épaule m'obligeant à me retourner. Mon sang bouillonna d'effroi. Mes yeux s'écarquillèrent tandis que je fixais la main poisseuse d'un liquide pourpre qui venait de me toucher. Ne pouvant plus contenir ma peur je mis à hurler.

" Hé! Détends-toi! Ce n'est que moi, Wayne! J'étais juste venus vérifier si tu ne t'étais pas perdue parce que tu n'étais toujours pas revenue...

- NAN MAIS ÇA VA PAS BIEN DANS TA TÊTE DE ME FAIRE UNE PEUR PAREILLE ?!", criais-je évacuant en même temps toute ma frayeur passée. La présence de Wayne me sécurisa et sans que je n'y fasse attention mes maux de tête disparurent.

" Ahahah, je ne te savais pas si froussarde", me dit-il accompagné d'un joli rire cristallin.

J'aurai dû répliquer comme d'habitude, mais mes yeux fixaient ses homologues qui brillaient d'une lueur éclatante. Mes lèvres s'étirèrent en un fin sourire qui disparut aussitôt lorsqu'une goutte de sang souilla le parquet. 

" Je vais chercher des bandages", dis-je en m'élançant dans la salle de bains qui était seulement à une pièce de l'endroit où nous nous trouvions.

Arrivée à l'intérieur j'ouvris brusquement le placard et y trouvait le coffret contenant les bandages et autres outils de soins. Je pris le tout et me dépêchais de les apporter à Wayne mais lorsque je fus de retour, personne ne m'attendait. Seule la goutte vermeille était preuve de sa venue en cet endroit. L'inquiétude me gagna de nouveau mais fut aussitôt balayée lorsqu'une paume se posa sur mon épaule. 

" J'ai la boîte à pharmacie, maintenant laisse moi examiner ta pl..."

Je ne pus continuer ma phrase. Quelque chose entravait ma respiration. Deux paumes serraient ma nuque. 

L'air me manquait tandis que j'essayais péniblement de me débattre. Je n'arrivais pas à discerner le visage de mon agresseur recouvert d'une cape sombre. 

Dans un ultime espoir j'arrivai à ôter sa capuche.

Beautiful Curse of SoulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant