Au même endroit, au même moment.

Chapitre 19

- June ? interroge d'une petite voix la brune, tout en suivant les pas de sa petite-amie.

- Il y a un problème ? Quelque chose ne va pas ? demandé-je, un brin de panique dans la voix, en glissant les clés dans la serrure.

- C'est que.. enfin.. balbutie Jenna avant de pénétrer dans l'appartement.

- Je t'écoute ...

Aurais-je fait quelque chose de mal ?
Dis une phrase qui aurait été interprétée d'une manière non-désirée ?

Jenna, parle.
Je t'en supplie.

- Je suis désolée de ne pas t'avoir prévenue pour leur venue ... J'ai pensé qu'il serait mieux, pour toi, de le savoir au dernier moment pour t'éviter les angoisses de l'attente. Je sais à quel point tu les supportes tous les jours alors je ne souhaitais pas t'en rajouter ...

- Oh..

- T-Tu m'en veux ? demande t-elle en adressant à la brune, un regard que celle-ci n'a encore jamais aperçu : celui de la peur.

- Je ne peux que te remercier pour tout ça ! Si tu me l'avais dit, j'aurais certainement passé ces derniers jours à paniquer en imaginant les pires scénarios ; mais tu m'as éviter ces mauvaises pensées alors merci, mon ange.

Lui dis-je après avoir déposé, délicatement, mes mains légèrement refroidies par la température encore fraîche des couloirs, sur ses joues.

- Tu es certaine que tu ne m'en veux pas ? Tu sais, je pour..

- Bon sang, tais-toi.

Lâché-je soudainement, lui coupant ainsi la parole.

- Mais !

À peine ce mot eut le temps de s'échapper de ses lèvres, que je bondis vers son corps ; l'attrapant ainsi par le creux des reins, afin de la soulever et de faire glisser ses jambes autour de ma taille.

- Oh, aha ! rit Jenna, ne s'attendant pas à une telle approche.

- Embrasse-moi.

Lui ordonné-je avant que celle-ci ne plaque ses lèvres pulpeuses contre les miennes. Débutant alors, une danse sensuelle et emplie de désir, bien trop longtemps refoulé.

Que faire ?
Cela est bien beau de prendre son courage à deux mains et de provoquer un tel rapprochement mais maintenant, qu'en est-il ?

Suis-je censée la garder près de moi ?
La reposer ?
Me défaire de cette étreinte et lui proposer une boisson ?

Peut-être qu'elle n'en avait pas envie ?
Qu'elle se force à cause du ton autoritaire que j'ai emprunté ?

Bon sang.. et si c'était le cas ?

Sur cette pensée paraissant réaliste, je mets fin à notre démonstration d'amour, tout en la gardant élevée du sol, contre mon corps tremblant.

- Qu'est-ce que tu fais ? interroge la brune, perdue.

- Et bien, c'est que.. je.. enfin.. peut-être que..

- Cette situation te dérange ?

- Non !!

- Alors, quel est le problème ?