L'Elfe de l'Eau ~ Le Seigneur des Anneaux

Chapitre 7- Les retrouvailles

-Vite ! Nous devons reprendre notre route, ordonna Aragorn.

Alors les Hobbits se remirent sur pieds et nous reprîmes notre route, Aragorn en tête. Je le rejoignis en courant et lui dit :

-Détends-toi. Nous atteindrons Fondcombe rapidement.

Sachant que ce n'était pas ce qui le tracassait, je repris :

-Il ne leur arrivera rien. Arwen est une combattante. Et Frodon est fort. Il survivra, j'en suis convaincue.

Il ne me jeta pas un seul coup d'œil et acquiesça :

-Pourquoi Arwen t'a-t-elle ignoré ? Que s'est-il passé ?

Je peinais à lui dire la vérité : et si, en conséquence, il ne voulait m'adresser la parole ? Alors j'improvisai :

-Je ne sais pas. Je suppose qu'elle était absorbée par Frodon. Ce que je comprendrais : il est sur le point de mourir.

Je voyais qu'Aragorn n'était pas convaincu. Sinon pourquoi Arwen avait démontré autant de joie en le retrouvant lui ? se demanda-t-il sûrement. Mais il ne répondit rien.

Pendant deux jours et deux nuits, nous parcourûmes bois et champs. L'espoir nous regagna quand nous aperçûmes les sommets du palais du Seigneur Elrond. J'allais retrouver ma maison. Je redoublai l'allure et je ne m'arrêtai seulement lorsque j'eus atteins la grande grille en fer forgé du royaume. Lorsque les autres me rejoignirent, Aragorn s'étonna :

-Pourquoi es-tu si hâtive ? Frodon va bien, j'en suis sûr.

Mais Aragorn avait un don. Il comprenait tout. Comme s'il pouvait lire dans les pensées, même si ce n'était pas le cas.

-Tu n'as pas vu Fondcombe depuis longtemps, je me trompe ?

Je soupirai. Il était temps de lui dire la vérité :

-En effet. J'ai quitté Fondcombe il y a bien des années. Il y a tout juste onze ans.

Il me regarda avec de grands yeux ronds. Heureusement, des gardes arrivèrent à la grille et nous demandèrent ;

-Vous désirez ?

Evidemment, ils étaient courtois car j'avais l'apparence d'une elfe et nous n'avions pas l'air d'être ennemis.

-Nous sommes parents avec le Seigneur Elrond et nous voudrions le voir.

-Parents ? Vous ? répliqua un des gardes.

-Laissez-les entrer, retentit une voix forte. Les gardes s'écartèrent et je vis mon père. Là, devant moi, à travers les barreaux de la grille. Ma bouche s'entrouvrit mais aucun son n'en sortit et je ne pus faire aucun geste. Lorsque le grand portail s'ouvrit, cela ne changea pas.

-Mes enfants..., dit-il ému, en écartant les bras.

-Ada, peinai-je à dire, aussi touchée que lui.

Je n'hésitai pas une seule seconde pour me jeter dans ses bras. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Cela faisait tellement longtemps... Enfin : onze ans est un battement de cil dans la vie d'un elfe, mais je n'en étais pas un.

Aragorn nous rejoignit. Il était aussi heureux que moi, mais contrairement à moi il parvenait à gérer ses émotions. Je ne sais pas combien de temps nous demeurâmes ainsi, mais je sais que nous restâmes longtemps. Jusqu'à ce que Frodon revienne dans mon esprit et que je rompe ce moment magique. Je demandai :

-Arwen a-t-elle ramené Frodon ici ?

-Oui ne t'en fais pas, assura notre père. J'ai puisé dans mes pouvoirs et j'ai réussi à le soigner. Il gardera sa cicatrice à vie, mais il va bien. Voulez-vous le voir ?

-Avec grand plaisir, répondis-je.

Il nous emmena au sommet d'une des plus hautes tours du palais, qui avait une vue magnifique sur la vallée. On y avait installé un grand lit. Et Frodon y était allongé. Il était réveillé et semblait en forme. Gandalf LeGris était assis à son chevet. Sam, Merry et Pippin étaient également là. Lorsque nous débarquâmes, le sourire de Frodon s'allongea et le notre aussi. Gandalf se tourna et adressa un geste de remerciement à Aragorn, qui s'inclina. Je ressentis un frisson glacial lorsque nos regards se croisèrent. Pourquoi son sourire avait-il disparu lorsqu'il m'avait vu ? Peut-être était-ce car les magiciens étaient étranges. Mais je n'en étais pas convaincue, sinon pourquoi aurait-il sourit aux autres mais pas à moi ? Probablement car il ne me connaissait pas.