Chapitre 17 - Le conseil

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-Etrangers venus de Terres lointaines, commença Elrond, amis de toujours, vous vous êtes rassemblés ici afin de répondre à la menace du Mordor. La Terre du Milieu est au bord de la destruction, nul ne peut y échapper. Vous vous unirez ou vous serez vaincu. Chaque race est liée à ce destin, à ce sort commun.

-Alors c'est vrai, murmura Boromir. 

Tout le monde tourna la tête vers lui.

-Cet anneau est un don, poursuivit-il. Un don fait aux ennemis du Mordor... Pourquoi ne pas s'en servir ? Depuis longtemps mon père, l'intendant du Gondor, a tenu à distance les forces du Mordor. C'est grâce au sang de notre peuple que vos Terres sont encore en sécurité. Donnez au Gondor l'arme de notre ennemi, et laissez nous l'utiliser contre lui.

Etait-il devenu fou? A quoi jouait-il? Je fulminais intérieurement, mais Aragorn réussissait à se contrôler mieux que moi.

-On ne peut le contrôler, lui dit-il. Aucun d'entre nous ne le peut. L'Anneau Unique ne répond qu'à son Maître. Et il n'a pas d'autre Maître.

-Et qu'est ce qu'un Rôdeur connaît à ces choses-là ? répliqua Boromir.

Je mourrais d'envie de le faire taire. Il n'avait pas le droit! Pas le droit de traiter mon frère ainsi, lui qui avait enduré tant d'épreuves! Ce fut l'elfe sylvestre qui s'en chargea à ma place. Mon cœur bondit.

 -Ce n'est pas un simple Rôdeur, rétorqua-t-il en se levant.  C'est Aragorn, fils d'Arathorn. Vous lui devez serment d'allégeance.

Boromir regarda Aragorn de façon très hautaine, très désagréable. Le genre de regard qui vous donne envie de le gifler. 

-Aragorn ? Le...descendant d'Isildur ? demanda-t-il de la façon la plus arrogante qu'il soit.

-L'héritier du trône du Gondor, compléta l'elfe, toujours prêt à défendre Aragorn.

-Asseyez-vous, Legolas, soupira Aragorn.

Legolas. C'était donc son nom. Cela signifiait "feuillage vert" en sindarin. Je le savais, pour avoir étudié les langages elfiques sous toutes leurs formes. C'est bizarre, ce nom me rappelait quelque chose.

-Le Gondor n'a pas de roi. Il n'en a pas besoin, fit Boromir en fixant Aragorn avec méprise.

 Puis il se rassit.

-Aragorn a raison, intervint Gandalf, nous ne pouvons l'utiliser.

-Vous n'avez pas le choix, s'attrista mon père. L'Anneau doit être détruit.

Après un très bref silence, Gimli se leva d'un bond et prit la parole :

-Qu'attendons nous pour le faire?

Avant qu'aucun ne puisse faire un geste, il prit sa hache et frappa sur l'Anneau. Des éclats volèrent. Seulement, ce n'était pas les éclats de l'Anneau, mais ceux de la tranchante hache d'acier du nain.  L'Anneau, quant à lui, n'avait rien. Pas une rayure, alors que la hache, pourtant solide, s'était brisée comme du verre. "Eh bien cher nain, me dis-je, si nous avions pu détruire cet anneau de malheur ainsi, croyez-moi, nous ne vous aurions pas attendu." Mes yeux se posèrent soudain sur Frodon. Il n'avait pas l'air d'aller bien. Le choc de la hache l'avait affecté, je le sentais. Se pourrait-il que l'Anneau soit lié à lui? 

L'Elfe de l'Eau ~ Le Seigneur des AnneauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant