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D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours été seule. Seule face au reste du monde.

Les genoux en sang, le visage au sol, pas un regard, pas un mot ; pas un. Tous passaient leur chemin, trop lâche pour regarder, trop occupé pour s'en soucier. Ils se disaient sûrement qu'un héro s'en occuperait. Un héro ? Laissez moi rire. Les héros sont des personnes qui pourraient sacrifier celle ou celui qu'ils aiment le plus au monde pour le monde. Des gens qu'ils ne connaissent même pas. Les héros sont des personnes écœurantes de bonnes intentions, affolantes de semblant d'amour. Ils vous degueulent en pleine face leur fausse compassion, leur fausse empathie. Vous savez ce qui est le pire ? Les héros n'existent pas. Personne. Personne de tout ceux qui se présentent comme tel, ne le sont réellement. Ils ne sont là que pour l'argent, la reconnaissance et les avantages à être nommés ainsi.

Elle avait été échangé pour quelques billets par sa génitrice. Et puis elle avait grandit tant bien que mal entre les quatre murs de sa chambre de fonction enchaînant entraînement et semblant de repos. Un jeune homme au visage balafré répondant au nom Stan était chargé de la former elle et les "nouvelles recrues", car oui elle n'était pas la seule à avoir été inscrite à cette espèce de session organisé par l'état. Ils étaient à peu près 10 à leur commencement, puis au fil du temps la pièce d'entraînement se vidait : ils finissaient tous par crever. Après tout ça n'avait rien de dramatique, personne ne les pleurerait, et puis pour ces gens là ce n'étaient que des objets. Son enfance avait un arrière goût de sang séché, celui qui colle aux vêtements, celui qui croûte sur la peau. Voilà ce qu'elle avait. Et ça lui allait. Après tout, elle était payé, ça aurait pu être pire. Elle au moins avait un toit sur la tête, un repas le soir.
Pourtant, depuis cette discussion ; ces quelques mots lancés par un adolescent à l'air familier la troublaient. Elle qui n'avait jamais éprouvé la moindre nostalgie ou regret, elle avait eu ce goût amer d'un passé lointain, très lointain. Un vague souvenir enfui, aux senteurs enivrantes, aux visages souriants.

Un bipbip redondant la sortie de ses réflexions profondes. Elle se redressa péniblement, lâchant des yeux le plafond blanc de sa chambre qu'elle fixait depuis un bon moment maintenant. Elle arrêta le bruit dérangeant de son alarme, puis s'étira longuement, les idées encore un peu embrumées. « Je me demande ce qui s'est réellement passé à ce camps d'entraînement. Il semble que je n'ai pas assez fouiller tout ça...Katsuki semblait en être très affecté tout comme Izuku. » Elle se prépara, repassant les informations qu'elle avait récolté il y'a peu, comme un film que l'on rembobine pour y déceler le moindre détail. Elle s'était renseignée sur cet événement, mais visiblement pas assez.
L'adolescente sortie de sa chambre une fois prête, se dirigeant vers la cuisine pour se préparer un café amer comme elle les aime, afin de l'aider à tenir pendant cette journée qui s'annonçait très longue et rude. Les cours passèrent péniblement, le temps défilait si lentement que l'on aurait cru qu'il s'était arrêté. Peut-être est-ce du au faite que la brune ne parvenait pas à se concentrer sur les dires de ses professeurs ? Après tout on dit souvent que le temps passe plus vite quand on s'occupe. Ce matin là, son cerveau était bien décidé à ne sécréter que des pensées inutiles, empêchant Vael de faire quoi que se soit d'autre que de ressasser cette nuit là en dehors du dortoir.
Quand l'heure eut sonné, la jeune fille se hâta de rassembler ses affaires et de monter sans dissimuler sa hâte, vers le seul endroit où elle pouvait se nourrir de nicotine pour calmer ses nerfs tremblants. Elle monta les marches deux par deux, poussa la porte de la terrasse et sorti son paquet abîmé pour en retirer un bâtonnet de tabac. Cette merde était addictive, elle calmait les pensées déchaînées et les tremblements de ses mains quand le manque de sommeil venait à trop se faire ressentir. La brune aspira longuement la fumée grisâtre comme si depuis tout ce temps, c'était la premiere fois qu'elle respirait. Une touffe blonde vint se poser à ses côtés et huma le nuage grisâtre que venait de relâcher l'adolescente.

| Kɪʟʟᴇʀ | ᴹʰᵃ ˣ ᴼᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant