Athena T1

10.Dors

Athena

-J'aimerais prendre une douche.

Je me sens sale depuis quelques heures.

Je n'ai pas de réponse de sa part.

-Je n'ai pas de vêtement, reprends-je.

-Est-ce que c'est mon problème ?

Putain, je ne supporte pas son sarcasme.

-Oui, si je n'en prends pas, crois-moi que tu ne voudras plus me garder dans cette maison au vu de l'odeur.

-La maison est grande, tu n'auras qu'à rester loin de moi.

Mon sang commence à bouillir. Je déteste faire des crises comme ça. Ma colère prend toujours le dessus et je n'aime vraiment pas ça. Sauf que je n'arrive pas à ressentir autre chose que de la haine quand il me parle.

-PUTAIN, IL FAUT QUE JE PRENNE UNE DOUCHE. JE. DOIS.EN.PRENDRE.UNE.

D'un coup, sans que je comprenne comment, l'impact d'une balle frôle mon oreille.

Le plus terrifiant, c'est que je n'ai absolument rien ressenti. Je n'ai pas peur, je ne pleure pas, il ne se passe rien. Ses yeux restent plantés dans les miens et je ne détourne pas le regard. Il a l'air aussi surpris que moi que je n'ai eu aucun réflexe, même pas un sursaut. Son corps s'avance dangereusement vers le mien et c'est là que je suis terrorisé. Je ne bouge plus. Mes membres sont paralysé. Et une fois de plus, il le remarque.

-Tu as cinq minutes, tu auras des habits après.

Je m'empresse de remonter à l'étage pour prendre une douche. Je ne me sens pas à l'aise avec lui. On dirait qu'il a envie de me faire du mal, mais qu'il en est incapable. Comme si ce lui ferait du mal à lui aussi. Je comprends toujours pas ses réactions.

J'enlève mes vêtements sale de la veille, je me vois dans un grand miroir. Je suis horrible. Mes jambes trop fines, on voit mes os à travers ma peau, je suis affreuse. Pas parce que je suis maigre, beaucoup de femme maigre sont belles. Non, c'est parce que je sais d'où vient ma perte de poids. Ça me dégoute, ça me donner envie de manger tout ce qu'il y a autour de  moi pour récupérer du poids. Mais ça me donne aussi de maigrir encore  plus comme si en était maigre, je pourrais passer dans des endroits où  personne me retrouverais.  

Je mets un pied dans la grande douche à l'italienne. Le marbre noir me donne l'impression d'être emprisonné à travers quatre murs.

Je prends le gant qui était sur l'évier et je commence à me nettoyer.

Je frotte mon corps sous l'eau brûlante. Aujourd'hui encore plus que les autres jours. Je ne veux plus rien sentir de ce qui me lie à Larry. J'aimerais que ma douche enlève toute la saleté qu'il a laissée sur mon corps.

Je ne m'arrête que lorsque la porte se met à trembler.

-Tu as écoulé ton temps. Maintenant sors.

Je reste ma serviette autour de mon corps nu. Je n'arrive pas à lui ouvrir, refusant de lui montrer mes jambes à présent devenu rouge.

-Tu as trois secondes pour ouvrir, après ça, je casse la porte et sois sûr que tu prendras toutes tes douches la porte ouverte.

Je m'empresse de l'ouvrir avant qu'il ne défonce la seule chose qui me permet de me cacher. Je tombe sur ses yeux gris qui m'analysent. D'abord mon visage, puis mon corps rougi. Je maintien son regard interrogateur durant des secondes qui me paraissent durer des minutes. Sentant son regard me brûler la peau, je lui arrache les vêtements de la main et referme aussitôt la porte.