9.Libre, ou pas

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Athena

Mes paupières s'ouvrent légèrement, elles sont lourdes et j'ai la tête qui tourne. Je vois noir pendant les quelques secondes où je cligne des yeux. Au bout de la centième fois, j'aperçois enfin les objets autour de moi. Du noir, tout est noir. Du cuir. Un rétroviseur. Je suis dans une voiture. Celle de qui ? Et comment c'est possible ?

Mon crâne me fait mal, j'ai l'impression qu'on me crie dans les oreilles.

J'essaye de me relever en luttant contre la douleur de mon corps. Mes fesses sont toujours terriblement douloureuses. Il faut dire que le sol de la cave n'a pas aidé la guérison. En revanche, le siège sur lequel je suis maintenant assise est plus que confortable.

Pour la première fois depuis quelques temps, je panique. J'ai peur de m'être endormi.

Je ne comprends pas ce qui a pu se passer pendant les quelques minutes où j'ai tiré sur tout le monde et celle ou j'ai fermé les paupières. Je n'ai aucun souvenir. On m'a endormi. Mais qui ?

-Je suis où ?, chuchotais-je sans vraiment attendre de réponse.

Lorsque je tourne la tête, j'aperçois un homme, vêtu de noir. Je regarde d'abord sa caricature importante avant de me focalisé sur son visage. Je reconnais tout de suite le personnage. Sa mâchoire carrée, ses yeux noirs, sa peau blanche. Il n'a visiblement pas changé son émotion entre la dernière fois où je l'ai vu et aujourd'hui. Il est contrarié, énervé. Mais pour quelle raison au juste ? C'est moi qui suis dans sa voiture sans l'avoir voulu.

-Pourquoi tu m'as enlevé ? Qu'est-ce que je fais dans ta voiture ? je dis d'un ton affolé.

-Calme-toi.

-Ne me dit pas de me calmer, qu'est-ce que je fais dans une voiture avec toi ?

Cette conversation commence à me gonfler. Je me pose des tas de questions. Je me souviens de la soirée. J'ai tiré sur le vieil homme qui voulait m'acheter. Mais après l'impact de la balle, je n'ai plus aucun souvenir.

Je me tourne vers la portière.

-Je veux sortir !

-Ouvre cette porte alors que je roule à 200 km/h et saute. Tu constateras toi-même que ton joli visage n'en ressortira pas indemne.

Mon visage grimace de rage. Sa voix rauque qui résonne dans mes oreilles fait bouillir mon sang. Pour qui il se prend ? On a l'impression qu'il ne trouve rien d'inquiétant face à la situation.

-Arrête-toi, je veux sortir.

Il ne répond rien et se contente de laisser son regard droit devant lui.

-On t'a déjà dit que ce n'était pas légal de kidnapper quelqu'un ?!

Il rit sarcastiquement.

-Et toi, on t'a déjà dit que ce n'était pas légal de tirer sur quelqu'un ?

Il se fou de ma gueule, ce n'est pas possible.

-Pourquoi je suis là !

-Écoute-moi bien d'accord. Je ne le répéterai pas deux fois. Si tu regardes bien, après le bordel que t'as foutu, figure-toi que tous les mafieux te cherchent pour avoir ta peau. Dès l'instant où tu auras ouvert cette porte et que tu seras partie, sache que tu métras environ une heure et vingt-six minutes avant de te faire retrouver et tuer. Donc c'est simple, poses ton cul sur le fauteuil et restes en vie où je ne donne pas chère de ta peau.

Putain de merde, je déteste ça. Ne pas avoir le choix.

Il fait bouillir mon sang comme jamais. Je ne comprends toujours pas la raison de ma présence avec lui dans cette voiture.

Athena T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant