- Chapitre 8 -

26 8 2
                                    

Il faut que je m'évade !

Ce sentiment de soulagement qui s'insinue en moi, me donne l'irrépressible envie de remuer mon être. Je saute du lit et ouvre ma valise avec frénésie. J'allume Deezer de nouveau, mais cette fois-ci, je choisis une puissante mélodie de Katy Perry. Roar. Dire qu'elle sort avec Legolas... J'enfile un jogging gris, un sweat à capuche confortable et des chaussettes de sport. Mes cheveux encore humides, me découragent de les sécher. Je les secoue bien fort avant de les attacher en un gros chignon désordonné au dessus de ma tête.

Le son est trop faible, je suis certaine que ma mère doit avoir une enceinte quelque part. Je lance une recherche Bluetooth et tombe sur celle du salon. Parfait. Je pousse le volume au maximum et commence à descendre les marches en dansant. Je me sens presque comme Hugh Grant dans Love Actually. Je me libère avidement de ses années de frustration sur les couplets et au refrain, je hurle ! Non, je ne chante pas. Je hurle. Je déverse toute ma colère dans ce maudit refrain.

I got the eye of the tiger, a fighter, dancing through the fire.

Cause I am a champion and you're gonna hear me ROAR

Oui, ça y est Miranda ! Tu es libre ! Tu vas quitter ce sombre tocard. Tu vas lui dire que c'est terminé, une bonne fois pour toute ! RoarRRRR

L'adrénaline s'empare de mes veines, je me sens enfin vivante. J'enchaine sur une playlist résolument féminine. Destiny Child, Lady Gaga, Rihanna, Britney Spears, X-Tina, elles y passent toutes. Les années 90, ont toujours eu raison de moi. Je chante et danse sur chaque note, connaissant chaque chanson par coeur.

Après plusieurs chansons, je me décide enfin à mettre la table pour le dîner de ce soir, car les filles ne vont pas tarder. Je le fais, toujours accompagnée de cette musique à plein volume dans la maison. C'est d'ailleurs sur Work Bitch que les filles font leur entrée. Lisa me regarde avec des yeux ahuris.

— Maman... ça va ... ?

Je m'avance et la prends dans mes bras, comme-ci c'était la première fois que je la voyais. Je la porte et recommence à danser avec elle. Je couvre son visage d'un millier de bisous et lui glisse à l'oreille :

— Je t'aime ma sirène !

— Euh moi aussi maman. Mais tu es sure que ça va ? Tu es bizarre...

— Oh oui ma sirène. Ça va très bien même.

J'embrasse ma mère sur la joue et lui dis combien je l'aime également. Elle à l'air tout aussi surprise que ma fille. Mes deux grands amours posent leurs sacs et retirent leurs chaussures, tandis que je décide de baisser le son pour les entendre.

— Alors c'était bien ? je demande essoufflée.

— Oui...Réponds Lisa, encore mi figue-mi raisin, devant mon excitation débordante.

— Qu'est-ce qu'il y a ma chérie ? Tu n'as jamais vu ta mère danser ?

— Bhe non... tu as l'air bizarre... Mais bizarre en bien.

Oh My Fucking God ! I Wanna Dance With Somebody. Je me rapproche de ma mère discrètement et lui murmure comme-ci ne rien était :

— Adam me trompe. Je le quitte !

Je retourne danser, augmentant finalement légèrement le volume. Rachel me regarde avec des yeux ronds, les mêmes que Lisa en arrivant, et je lui souris.

— OK les filles ! ce soir on fait la fête. Je vais ouvrir une bouteille de champagne, de suite ! dit-elle.

— On fait la fête ! On fait la fête ! On fait la fête !

J'ai hâte de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant