Une pleureuse fauchée

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Il faisait nuit noir désormais alors que Kaveh venait de se rendre compte qu'il s'était fait totalement arnaqué. Il se retrouva fauché comme les blés, pas le moindre mora en poche. Sans compter qu'il venait se faire quitter par son précédant petit ami. De quoi déchanter et pleurer. C'est bien ce qu'il faisait à présent, assis par terre dos au mur d'une habitation, Kaveh pleurait comme une madeleine en se blâmant d'avoir été autant naïf.

Quelques instants passèrent, et un ami à lui qui passait par là, entendit ses sanglots. L'homme s'approcha de lui et se mis a sa hauteur. C'était Al-Haitham qui était là, à le regarder pleurer de tout son soûl sans qu'il s'en aperçoive.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive la pleureuse ? se manifesta-t-il.

Kaveh hoqueta sur ces mots et releva la tête, le visage humide de larmes et son khôl dégoulinant sous son regard écarlate.

-Ahem... snif... Et bien...

Al-Haitham leva les yeux au ciel en se doutant que le malheureux s'était encore créer des ennui. Il soupira et lui pris le bras pour le relever.

-Tss, tu t'es mis dans la panade encore une fois, j'imagine. Viens, je t'emmène chez moi, tu me raconteras tout ça au chaud.

Ils prirent la direction de la demeure du scribe, déambulant dans les rues fraiches et désertes de la ville.

Une fois arrivés, ils s'installèrent sur le sofa. Al-Haitham servit deux verres de vin. Il connaissait bien Kaveh et il lui fallait au moins ça.

-Bien. Tu t'es calmé visiblement. Raconte moi maintenant.

-Hm... Alors... Tu sais que j'étais sur un projet. Et... comment dire, les fonds se sont rendu visiblement plus élevés que prévu, on m'a dit que l'argent n'était pas un problème si j'avançais les frais, qu'on me rembourserait ensuite, et...

Kaveh se remis à pleurer tout les larmes de son corps. Ce qui fit soupirer d'exaspération le scribe.

-C'est bien ce que je pensais. Tu t'es fais arnaquer et maintenant tu te retrouve encore avec des ennuis plus gros que toi.

-Je n'ai plus un ronds, je suis à la rue maintenant... Et pour couronner le tout, je me suis fait larguer il y a peu de temps, comme si ça ne suffisait pas déjà... Je déteste ma vie !

Al-Haitham, pas friand du tactile et ne sachant pas tellement comment consoler son ami, lui tapota gentiment l'épaule. Il était plus habile à trouver des solution qu'à apporter un réel soutient émotionnel.

Cela fit pleurer Kaveh de plus belle.

-Tu as trop bon cœur, tu serais capable de donner le fond de ta gourde d'eau à un fennec dans le désert. On ne peut plus qualifier ça d'une qualité à ce stade. Couvre un peu tes arrières, bon sang, gronda le scribe.

A bout de nerf et terriblement stressé, Kaveh posa sa tête sur la table et enroula ses bras autour.. en renversant le verre de vin au passage. Al-Haitham soupira une nouvelle fois avant d'aller chercher de quoi éponger la flaque rouge qui s'était répandu sur sa table.

-Bon... Kaveh... Ce n'est pas forcément de gaieté de cœur, parce que j'aime ma solitude. Mais je peux te proposer de vivre chez moi le temps que tu gagnes à nouveau un peu d'argent. Évidement, il faudra quand même participer un peu... financièrement, je parle.

A ces mots Kaveh releva la tête et écarquilla ses yeux. Il lui propose de l'aider là ? C'était inespéré connaissant le caractère du jeune homme.

-Ahem... Cette élan de gentillesse... s'étonna-t-il. Ahem, un loyer c'est ça... Arf.... Enfin, c'est déjà bien aimable de ta part... D'où es-tu aussi gentil avec moi d'un coup ?

- T'es un idiot. Tu me fais de la peine, à te voir comme ça pleurer tout ce que tu sais parce que tu t'es encore fourré dans des histoires insensées. Je me dis qu'ici au moins, déjà tu ne seras pas à la rue et puis j'aurai un œil sur toi, je tâcherai de t'éviter de nouveaux ennuis, bien qu'on dirait que tu les attire à toi... Bref, j'ai une chambre vide, tu t'installeras là en attendant des jours meilleurs.

Kaveh, beaucoup plus émotif et tactile que son ami, lui sauta dans les bras en le remerciant chaudement de cette gentillesse inopinée, ce qui gêna grandement Al-Haitham qui le repoussa gentiment. Ils finirent par boire leurs verres et se coucher respectivement dans leurs chambres. 

Il n'y avait que le strict minimum de meubles dans cette chambre, mais il aurait été mal venu d'être tatillon, surtout dans cette situation. Malgré la fatigue, il ne trouvait pas le sommeil et les larmes continueraient de couler nerveusement. Il allait se calmer, c'est sûr, mais Kaveh avait ce défaut qui fait que ses émotions le contrôlent plus qu'il ne les contrôle.   

Il sursauta lorsqu'au beau milieu de la nuit la porte émit un discret cliquetis et s'entrouvrit légèrement. Il se leva, jeta un œil au couloir qui semblait immense à cause de l'obscurité. Kaveh se dit qu'il avait juste mal refermer la porte. Il haussa les épaules et retourna se coucher. Le sommeil vint le rattraper peu de temps après cet étrange évènement.

A suivre.

[ Kaveh x Al-Haitham ] La Théorie des Antipodes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant