Un triste été ce fut
Ce fut un triste été
Debout
Sur la falaise
Son regard dévasté
Contemple l'océan
Dans la lumière dorée
De la fin du mois d'août
Le monde s'ouvre sous ses pieds
Et l'enfer présente ses dents rocailleuses
Aiguisées
Pointées vers le ciel
Prêt à se nourrir de celui
Qui se libérera du poids de vivre
Elle fixe l'horizon
Mais personne ne sait fixer l'horizon
Le sel s'incruste dans sa peau douce
Et ses cheveux dansent dans le vent
Elle se sent nouée
Et elle se refuse à baisser la tête
Pour ne pas voir
Les flots qui se fracassent sur les rochers
En contrebas
À une cinquantaine de mètres là-dessous
La brise maritime la fouette
Le soleil caresse sa peau
Et elle se refuse à baisser la tête
Pour ne pas revoir
Sa main tendue se débattant
Parmi les flots
Avant de se fracasser sur les rochers
En contrebas.