Dans un sevrage, les trois premiers jours sont les plus compliqués.On a l'impression que tout est vide, que le manque creuse tout autour de nous. Dans notre ventre.
Plus rien ne nous motive, alors on dort. Beaucoup. Des dizaines d'heures.
Quand on est éveillé, c'est plus difficile. Chaque chose que l'on fait nous rappelle ce qui nous manque. Combien on en aurait besoin.
On le voit partout.
Quand notre esprit trouve une distraction, c'est parfois notre corps lui-même qui nous le rappelle. On tremble, on s'agite. On angoisse. On a envie de vomir. Quelques fois, on pleure.
Et le soir venu, l'enfer commence. On y pense tellement qu'on pourrait se taper la tête contre les murs. Ça nous broie le ventre.
L'insomnie se fait notre amie. Impossible de fermer l'œil, on a déjà tellement dormi. On reste là, en proie à la nuit et à la douleur, comme un enfant délaissé.
Au petit matin, on s'écroule de fatigue. Il aura fallu que notre corps et notre cerveau soient tous les deux épuisés pour trouver le sommeil. Alors on dort. Longtemps.
Et tout recommence en boucle.
