Chapitre vingt-cinq.

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(tw : automutilation)

15 septembre 2023

18h59

— Gabriel !

Madeleine toqua de plus belle à la porte de son frère. Cela faisait déjà cinq bonnes minutes qu'elle tambourinait et son frère ne lui ouvrait pas. Mais elle ne comptait pas abandonner. Elle était bien décidée à discuter avec son jumeau de ce qu'elle avait vu dans la librairie ce midi. Elle y avait pensé toute la journée et sa colère n'était pas retombée. Cela faisait des années qu'elle laissait Gabriel ruiner leur relation sans rien dire, qu'elle le laissait être désagréable, avec elle, avec tout le monde... Mais il avait dépassé les bornes.

GABRIEL !

Elle cogna du poing cette fois, encore plus violemment. La porte s'ouvrit brusquement, laissant apparaître Gabriel. Il avait les yeux injectés de sang et semblait empreint d'une grande lassitude. A vrai dire, il était éteint.

— Qu'est-ce que tu veux putain ?

— Discuter.

Madeleine haussa les sourcils et entra dans l'appartement sans attendre d'invitation. Gabriel soupira et referma la porte. Il n'était vraiment pas d'humeur à ça. Il se tourna vers sa sœur, se rapprochant d'elle. Madeleine l'observa quelques secondes, fronçant les sourcils. Son frère marchait bizarrement.

— Qu'est-ce que t'as ?

— Rien. Qu'est-ce que tu veux, Madeleine ?

Gabriel renifla, se dirigea d'un pas lent vers la cuisine. Il profita de tourner le dos à sa sœur pour grimacer. La vérité, c'est qu'il avait les cuisses en sang. Madeleine l'avait interrompu et il n'avait pas eu le temps de se désinfecter. Il avait juste enfilé un jogging, pour aller ouvrir avant qu'elle ne défonce la porte.

— Je te l'ai dit. Discuter.

— Vraiment, si c'est pour taper la causette, va voir une de tes potes. J'suis franchement pas d'humeur.

— Je vous ai vu Raphaël et toi. A la librairie, ce midi.

Gabriel s'immobilisa. Rien que d'entendre le prénom de Raphaël lui fit monter les larmes aux yeux. Ce dernier l'avait quitté depuis à peine une heure et il se sentait déjà partir en morceaux. Il serra les poings.

— Super. Et donc ? T'es venu me dire à quel point je te déçois ?

Il ne cherchait même pas à nier. Si Madeleine les avait vu, il n'allait pas s'enfoncer dans des mensonges inutiles. Cela n'avait jamais été son genre. S'il mentait à sa sœur depuis tant d'années, c'était pour la protéger. Il ne voulait pas nier stupidement.

— Je voudrais comprendre. Lança sa sœur, la voix pleine de colère. Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu veux à ce point tout détruire ?

Gabriel ne répondit pas. Il garda le dos tourné, se mordant l'intérieur des joues jusqu'au sang. Il avait envie de hurler, de taper dans les murs, de tout casser. Ou juste de se rouler en boule dans un coin et de se laisser mourir. Il ne savait pas, il ne savait plus. L'ouragan embrouillait son esprit.

— Parce que je comprends pas, Gabriel. Sur tous les hommes de cette ville, de ce pays, de ce monde... Il fallait vraiment que tu jettes ton grappin sur mon mari ?

— J't'en prie Mads, tu l'aimes même pas.

— Ca ne change rien ! Répliqua Madeleine en haussant le ton. Merde Gabriel, il reste mon mari, j'aurais l'air de quoi moi, si on apprend qu'il se tape mon frère ? Tu... Je t'avais dit de le laisser tranquille. Mais tu fais jamais ce qu'on te dit, hein ? Toi, tout ce qui t'intéresse, c'est tout foutre en l'air.

À travers la tempête [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant