Chapitre 10 - 𝐋𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐢𝐬

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La lumière matinale s'élevait tout juste dans le ciel. Je passai ma sacoche en cuir sur mon épaule, ajustant la lanière. Elle était particulièrement lourde; j'y avais fourré mes études et mes matériaux les plus précieux. Link aussi était tout aussi chargé que moi, voire plus encore. Il avait attaché sa panoplie d'armes à son dos avec des ceintures, et avait fait le plein de nourriture pour le voyage.

– Tu es prêt à y aller ? fit-il en s'approchant de moi.

Je hochai la tête, me levant. La fleur silencio que j'avais déposée au pied de la tombe de ma mère brillait d'une lueur faible. Il était temps de lui dire au revoir. C'était un mal pour un bien. J'avançais avec Link désormais, et j'allais l'accompagner du mieux que je pouvais dans sa quête, comme je lui avais promis.

– Nous devrions passer par les monts Géminés pour rejoindre Cocorico, dis-je à mon ami en pointant le chemin sur sa carte. Ça fait un petit détour, mais mieux vaut éviter de s'approcher des plaines au nord.

–  Pourquoi ça ?

– On m'a dit que des monstres redoutables s'étaient installés dans la région, et que beaucoup de voyageurs trop curieux y avaient laissé la vie en s'aventurant près du château. Les contrées de Necluda sont relativement paisibles en comparaison, donc je pense qu'il est plus raisonnable de passer par ce chemin-là.

– Je vois... Tu as sans doute raison, dit Link, acquiesçant. Cap sur les Géminés !

Nous nous mîmes à marcher côte à côte, nous éloignant petit à petit de la maison et des bosquets dans lesquels j'avais grandi.
Nous longeâmes des cours d'eau, traversâmes des clairières, suivîmes le chemin tracé sous nos pieds. Un pas devant l'autre, un autre pas devant l'autre... Bien vite, cette promenade devint lassante. Nous ne croisions pas une âme sur notre route; ni homme, ni animal, ni monstre. De temps à autre, pour briser l'ennui, Link sifflotait un air, ou me partageait ses réflexions.

Le soleil commençait à se tirer sous le drap de l'horizon lorsque nous vîmes les lumières chatoyantes d'un relais au loin.

– Qu'est-ce que c'est que ça ? fit-il, portant la main à sa massue. Un camp de monstres ?

– Mais non, Link, c'est un relais, ris-je. Range ton arme, tu vas faire peur aux employés !

–  Un relais ?

Quelque chose sembla venir à l'esprit de Link.

– Maintenant que j'y pense, peut-être qu'on devrait trouver une monture pour le voyage...

– Oh, c'est une bonne idée ! m'exclamai-je avant de réfléchir un peu. Mais il faudrait déjà avoir assez de rubis pour en acheter une. Même si on vendait tout ce qu'on avait sur nous, on n'en aurait pas assez...

– En acheter une ? Non, non, non, T/P ! Pourquoi acheter une monture quand on peut simplement l'attraper soi-même ?

Link désigna d'un mouvement de tête la plaine verte qui s'étendait autour du relais. Confus, je suivis son regard. Au loin, trois taches de couleurs se déplaçaient côte à côte, broutant l'herbe verte. C'étaient un groupe de chevaux sauvages; deux pies et un magnifique alezan au crin blond. Le crépuscule faisait ressortir la chaleur de sa robe rousse vibrante.
Je me retournai vers Link.

– Mais comment tu comptes t'y prendre ? Les chevaux sauvages ne se laissent pas facilement approcher.

– On va mettre au point un plan, répondit Link en souriant malicieusement.

Nous nous mîmes rapidement d'accord sur une stratégie; pendant que je les amadouerais avec des pommes, Link se glisserait derrière eux et monterait sur la croupe d'un d'entre eux.
Je avançai pas à pas vers les trois bêtes, nerveux. Elles secouaient leurs queue et leurs crins, retournant le sentiment. Sans geste brusque, je sortis deux pommes bien rouges de ma sacoche.

Le souffle de l'aventure【Link x Reader♂】BOTW Où les histoires vivent. Découvrez maintenant