Chapitre numéro 12

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J'ouvre doucement les yeux et la première chose que je remarque, c'est que mes membres sont tout engourdis. Je meurs de soif et j'ai envie de vomir... Je me relève tout doucement, ma tête tourne affreusement. Bon sang, mais que s'est-il passé ? Je ne me souviens de rien. Une nausée me prend. Je me lève et fonce vers les toilettes... Je vomis : berk ! Je remarque que je suis en sous-vêtement. Merde ! Qui a bien pu me changer ? La personne a-t-elle remarqué mes bleus ? Évidemment, il faudrait être aveugle pour ne pas les voir ! Alors que je suis en train de me nettoyer la bouche, le reflet d'Amélia apparaît dans le miroir, un verre d'eau et un cachet dans les mains. Je sursaute et me retourne une main sur la poitrine.

- Amélia ! Tu m'as fait peur !
- Qui t'a fait ces bleus sur ton ventre, tes bras et le haut de ta poitrine ?

Je me cache aussitôt le ventre avec mes bras. Elle en profite pour poser le verre d'eau et le médicament sur l'évier.

- Ah... C'est toi qui m'as déshabillé alors ?
- Qui t'a fait ces bleus Lou ?
- Je... Je suis tombée dans les escaliers.
- Arrête de me prendre pour une conne ! Ça se voit que quelqu'un t'a frappé, bordel, alors dit moi qui c'est !
- ...
- Bon, très bien. Paul sera ravi quand je vais aller lui annoncer !

Et elle fait demi-tour.

- Non ! C'est bon, attends !

Je la rattrape par le bras et se tourne calmement vers moi.

- C'est... C'est mon père.
- Ton père ?
-Oui.
- Depuis quand ?
- Depuis que j'ai l'âge de marcher.
- Mais pourquoi tu n'en as pas parlé avant ? Je suis censé être ta meilleure amie !
- Justement, je voulais te protéger ! Je ne veux pas qu'il te fasse de mal !
- Il faut en parler aux garçons ! À Paul ! Il saura te protéger !
- C'est hors de question ! S'il te plaît Amélia... Promets-moi de ne rien leur dire !
- Je ne peux pas faire ça !
- Il va leur faire du mal !
- Ça n'arrivera pas, je peux te l'assurer !
- ... Alors, on attend la fin du séjour. Après tu pourras leur dire.
- ...Très bien.
- Merci Amélia.

On se fait un câlin.

- Tu ne m'en veux pas ?
-Mais non. Maintenant, file à la douche. Tu pues ! Et oublie pas de prendre ton médicament !
- Oui, chef.

Elle sort de la salle de bain en rigolant et moi je file à la douche, le sourire aux lèvres.

...

Après ma douche, Amélia m'explique les événements qui se sont déroulé hier soir. J'ai terriblement honte ! Paul doit me prendre pour une folle.
L'après-midi, ma meilleure amie décide de sortir dehors avec Jared. Moi, je préfère me reposer du fait que j'ai encore la tête qui tourne. Je me sens engourdi et j'ai vomi une nouvelle fois. Je m'endors en quelques minutes.

Je me retourne et découvre une forêt sombre et effrayante. Comme les forêts que l'on voit dans les films, ces forêts qui donnent la chair de poule et qui nous glacent le sang. Il est très tard, aux alentours de minuit, et je suis seule dans la brume de la nuit. Soudain, mon père apparaît au fond de cette forêt. Il me fixe avec un regard meurtrier. Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour l'énerver ? Je veux faire demi-tour mais je me retrouve dans cette forêt sans avoir pu bouger.

- Lou !!!

Je tente de m'enfuir mais la forêt se rapproche de moi. Elle me compresse et m'engloutit jusqu'à ce qu'elle aspire mon âme dans ses abîmes glaciaux.

Je me réveille en sursaut et en panique... J'ai du mal à respirer. Une personne me prend dans ses bras... Au lieu de paniquer encore plus, je me calme doucement. La peau qui me touche doucement m'envoie des décharges électriques dans mon corps... Mon cœur retrouve un rythme normal... Je reconnais l'odeur de Paul. On reste collés l'un contre l'autre quelques minutes avant qu'il ne me relâche doucement.

- Est-ce que tu vas bien ?
- Hum, oui... Merci Paul.
- Tu fais souvent des cauchemars ?
- Quelquefois, oui.
- Sache que si tu as besoin d'en parler, je suis là pour toi, princesse.

Je rougis mais ne laisse rien paraître. Surtout qu'il est en train de caresser la paume de ma main avec son pouce.

- Merci.
- De rien.

Je baille doucement, ce qui le fait rigoler.

- Je peux dormir avec toi si tu veux. Tu seras peut-être rassuré.
- ... D'accord.

On s'allonge l'un à côté de l'autre dans mon lit. Je me cale contre lui et il me sert dans ses bras. Mes battements de cœur qui avaient un rythme effréné ralentissent jusqu'à ce que je m'endorme doucement dans les bras de Paul.

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