Love or hate. How to choose ?

CHAPITRE XXV : The darkness will come

Insomnie. Il tourne, se retourne, fixe le plafond, souffle, retire les draps, jette les oreillers, incapable de trouver le sommeil. Il ne dormira plus. Morphée lui retire ses bras tendres et accueillants, maintenant qu'il n'a plus la gryffondor a ses côtés pour apaiser ses angoisses. Il ne dormira plus. Ses cauchemars  deviendront sa réalité, tout s'assombrira. Foutue insomnie.

Drago se redressa, agacé, bien éveillé, le cerveau en ébullition, et le coeur serré. Il se revoyait quitter la salle sur demande, sans un regard pour elle, sans un mot. Il avait décidé pour elle, pour eux, c'était fini, ils se quittaient. Jamais il n'aurait cru que cela l'affecterait autant, que lui balancer ces mots  lui feraient un mal de chien, que ça lui tordrait le ventre, compresserait son coeur, anéantirait la faible lueur qui éclairait encore un peu ses ténèbres. A présent, il était seul. Alors, il essayait de se convaincre que c'était la meilleure solution, qu'il n'avait pas eu d'autre choix. Elle aurait cherché en vain une issue qui n'existait pas, elle aurait mis tous ses espoirs en lui, elle aurait cru en lui, et il aurait fini par piétiner tout ça, il le savait. A quoi bon se battre pour une cause perdue ? Ils n'étaient pas faits pour être ensemble. On leur avait accordé un court instant  de se découvrir, de s'attacher, de s'aimer, et on leur reprenait tout ça, en un claquement de doigts. Ils n'appartenaient pas au même monde, on attendait d'eux des choses contraires, qui ne feraient que les éloigner. Drago était promis aux ténèbres, à la magie noire, à servir Lord Voldemort. Il évoluait dans un hiver sans fin, oscillant entre le froid et l'obscurité. Hermione était l'opposé. Elle était la lumière, la chaleur, une matinée de printemps qui s'éveille dans la brume. Elle devait accomplir l'impossible, sauver le monde des sorciers aux côtés de Potter. Et il savait qu'elle en serait capable, il voulait croire qu'un jour futur, il ne serait plus lié à Voldemort, et qu'il pourrait retrouver une vie normale. Alors il avait préféré la laisser partir, la soulager de ses propres démons, les reprendre, et lui rendre sa liberté. Mais bon sang, c'était douloureux. Même en sachant que c'était la seule et unique solution, il aurait tout donné pour rester encore un peu à ses côtés. A présent, c'était la solitude qui reprenait place dans sa vie.

Quand il pensait aux prochains jours, un goût amer emplissait sa bouche, et il avait la nausée. Il repensait aux paroles de la rouge et or, à son incapacité à finaliser sa mission. En sera-t-il capable ? Pourra-t-il vraiment lever sa baguette, et lancer le sortilège à Dumbledore ? Cette pensée le rendait malade. Il n'avait pas une affection particulière pour le directeur de Poudlard, malgré tout, il n'avait pas particulièrement envie de mettre fin à ses jours. Il n'avait qu'une envie : fuir. Il en était capable, c'était un serpentard après tout, il pourrait fuir pour survivre. Seulement, que ferait Voldemort de sa mère ? Que ferait-il de son père quand il parviendrait à sortir d'Azkaban ? C'était un risque qu'il n'était pas prêt à prendre ; mettre sa famille en danger pour sauver sa peau. 

Incapable de trouver le sommeil, ses pensées sombres le submergèrent, ses angoisses, ses remords, le tiraient sans douceur au fin fond des abysses. Il se débattait comme il pouvait, essayant de reprendre son souffle, de mettre le plus de distance possible entre lui et les ténèbres, mais il se noyait. Et il était seul. 

**

Son regard fixait la table au fond de la Grande Salle. Il la cherchait, inlassablement, il voulait croiser son regard, il voulait la voir, il se contenterait de cela à présent. Les minutes défilèrent, et son coeur loupa un battement lorsqu'il l'aperçut s'installer à côté de Potter et Weasley. Allait-elle lever les yeux vers lui ? Mais elle n'en fit rien, elle évitait tout bonnement de regarder en direction de la table des serpentards. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Délaissant son assiette pleine, il se redressa, et quitta la Grande Salle, le ventre noué. 

Mécaniquement, ses pieds le dirigèrent vers la Salle sur Demande. Il n'avait rien de plus à faire dedans, mais il ne savait pas où aller autrement. Alors qu'il allait atteindre le mur qui lui permettrait d'accéder à la pièce secrète, le directeur de Poudlard croisa son chemin.