Chapitre XIX : I need you

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Cela faisait trois semaines que le serpentard évitait la gryffondor, trois semaines qu'il ne répondait pas à ses messages, à ses regards insistants et ses tentatives pour venir lui parler à la fin des cours. Trois semaines qu'il s'arrachait les cheveux à faire fonctionner l'armoire à disparaître, trois semaines infernales où il se sentait pris au piège, sans échappatoire possible. Drago Malefoy était épuisé, et terrifié. Ses joues se creusaient, il mangeait à peine, ne parvenait pas à dormir, et quand il n'était pas dans la Salle sur Demande à essayer de réparer cette maudite armoire, il trouvait refuge dans les toilettes pour filles du deuxième étage où il avait trouvé un peu de réconfort auprès de Mimi Geignarde. Il ne pensait pas que le fantôme de cette fille étrange saurait si bien l'écouter. Un soir où une nouvelle crise de panique pointait le bout de son nez, il lui avait tout raconté, sa mission, sa relation avec une certaine rouge et or, ses peurs d'échouer et de mourir, et elle avait su se montrer compréhensive et bonne auditrice. Seulement, ce n'était pas suffisant, il se sentait seul plus que jamais, il n'avait pas les réponses à ses questions, et ses craintes devenaient de plus en plus imposantes. Toute cette situation l'empêchait de se concentrer en cours, de prendre part aux discussions avec ses camarades, d'être Drago Malefoy, tout simplement. Et comme si tout cela ne suffisait pas, une gryffondor plus que têtue le harcelait. Il avait pourtant mis les choses au clair, seulement cela ne faisait aucun effet sur cette fille. Elle lui envoyait des petits bouts de parchemin tard le soir, lui avouant qu'elle s'inquiétait pour lui, qu'elle garderait ses secrets, qu'il pouvait lui faire confiance et qu'elle l'aiderait. Ca aurait dû l'agacer, oui, ça aurait dû l'énerver, mais savoir qu'elle était toujours là, malgré tout le mal qu'il se donnait pour la repousser, avait quelque chose de réconfortant. Il n'aurait su expliquer pourquoi il avait ce sentiment étrange pour la sorcière, pourquoi elle hantait ses rêves et ses pensées, pourquoi ça le démangeait de la laisser franchir les barrières qu'il s'efforçait de maintenir entre eux. C'était Hermione Granger, et tout ceci n'avait aucun sens.

Refermant la porte de l'armoire, il tenta un nouveau sortilège après avoir déposé un livre dedans. Un clic se fit entendre, Drago patienta, et rouvrit la porte. Plus rien. Il referma la porte, attendit. Un nouveau clic résonna, et en ouvrant la porte il découvrit les pages du livre déchirées. Il y était presque, ça commençait à fonctionner. Restait à savoir si l'armoire allait être assez puissante pour transporter sa tante et les quelques mangemorts qui l'accompagneraient. Il avait encore du temps, seulement le temps passait à une vitesse affolante, et plus les jours passaient plus il se rapprochait du moment fatidique. Les peu de fois où le professeur Dumbledore se trouvait dans le château et qu'il le croisait, il pouvait sentir son regard sur lui, et un sentiment de culpabilité naissait en lui. Il voulait croire qu'il était assez courageux pour commettre un tel acte, pour formuler le sortilège impardonnable, mais au fond, il était terrifié, et il doutait de lui.

Retirant le livre de l'armoire, il prit la direction de la porte de la Salle sur Demande. Crabbe et Goyle étaient toujours là, sous l'apparence de filles, et il leur fit signe.

-Vous n'avez vu personne ?

-Non Drago, personne, répondit Crabbe.

Drago acquiesça et ils retournèrent aux cachots. Sur le chemin du retour, les serpentards restèrent silencieux. De toute façon, le descendant Malefoy n'avait rien à leur dire, ses deux acolytes ne connaissaient pas sa mission, ils obéissaient tout bêtement à ses ordres. Ils savaient que tout ce qu'il faisait avait un lien avec le Maître, mais c'était tout, et ils ne le questionnaient jamais, ce que Drago appréciait, parce qu'il n'avait pas de temps à perdre. Une fois à destination, le vert et argent se dirigea dans son dortoir, avec pour espoir de trouver le sommeil quelques heures. En vain. Il tourna, vira, sur son lit défait, le silence autour de lui se faisait oppressant, et il finit par se redresser, en nage, le coeur battant à tout rompre, la respiration saccadée. Il sortit d'un pas pressé de la salle commune, ignorant les regards appuyés de ses camarades. Montant les escaliers, il se dirigea vers la Grande Porte, ayant grand besoin d'air frais. Alors qu'il passait la porte, il ne fit pas attention à la jeune sorcière qu'il l'avait aperçu et s'empressa de le suivre. Drago marchait d'un pas rapide, et il arriva bien vite dans les jardins de l'école, s'éloignant du château autant qu'il le pouvait, cherchant l'air frais qui lui permettrait de respirer correctement.

Love or hate. How to choose ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant