Elle ne parvenait pas à trouver le sommeil. Elle se tournait, et se retournait dans son lit, ayant beaucoup trop de pensées en tête pour parvenir à trouver le calme qui lui permettrait de s'écrouler dans les bras de Morphée. Pattenrond, à son contraire, dormait profondément, les quatre pattes en l'air, ronronnant de temps en temps dès qu'il la sentait bouger. Hermione aurait voulu être un chat à ce moment précis, la vie était beaucoup moins dure, et on passait tout notre temps à dormir quand on était un félin. Elle avait beau essayé de se concentrer sur les devoirs qu'elle avait à faire, sur le dernier livre qu'elle avait lu, toutes ses pensées la ramenaient à Drago Malefoy. Le souvenir de sa bouche contre la sienne la hantait, faisait augmenter son rythme cardiaque, et créait en elle un sentiment confus.
Quand elle était remontée dans la salle commune des gryffondors, Ginny l'attendait. Elle aurait préféré pouvoir se cacher de suite dans son lit, craignant que ses joues rouges la trahissent, ayant cette désagréable impression qu'on pouvait lire partout sur son visage ce qu'il venait de se passer. Ginny n'était certainement pas dupe, elle avait cet air suspicieux sur le visage quand elle l'avait vue entrer, mais elle n'avait rien dit, s'était contenté de lui raconter comment ça se passait entre Dean et elle. Et Hermione la remerciait pour ça, pour ne pas l'avoir harcelée de questions. Harry et Ron avaient fini par apparaître dans la salle commune un peu plus tard, déclenchant un cri hystérique chez Lavande quand elle aperçut son « Ronron ». Mais Hermione n'avait pas tenu compte de tout ceci, elle avait tellement peur que ses deux meilleurs amis devinent tous ses secrets, et qu'ils se mettent à la détester, qu'elle s'était montrée plus que cordiale, quoi que, très silencieuse. C'était un réel sentiment d'inconfort qui s'était insinué en elle, la désagréable impression d'avoir commis un acte impardonnable, une chose horrible. Elle culpabilisait. C'était la culpabilité qui rendait ses sentiments confus et incohérents, c'était la culpabilité qu'elle éprouvait par-dessus tout parce qu'elle ne parvenait pas éprouver le moindre dégoût, ni une sensation désagréable en se remémorant ce baiser venu de nulle part. Et elle s'en voulait pour ça, elle se trouvait monstrueuse de ne pas haïr un peu plus le serpentard pour ce qu'il faisait naître en elle. Elle aurait dû le détester, lui en vouloir un peu plus chaque minute qui passait, mais elle ressentait tout, sauf de la haine.
Hermione finit par sortir de sous sa couette, agacée. Pattenrond râla, se redressa pour venir se recoucher au bout du lit. Passant une main sur son visage, la gryffondor regarda sa montre. Deux heures du matin, et elle ne dormait toujours pas. Vaincue, elle finit par enfiler un pull, un jean et ses chaussures, et sortit du dortoir sur la pointe des pieds, en essayant de ne pas réveiller les autres filles. Elle descendit dans la salle commune qui était vide. Le feu de cheminée crépitait doucement, les flammes léchant lentement les bûches de bois. La rouge et or décida de se plonger dans un livre, elle s'empara de son dernier bouquin en date « Les grands évènements de la sorcellerie au XIXème siècle ». Elle s'installa dans le fauteuil, et tout en lâchant une longue inspiration, se plongea dans sa lecture. Au bout de dix minutes, elle se rendit compte qu'elle lisait toujours la même page du livre que lorsqu'elle l'avait commencé. Elle ne parvenait pas à se concentrer, et était obligée de recommencer à chaque fois qu'elle le remarquait. Agacée, elle referma le bouquin avec violence, et décida d'aller faire un tour dans le château. Baguette magique à la main, elle réveilla la grosse dame qui râla en la voyant passer, et Hermione descendit les escaliers. Elle se fit la plus discrète possible, espérant ne pas croiser Rusard ou Miss Teigne, ou pire les deux. Elle pouvait toujours justifier sa présence par son titre de préfète dans le pire des cas. Ses pas la menèrent à la tour d'Astronomie, vide et silencieuse à cette heure tardive de la nuit. La lune, toujours bien pleine dans le ciel, créait des reflets sur le lac au calme plat. Hermione se posa contre la balustrade, ses bras croisés sur sa poitrine à cause du froid. Elle aperçut quelques chouettes et hiboux qui volaient ci et là, certainement en train de chercher à manger. Seuls le hululement des chouettes et le bruit du vent, venaient rompre le silence profond de la nuit. La rouge et or laissa son regard se balader sur le parc inanimé. Tout le monde devait dormir profondément, exceptés les animaux nocturnes, et peut-être les créatures qui habitaient la forêt interdite. Hermione resta un long moment dans la tour d'Astronomie, à essayer de se sortir le serpentard de ses pensées. C'est seulement quand les premiers signes de fatigue firent leur apparition, qu'elle décida de retourner à son dortoir. Prenant garde à ne croiser personne sur le chemin du retour, elle tendit l'oreille. Son cœur loupa un battement lorsqu'elle crut entendre des bruits de pas. Elle s'arrêta au milieu du couloir, éteignit sa baguette d'un « Nox » murmuré précipitamment. Se collant contre le mur tout près d'elle, elle craignit de tomber sur le concierge. Elle attendit ce qui lui sembla être un moment particulièrement long, et ralluma sa baguette. Elle fit quelques pas, et au détour du couloir tomba nez à nez avec Drago Malefoy. Elle laissa échapper un cri de surprise, son cœur battant à tout rompre. Au-delà de la peur qu'elle avait eue en le croisant alors qu'elle pensait qu'il n'y avait plus personne, elle devint rapidement mal à l'aise. Incapable de prononcer le moindre mot, elle se confina dans un mutisme profond. La lumière de sa baguette illuminait le visage aux traits durcis du serpentard. C'est lui qui finit par briser le silence :
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Love or hate. How to choose ?
Fiksi Penggemar" Le contraire de l'amour ce n'est pas la haine, c'est l'indifférence." Poudlard, sixième année, Hermione Granger détruite par ses sentiments pour Ron, Drago Malefoy en mission pour le Seigneur des ténèbres. Comment passer de la haine à l'amour ? "...