Chapitre 3: Maël

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« N'aie pas peur de l'ennemi qui t'attaque mais du faux ami qui t'embrasse »

- Sinon quoi ? Me provoque-t-elle.

Elle me met vraiment à rude épreuve. Je m'apprête à répliquer mais le CPE ouvre la porte.

- Noa, Maël, entrez. Dit-il de son air mauvais.

On est obligé de s'assoir côte à côte et je dois me concentrer pour garder mon calme parce que mademoiselle veut à tout prix me faire enrager. Elle garde son sourire insolent et supérieur en coin.

- J'ai l'impression de te voir tous les jours Noa. Commence le CPE.

- C'est le cas. Confirme-t-elle.

Je soupire en la regardant. Je ne sais pas ce qu'elle cherche à part les embrouilles. Elle se mets elle-même en mauvaise posture mais ça ne semble pas la déranger.

- Tu continues comme ça et tu te fais exclure.

- Je sais.

Elle a toujours son air vainqueur mais quelque chose est différent. Elle n'est pas sûr d'elle.

- Pourquoi tu es là ? Demande-t-il sans faire attention à ses réflexions.

Elle le regarde dans les yeux mais elle se tord les doigts, je sais ce que ça signifie.

- J'ai commis un crime, j'espère que vous êtes bien assis... Commence-t-elle avant d'être coupé par le CPE.

- Abrège s'il-te-plaît ! Je n'ai pas que vous deux à gérer.

Elle soupire et moi j'attends là que ce soit mon tour, forcé de l'écouter se ridiculiser.

- Ok, ok, pour faire court, j'ai rigolé en classe.

- Pourquoi as-tu rigolé ? Demande-t-il dans un soupir.

- Attendez, je vous montre.

Elle sort tranquillement son téléphone de sa poche et le montre au CPE. Elle ose un peu tout mais il sourit discrètement. J'hallucine ? C'est la première fois que je le vois soulever ne serait-ce qu'un coin de sa bouche.

- Et toi Maël ?

- J'ai reçu un message, j'ai regardé et le prof m'a vu. Dis-je de la manière la plus courte pour sortir de cette prison.

- Bien, je vois que vous avez un sacré problème avec vos téléphones. Je vous mets une heure de colle et ne recommencez pas.

- Je ne vous promets rien. Rajoute Noa. Oh et pitié ne me mettait pas en colle en même temps que lui.

Je lève les yeux au ciel exaspéré par son comportement de gamine.

- Vous aurez votre heure ce soir, en même temps. On ne va pas donner plus de travail aux surveillants à cause de deux énergumènes comme vous.

Une heure de colle, on ne s'en sort pas trop mal finalement. Je vais devoir la supporter plus que les autres jours mais je vais faire avec. On sort de son bureau et nous marchons en direction de la cafétéria pour rejoindre son frère et nos potes. J'essaye de la distancer pour ne pas avoir à endurer sa compagnie mais elle me rattrape à chaque fois.

- Tu n'arriveras pas à te débarrasser de moi. Je suis là et c'est comme ça mais je sais que tu m'adore au fond. Me confronte-t-elle.

Je respire calmement pour essayer de me contrôler. Elle pose sa main sur mon avant-bras et là je ne tiens plus. Je l'attrape par le cou et la plaque contre le mur.

- Arrête tes conneries Princesse. Sifflais-je entre mes dents.

- Ne fais pas la tête Parasite, je le comprendrais si tu étais accro à moi.

Je ressers mon emprise sur sa gorge et elle sourit un peu plus. Puis son regard change et elle commence à s'étouffer, ma main se détache instinctivement. Avant que je puisse réagir elle échange nos positions et m'étrangle à son tour.

- Tu es trop naïf, on peut te faire croire vraiment n'importe quoi. Elle me fixe de ses yeux bleus. Des yeux tellement doux pour une fille comme elle. Tu as vraiment cru que tu m'étranglais, tu surestimes ta force. Ne doute jamais de mes capacités.

Elle se rapproche de moi, je peux sentir son souffle sur ma peau. Je sais que je pourrais me sortir de là en quelques secondes mais quelque chose me pousse à rester.

- Pourquoi tu ne pars pas ? Tu attends quelque chose ? Reprend-elle comme si elle lisait dans mes pensées. Alors, qu'est-ce que tu attends ?

- Je n'attends absolument rien de toi. Sifflais-je entre mes dents.

- Alors explique-moi pourquoi tu es encore là ?

J'enlève sa main et inverse encore une fois nos rôles. On joue au chat et à la souris.

- Reste loin de moi.

- Et pourquoi ?

Je suis tenté un instant de l'embrasser pour la faire taire, mes yeux s'attardent un peu trop longtemps sur ses lèvres et je vois à son sourire grandissant qu'elle s'en est aperçue.

- Tu pourrais ne plus pouvoir te passer de moi. Lui chuchotais-je à l'oreille.

- Tu es sûr que ce n'est pas toi qui as la trouille d'être complètement accro à moi ? Et si c'était déjà le cas ?

Je lui lâche la gorge et continue ma route. Sur le chemin ma tête tourne à mille à l'heure. Qu'est-ce que j'ai en tête ? Me la mettre complètement à dos pour l'éloigner de moi et ne plus sentir cette chose bizarre dans mon ventre ? Le bruit constant dans ma tête me bousille le crâne. J'ai besoin de silence, j'ai besoin de calme. Je pars m'enfermer dans les toilettes et me passe de l'eau sur la tête pour redescendre en température.

Qu'est-ce que je lui aurais dit si le CPE n'avait pas ouvert la porte ? Je ne peux pas ressentir ça quand la petite sœur d'un pote s'assoit sur moi ou s'approche trop de moi. Surtout Noa. Et surtout après...Lucie.

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