Rien qu'un seul pas

Chapitre 10 : Noa

« Je n'oublierai jamais la douleur que j'ai ressentie ce soir-là »

Qu'est-ce qu'il vient de se passer ? Ça fait des années que ça me tue de l'intérieur alors j'ai peut-être été un peu violente mais j'en avais besoin. C'est sorti et ça fait vraiment du bien.

J'ai vu un Maël nouveau, un Maël vulnérable et au fond ça me fait un peu peur. Je l'ai toujours vu fort comme un rock, il me compliquait la vie mais au moins j'avais un repère. Il était encore fort devant Martin, ce mec qui a fini de détruire ma vie, oui, Maël a été d'un soutien énorme et étonnant.

Je me lève pour rejoindre la chambre de Tyler.

- Maël, je peux entrer ?

Il ne répond pas mais la porte s'ouvre et je découvre un Maël avec les yeux rouges et les joues mouillées. Mince, il me fait de la peine. Je me rends compte que sous cette carapace il n'est pas moins écorché que moi, la vie ne nous a pas ménagé...

- Laisse tomber, je vais te laisser tranquille.

- Non, reste. M'interromps-t-il.

- Écoute, je voulais te dire quelque chose. Merci pour tout à l'heure avec Martin.

- Martin ?

Je ne réponds pas directement, m'arrêtant pour reprendre mon souffle et éviter son regard.

- Oui, le gars de tout à l'heure.

- C'est un con. Dit-il simplement.

- On s'en fiche de lui. Je suis désolé si j'ai été un peu brusque.

Il a remis son masque d'homme fort mais il disparaît de nouveau quand il ouvre sa bouche pour me poser une question.

- Je sais que j'ai déconné avec Lucie mais ce n'est pas à cause de moi. Si ? Elle a dû tout te raconter, puisque c'était... ta meilleure amie. C'est à cause de moi ?

Il stop sa respiration pour empêcher sa voix de se briser mais c'est trop tard.

- Elle n'allait pas bien avant de te rencontrer. Elle était dépressive. Ses derniers mois ont été les plus joyeux possible parce qu'elle t'aimait. Suis-je obligée d'admettre.

- Putain, Noa, si tu savais comme je regrette.

J'ai besoin de changer d'air et de conversation parce que j'ai trop chaud et c'est trop pesant.

- Allez, c'est bon. Viens en bas, je vais faire des pizzas. Tu veux venir m'aider ?

Il rattrape brusquement mon bras avant que je parte et quand je me retourne face à lui le masque a bien été remis en place. Ses yeux lancent des éclairs, voilà le Maël que je connais depuis de longues années. C'est bien lui en face de moi et plus son côté blessé.

- Qui était cet abruti ? Se contente-t-il de demander.

- Ce n'est rien.

- Personne n'a le droit de te toucher.

- Je ne t'appartiens absolument pas, si je veux être avec lui je le serais.

Je détourne le regard en espérant qu'il tombe dans mon mensonge.

- Le problème Princesse c'est que tu ne le veux pas. Tu le sais autant que moi. Articule-t-il doucement.

- Lâche-moi. Râlais-je en sentant ses doigts se resserrer autour de mon poignet.

- Je te ferais avouer tous tes secrets un jour.