Chapitre 8 : Noa

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« Chaque parole à une conséquence, chaque silence aussi »

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis sur sa tombe quand Tyler vient me chercher. Il me prend dans ses bras.

- Je suis désolé Nono.

- Pourquoi tu t'excuses, tu n'as rien fait toi !

Je m'écarte brusquement de lui.

- Ce n'est pas sa faute, tu sais bien qu'elle n'était pas stable mentalement. Il essaye de me résonner.

- Elle allait bien avant lui ! Criais-je en me tournant vers lui.

- Non, elle n'allait pas bien, tu le sais autant que moi, combien de fois tu es allée chez elle car elle t'appelait en pleurs pour te dire au revoir. Combien de fois Noa ?

Je retiens ma respiration avant de répondre.

- Cinq.

- Et combien de fois on l'a emmené à l'hôpital en urgence ?

- Trois.

- Elle n'allait pas bien, même avant lui. Et j'en suis désolé, la vie continue pour toi et elle est surement mieux là-haut. Elle veille sur toi comme tu as veillé sur elle.

Je fonds en larmes ce qui a l'effet de desserrer ma gorge. Je laisse s'en aller toutes les émotions que je retenais depuis trop longtemps. On reste là sans bouger le temps que les larmes ne me viennent plus.

- On retourne à la voiture, vient.

- Il est là ?

- Oui, il se faisait du souci pour toi. Tu devrais lui dire.

- Hors de question.

- Tu le feras quand tu seras prête.

Je m'installe à l'arrière de la voiture sans un mot. Je capte le regard de Maël dans le rétroviseur. Il le soutient un temps avant de le détourner.

- Ramène-la à la maison Maël.

Ce dernier hoche la tête avant de faire demi-tour.

- Non ! Je vais en cours.

Il ne m'écoute pas et continue vers la maison.

- Tu m'entends ! Emmène-moi au bahut. Putain mais tu m'écoutes ou t'es trop concentré sur ta petite personne ? Pas étonnant que tu sois seul. Dis-je sans réfléchir.

- Noa !

- Quoi, Tyler ? J'énonce les faits. Sa mère s'en fout de lui, il n'a pas de copine, personne ne veut de lui, il est seul. Est-ce que j'ai tort ?

- J'en ai eu une.

- Oui, et elle est morte ! Je lui crache.

- Putain, Noa, arrête ! Tu vas trop loin.

Entre temps Maël avait pilé au milieu de la route sans s'occuper du trafique autour de nous et s'était retourné vers moi. Il me dévisage avec incompréhension, ses yeux écarquillés me fixent. J'ai balancé ça sans réfléchir.

- Maintenant, tu roules jusqu'au lycée !

Il se remet face au volant et redémarre. Il ne s'arrête qu'une fois devant les grilles. Il est devenu blanc, j'y suis peut-être allé un peu fort.

Rien qu'un seul pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant