Chapitre 21 : Maël et Noa

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« Ça fait mal parce que ça comptait. »

Ça fait plusieurs jours maintenant que la psy m'a diagnostiqué de dépressif et je n'ai toujours rien dit à Noa, à chaque fois que j'essaye de le faire, quelque chose me retient. Elle est dans mes bras, allongée sur mon lit. Ses cheveux sont éparpillés sur ma tête, je ne sais pas comment j'ai fait pour vivre sans elle. Son léger parfum de laurier embaume ma chambre.

- Je reviens, faut que j'aille pisser.

- Toujours aussi délicat dans tes propos à ce que je vois. Elle me taquine.

Je rigole doucement et me lève pour rejoindre les toilettes. Ma maison me paraît moins vide quand elle est là, et dire que je n'ai jamais voulu me ranger avec quelqu'un. C'est sûrement parce que j'attendais la bonne et je l'ai enfin trouvé.

Quand je reviens dans la chambre je vois bien à sa tête que quelque chose ne va pas.

- Un problème ?

Elle me montre un papier qu'elle tient entre ses mains, papier que je reconnais tout de suite.

- Tu oses vraiment me demander si il y a un problème ? Elle commence à s'énerver.

L'angoisse prend le dessus et le masque de Maël le méchant se replace.

- Tu as fouillé dans mes affaires ?

- Putain, et dire que je t'ai fait confiance, j'ai tout fait pour essayer de te soutenir. Je t'ai emmené chez la psy ! Elle s'égosille.

- T'avais pas à fouiller dans mes affaires !

- Tu n'as que ces mots à la bouche ? Je t'ai fait confiance, je me suis confié à toi. Tu sais tout de moi et tu me caches des choses comme ça ! Tu te fous de moi !

Ses mots m'embrouillent le cerveau, j'ai besoin de réfléchir, qu'elle se taise. Au fond de moi ça me fait mal de la mettre dans cet état mais le masque est bien remis en place et je ne peux pas l'enlever pour l'instant.

- Mais réagit, merde ! Elle insiste.

- Tais-toi ! Tais-toi !

- Maël ! Il faut que tu réagisses, je pensais qu'on se faisait confiance maintenant, non ? Elle baisse le ton.

- Ta gueule ! C'est pour ce genre de scène que je ne veux pas me mettre avec quelqu'un !

Les mots ont à peine franchi mes lèvres que je les regrette déjà et que je rêve de les ravaler.

- Et bah tu es libre, envole-toi petit papillon ! Plus rien ne te retient !

- Très bien, dégage de chez moi !

Tout se brise en moi. Je pensais être heureux, conneries. Moi, Maël, je gâche toujours tout.

- Super, merci pour tout, je m'en vais ! Dit-elle en claquant la porte.

Ça y est, me voilà de nouveau seul. La tête entre les mains, assis à même le sol je laisse couler mes larmes. Oui, un gars a aussi le droit de pleurer et d'être faible. Et moi je suis faible sans Noa.

Je comprends cette fois que c'est bel et bien fini alors que ça ne commençait juste. Je ne peux pas réparer ça. J'aurais dû lui dire avant. Lui dire que j'étais diagnostiqué dépressif avant qu'elle ne trouve ce papier que la psy m'a donné.

Rien qu'un seul pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant