Chapitre 4: Noa et Maël

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« Parfois il est préférable de ne rien dire et de laisser le silence s'occuper des choses »

Les cours de l'après-midi étaient exagérément longs et il faisait vraiment très chaud pour un mois de septembre. La cloche sonne mais je ne suis pas encore libérée, je redoute l'heure qui va suivre en compagnie de mon meilleur ennemi. Je ramasse mes affaires en les entassant dans mon sac et traverse le couloir. J'arrive en salle de permanence où Maël se trouve déjà. Je suis prête à ressortir mes affaires pour ne rien faire pendant une heure mais un mot nous attend.

« Allez au self, vous y trouverez tout ce qu'il vous faut pour le nettoyer. Bon courage. »

- Super. Soupire Maël.

- Quoi, monsieur le quarterback ne veut pas bouger son joli petit cul ?

Je n'attends pas de voir si il me réponds et pars devant sans faire plus attention à lui mais je l'entends accélérer pour arriver à ma hauteur.

- Donc j'en déduis que tu l'as déjà regardé.

- De quoi tu parles ? Dis-je plus agacée qu'intéressée.

- De mon « joli petit cul ».

On est déjà dans le self quand il me dit ça, il s'approche de moi. Je déglutis péniblement.

Il me lance un regard noir et passe ses bras de chaque côté de mon corps pour poser ses mains sur la table derrière moi contre laquelle il me plaque. Si un regard pouvait tuer je serais morte sur le champ.

Non mais, il se prend pour qui, la popularité et sa beauté lui sont monté à la tête.

- Dégage !

- Arrête, bientôt tu me supplieras pour passer la nuit avec moi. Chuchote-t-il.

- Tu peux toujours rêver et je trouve que tu le répète beaucoup pour quelqu'un qui n'est même pas sensé y penser.

Il a les sourcils froncés qui lui donnent un air méchant mais si on regarde bien, on aperçoit au fond de ses yeux marrons un petit éclat rieur, ses pommettes roses sont les seules choses qui lui donnent encore un petit air enfantin. Ses mèches qui tombent devant ses yeux le rendent affreusement beau. Ses lèvres ont l'air douces...

Sa voix me sort de mes pensées.

- Tu as fini de m'observer ?

- Je ne « t'observe » absolument pas créature extraterrestre. Répliquais-je en mimant des guillemets.

Il s'apprêtes à réplique mais une voix ne lui en laisse pas le temps.

On se détache l'un de l'autre pour voir d'où provient cette voix. J'aurais dû m'en douter...

- Virginia... Dis-je en serrant les dents.

Elle court dans les bras de Maël pour jouer à la toupie avec sa langue dans la bouche de l'extraterrestre. Ça me dégoûte. Maël me regarde alors que sa copine le galoche. On dirait un mauvais porno. Il doit voir mon envie de vomir à ma tête.

- Tu as un problème ? Me demande-t-il justement.

Je souris avant de répondre.

- Oh non, aucun, je pensais juste que les prostitués n'étaient pas acceptées dans cet établissement.

- Les quoi ? Demande-t-elle.

Maël soupire et se passe la main sur le visage.

- Les putes. Dit-il simplement.

- C'est moi la pute ? Crie-t-elle de la manière d'un chihuahua.

- Je crois bien oui, tu t'es vu ? On n'est pas dans un bordel. Je continue.

- Va te faire foutre salope !

Maël

Elle part devant moi, je la détaille de haut en bas, si elle savait ce que je voulais en faire moi de son petit cul à elle. À mon tour de m'amuser un peu.

- Donc j'en déduis que tu l'as déjà regardé ?

- De quoi tu parles ?

- De mon joli petit cul.

- Comme si j'avais envie de te regarder.

Mes bras partent se poser sur la table derrière elle, je note qu'elle est sale au passage. Elle se retrouve encerclée.

Son regard noir se transforme petit à petit. Je rêve ou elle m'observe attentivement ? Ses yeux qui me fixent me font étrangement ressentir quelque chose. Non, je dois me tromper.

- Tu as fini de m'observer ? Dis-je pour reprendre contenance.

- Je ne t'observe absolument pas créature extraterrestre.

J'avoue qu'elle a failli me faire rire avec cette phrase, je ne sais pas si je préfère Parasite ou Extraterrestre.

- Toi là, débrouilles-toi avec tout ça. On va s'asseoir au fond avec Maël.

Putain, Virginia. Noa a l'air aussi enchantée que moi.

Virginia se lance sur moi et m'embrasse, ça me dégoûte, elle fait le camion toupie avec sa langue. J'ai envie de me décaler pour arrêter ce massacre mais je croise le regard de Noa. Sa moue dégoutée me pousse à continuer. Je me décale enfin pour parler à Noa.

- Tu as un problème ? Lui demandais-je.

- Oh non, aucun, je croyais juste que les prostitués n'étaient pas acceptées dans cet établissement.

S'en suis un affrontement entre les deux filles, Noa beaucoup trop calme et Virginia beaucoup trop hystérique. Sa voix suraiguë me bousille les tympans.

C'est plutôt drôle à voir jusqu'à ce que Virginia fasse le geste de trop en donnant une baffe à Noa. Je ne peux pas laisser passer ça, Tyler me tuerait. Je vois dans le regard de cette dernière qu'elle est prête à se battre et ça ne m'étonnerai absolument pas qu'elle le fasse.

- Virginia, dégage !

Une fois celle-ci partie je lance mon plus beau regard noir à Noa et part. Elle me fait un doigt d'honneur, non mais j'hallucine. J'ai fait mon job, je l'ai empêché de se battre, c'est Tyler qui va être content.

Je crois qu'elle est proche de l'exclusion définitive à cause de son agressivité. Elle se bat tout le temps. Son frère essaye de la calmer, ils ne peuvent pas vivre loin l'un de l'autre. Si elle était obligée de quitter le lycée il serait au plus bas. Cette fille si je l'aide c'est bien pour rendre service à mon pote parce que moi je ne la supporte pas. Pourtant toute l'équipe l'adore, je ne les comprends pas. Elle est aussi bien moins désagréable avec eux, je ne sais pas ce que me vaux cet acharnement. 

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