Rien qu'un seul pas

Chapitre 5 : Noa

« Elle n'aimait pas détruire les autres, alors elle se détruisait elle-même »

J'ai quitté le self sans l'avoir nettoyé, ce qui va sûrement nous valoir une autre heure de colle. J'avais besoin de partir avant de piquer une crise. Maintenant c'est fini, je ne les reverrais pas aujourd'hui, je peux reprendre mon souffle.

Devant chez moi je sors ma clé et la rentre dans la serrure mais la porte s'ouvre toute seule. Tyler doit être déjà rentré. Je monte dans sa chambre pour le rejoindre car il a l'habitude d'y aller pour faire un peu de muscu en rentrant des cours.

Je pousse la porte sans toquer comme à chaque fois. Mais ce n'est pas un garçon que je trouve mais deux garçons. Tous deux transpirants comme des bêtes.

- Qu'est-ce qu'il fait là lui ? Demandais-je à mon frère en montrant l'autre parasite du menton.

- Salut Noa, alors cette colle c'était comment ? Me questionne-t-il sans prendre la peine de répondre à ma question.

- Bof, en plus il y avait un abruti un peu pervers. Dis-je en zieutant Maël.

- Noa, ton vocabulaire. Me réprimande-t-il. C'est qui ce gros porc que j'aille lui passer le bonjour ?

- Je ne sais pas, ça doit être un nouveau. En tout cas il faut faire gaffe, les pervers ne sont jamais bien loin. Je fais un clin d'œil discret à Maël.

- Oui, c'est normal qu'ils te tournent autour, j'ai la sœur la plus sexy du bahut.

- Je sais je sais, t'es pas le seul à le penser. Mon regard se pose sur Maël qui a dû devenir de plus en plus blanc au cours de la discussion. Houlà, on a un fantôme à la maison, tu devrais passer sous les UV parasite.

Ce surnom lui va plutôt bien, je sens qu'il va souvent l'entendre quand je serais dans les parages.

- Ahah, elle a pas tort mec, t'es blanc comme un cul. Rigole Tyler en fixant Maël.

- Merci de ton soutien Tyler. Ronchonne ce dernier.

- Je peux te prendre un t-shirt mon frère adoré ?

- Tu as vraiment besoin d'attendre ma réponse ? Tu en prends un presque tous les jours depuis bientôt dix-sept ans.

- Merci, bon aller, je te laisse.

- Et mon bisou ? M'interpelle-t-il avant que je quitte sa chambre.

- Ah, beurk t'es tout collant. Dis-je après lui en avoir fait un.

- Allez, files.

- Oui chef.

Je suis en cuisine quand j'entends Tyler dire au revoir à son pote, signe que ce dernier part. Papa est partis pour le travail pendant plusieurs semaines donc je suis assignée à la cuisine. Pour sortir de la maison il faut passer dans cette pièce, ce qui veut dire qu'il va débarquer dans moins d'une minute à mon plus grand désespoir.

- Tiens, la bonne est en cuisine.

Il est arrivé plus tôt que prévu...

- Ferme ta bouche parasite.

- Où est ta mère ? Tu n'aurais pas besoin de faire à manger si elle était là.

Ma respiration se coupe, il n'a pas osé ? Je suis tétanisé sur place, elle est morte à cause de moi. Mes yeux se remplissent de larmes. Ma gorge se sert. Je ne peux plus respirer. Je sais que j'en fait des tonnes pour une simple phrase mais je n'y peux rien, c'est plus fort que moi, une crise se lance dès qu'on m'en parle.