Rien qu'un seul pas

Chapitre 12 : Maël

« Si je n'y arrive plus vous ne m'en voudrez pas ? »

Il est six heures quand je me réveille. Je me lève et mon premier réflexe est d'aller voir si Noa est dans sa chambre. Personne. Je vais voir dans la cuisine. Personne. La salle de bain. Personne. Je finis par aller voir Ty et Lucas, elle est peut-être avec eux.

- Salut les gars, vous êtes déjà réveillé ?

- Oui, on voulait faire une séance de sport ce matin. On n'a pas voulu te réveiller. Répondent-ils en se tournant vers moi.

- Vous êtes allé la faire où ?

- À la plage, on a déposé Noa en même temps.

- Noa ? Je demande l'air de rien.

- Oui, elle est allée faire du surf. Elle avait besoin de décompresser.

- Pourquoi ? J'insiste en me voulant discret.

- T'en pose des questions. Elle n'a pas eu une nuit facile mais elle ne nous en a pas dit plus.

Le reste du week-end je ne la vois pas. La semaine, je l'aperçois juste dans le cours qu'on a en commun mais on a changé de groupes. Une semaine se passe sans que je puisse vraiment l'approcher. Elle est avec l'équipe et quand j'arrive elle cherche un prétexte pour partir.

Je suis seul chez moi, je fais mes devoirs quand quelqu'un sonne à la porte.

- Oui ? Je demande en me faisant bousculer.

- Bouge.

- Tu es bourrée ? Je m'énerve.

- Qu'est-ce que ça peut te faire ?

- Sors de chez moi.

- Je suis aussi chez moi. Me répond-elle d'une voix embrouillée par l'alcool.

- Plus maintenant. Ça suffit, tu n'es jamais à la maison, tu pars sans me prévenir et quand tu rentres tu es bourrée. Alors, sors de chez moi car à partir de maintenant ce n'est plus chez toi ! J'essaye de reprendre mon calme.

Elle me fait un sourire mauvais, met sa main sur son ventre et susurre.

- Maël, tu ne vas pas faire la loi. Tu vas laisser ta pauvre mère enceinte rester chez elle.

- Tu es quoi ? M'étranglais-je.

- Enceinte.

- Et tu bois ? Je m'époumonne.

- On s'en fout.

- Non ! Tu restes là mais t'as l'interdiction de boire. T'en es à combien de mois ?

Mes oreilles bourdonnent mais j'essaye de réfléchir le plus calmement possible.

- Huit je crois.

- Huit ? Mais pourquoi ça ne se voit pas ? Criais-je hors de moi.

- On m'a dit que c'était à cause de l'alcool.

- Tu m'as entendu ? Tu restes là mais t'arrêtes l'alcool jusqu'à ce que le bébé naisse !

- Oui chef. Rigole-t-elle.

- Je pars pour la nuit. Tu restes là, tu m'appelles si t'as un problème et ne cherche pas, il n'y a pas d'alcool ici.

- Ok. Je vais me coucher. Dit-elle en haussant simplement les épaules.