Chapitre 19 : Maël

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« L'absence d'envie de vivre, hélas, ne suffit pas à avoir envie de mourir »

Il y a l'anniversaire de Noa ce soir, ce n'est vraiment pas le moment, je suis complètement bourré. Je suis allongé sur mon lit, mes yeux fixent le plafond, je me fais pitié. J'essayais de trouver une solution pour Charlie et ça m'a retourné.

Quelqu'un vient de sonner à la porte, je l'ignore mais il insiste. Je me lève pour y aller mais je me prends les pieds dans je ne sais quoi et je m'éclate la tête par terre.

Ce n'est pas possible, je ne suis pas moi, je ne me reconnais pas. Je ne suis plus le même. Il faut peut-être que je laisse partir l'ancien Maël, celui qui riait, qui était heureux. Je fais semblant tous les jours mais ce n'est plus moi. C'est terminé.

Assis sur le sol je craque, toutes les larmes que je retenais depuis trop longtemps sortent. J'ai le front en sang, mais je m'en fou. Je suis un raté.

- J'suis qu'un putain de raté !

- Mince, Maël !

- Comment t'es rentré ? Va-t'en !

- Je suis là pour toi.

- Va-t'en putain ! Va-t'en. Ma voix se brise.

Il me sert dans ses bras, je me laisse aller.

- Tyler, ne dis rien à personne.

- Je ne dirais rien. Viens, il faut nettoyer ton front.

Il me soutient sous le bras pour que je ne tombe pas.

- Voilà, tu te sens de venir ce soir ? Tu te rappelles, c'est...

- L'anniversaire de Noa.

- Oui, tu n'es pas obligé de venir mais je crois qu'elle serait contente de te voir.

- Tu devrais être avec elle plutôt que là avec...moi.

- Je t'ai dit que j'étais là pour toi.

Je prends conscience que c'est le bazar chez moi et qu'il faut que je me mette à chercher son cadeau.

- Merci. Il faut que je retrouve ce que je lui ai acheté...Merde ! C'est où ? Je suis trop nul !

- T'as besoin d'aide ? Me demande Tyler d'une voix qui se veut réconfortante.

- Oui, j'ai dû le mettre quelque part par-là, c'est dans un sac marron.

Mes yeux me piquent et une phrase tourne en boucle dans ma tête « T'es un raté ». Ça me ramène à mon enfance quand ma mère ne partait pas encore aux quatre coins du pays. Je rentrais rarement avec de mauvaises notes mais quand j'en avais une les jours qui suivaient étaient horribles. Finalement elle a dû en avoir complètement marre de moi parce qu'elle ne me faisait plus de réflexions, elle m'adressait à peine la parole. Au début j'ai adoré mais je me suis finalement senti abandonné et avant que je comprenne elle avait complètement disparu de la maison.

- Je l'ai ! S'exclame-t-il me sortant de mes souvenirs.

- Merci. On y va.

- Tu es sûr de vouloir venir ?

- Oui, c'est bon.

Je commence à partir mais il m'arrête et me retourne face à lui.

- Maël, on en reparlera mais je pense que tu devrais aller voir un psychologue.

- J'en ai pas besoin, on ne peut plus rien faire pour moi.

Rien qu'un seul pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant