Tintin vient de s'installer à Madagascar et il y a épousé Mya, la femme de ses rêves dont il est éperdument amoureux. Par la même occasion, tandis qu' il exerce sa profession de journaliste en souhaitant faire un reportage sur le pays, il va, par un...
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Les jours avaient passé, et la date du départ approchait à grands pas pour ce couple de jeunes mariés qui avait prévu de passer leur lune de miel à l'île de la Réunion. Nous étions samedi, et c'était dans la soirée que Tintin, Mya et Milou prendraient l'avion pour se rendre au port de Toamasina, suite à quoi ils embarqueraient tous trois à bord d'un hauturier plaisancier pour la petite île.
Cependant ce matin, avant de se rendre en taxi dans le petit village de Morarano pour prendre un repas chez la famille de Mya, Tintin avait décidé de faire un saut à l'orphelinat ; il allait dire au revoir à ses petits orphelins et à la directrice ainsi qu'à la petite communauté de frères avant de partir.
Evidemment tous les enfants savaient qu'il allait s'absenter pour une petite semaine, tout le monde le savait et dans les cœurs de chacun, le temps était à la tristesse... Surtout dans le petit cœur de Karim. Lui qui depuis ces quinze jours semblait revivre, goûter un peu aux petites étincelles de bonheur depuis la mort de son père, à présent ce matin pour ce petit bout d'homme, le départ de Tintin, même s'il était provisoire, il le vivait comme une seconde perte.
Par un temps couvert et très nuageux, le jeune homme se tenait là, debout à l'entrée du pensionnat, à l'entrée de la cour ; mais il ne se trouvait pas seul : Mya se tenait debout tout près de lui ainsi que son chien Milou. Tout le petit monde était réuni auprès de lui, la directrice, mais aussi les religieux et tous les enfants. Comme c'était un jour de départ pour lui, qu'il prendrait l'avion puis le bateau, Tintin s'était mis sur son trente-et-un et avait opté pour son ensemble complet marron avec chemise blanche et cravate ainsi qu'un béret marron assorti, quant à Mya, elle resplendissait de toute beauté dans une belle et longue robe jaune safran bariolée, décolletée aux épaules, tandis que ses cheveux nattés étaient ramassés dans un foulard de même couleur... Elle était magnifique.
C'était donc l'heure des aurevoir et chacun avait le cœur lourd, même Tintin lui-même, même la directrice... Seul frère Pedro, d'un naturel dur et impitoyable, semblait tout aussi sec que d'habitude ; quant aux petites filles, elles commençaient déjà à avoir les yeux rouges et humides de larmes, avant même que Tintin ne soit parti. La directrice s'avança de quelques pas vers le jeune couple et, avec un petit sourire serré empli de regrets mais aussi de chagrin, elle dit à Tintin :
_ « Profitez bien de votre petit voyage de noces tous les deux et revenez-nous vite, monsieur Tintin, vous allez beaucoup nous manquer, surtout aux tout-petits. »
Tintin, le cœur déjà très gros, ne put s'empêcher de s'attendrir davantage en voyant le visage de la directrice : cette dernière, bien que faisant des pieds et des mains pour ne pas pleurer, semblait très consternée. Elle lui montra les fillettes et aussi les plus petits qui déjà se mettaient à pleurer sur place. Le jeune homme, touché par toute cette affliction enfantine, s'approcha vivement des fillettes qui ne pouvaient contenir leur chagrin ; parmi ces quinze filles, il y avait les plus grandes comme les plus petites mélangées. Il les consola tout bas :
