Prologue

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- Lève-toi sale putain !

C'est le cri de mon patron ainsi que le verre d'eau qui vient de me balancer qui me sort de mon sommeil.

- Il est midi passé. Dit-il en élevant la voix. Je t'ai pas acheter pour que tu chôme.

Et il part en claquant la porte derrière lui.

J'ai vingt-deux ans et ça fait bientôt cinq années que je suis dans ce bordel, enfin mon patron appelle ça "un club à bon temps". Mais j'y passe tout, sauf du bon temps.

Je n'ai pas pu rentrer à la fac et mon père ne voulait pas me garder plus longtemps. Et je ne voulais plus le voir c'était... Inimaginable.

Alors que je faisais mon possible pour me récolter un peu d'argent pour me payer une chambre dans un hôtel miteux, le vieux porc qui me sert à présent de patron m'a vendu un travail de rêve.

Pas beaucoup de boulot, la journée de libre et le soir ainsi que la nuit dans sa "structure" et il m'a bien préciser que je serait très bien payer

Une fois au minimum apprêté je sors de la pièce dans laquelle je dors et dans laquelle il y a également une minuscule cabine de douche.

Le nécessaire quoi...

Après avoir traversé le couloir et descendu les escaliers, la musique résonnait légèrement, c'est toujours comme ça. Un fond de musique pour se mettre dans l'ambiance et par la suite dès que les clients commencent à arriver la musique calme laisse sa place à la musique assourdissante et insupportable.

Mais au fil du temps... On s'y habituent

Les barmans déjà arrivés placent des verres sur le comptoir pour faciliter leur service, quand j'arrive devant Tom le plus ancien barman dans ce club me salue d'un grand sourire.

Il est venu de France car Tokyo le passionnait et depuis il n'est jamais parti, je le connais depuis que je suis arrivé et dès qu'un client était trop insistant ou violant il était toujours là pour nous venir en aide.

- Alors, j'ai bien fait la plonge hier ?

Il esquisse un sourire en coin se réprimant vite pour pas que mon patron l'aperçoive, il déteste que ses filles soient trop proches d'un employé, mais par contre quand c'est un client qui paye nous devenons des objets.

- T'as gérer, je pense que ton poste est plutôt derrière ce bar que là-bas...

Je hausse les épaules me doutant parfaitement qu'il désapprouve les manières de notre boss.

Plus les heures passaient, plus ce club se métamorphose. Les néons de couleurs rouge, bleu et rose balayaient la pièce.

Certaines filles commençaient à s'échauffaient  au bar de pole-dance, pendant de moi je file me préparer

Des sous-vêtements plus que sexy, une fine dentelle totalement transparente... Autant ne rien mettre.

Mais mon patron dit que ça excite plus les clients alors on le fait.

Je me pose devant ma coiffeuse et tire un joint préalablement roulé de mon tiroir. Je commence à me maquiller en faisant attention de bien fixer mon maquillage pour garder la même tête sans retouches.

Les clients et leurs fantasmes farfelus, on en voit tous les jours.

Une fois le tout fini, les clients commencent généralement à arriver dans une dizaine de minutes.

Je me dirige vers le dortoir des filles disons que mon ancienneté m'a laissé quelques avantages.

Elles étaient en train de finaliser leurs préparations, une tête montrant leurs épuisements.

Je sais les filles... Je sais.

- Ryo ! Tu peux venir m'aider ?

Je me dirige vers elle, un petit sourire au visage, voyant qu'elle essaye de faire plusieurs choses en même temps.

Je m'occupe de lui faire une queue de cheval bien plaquée pendant qu'elle applique son rouge à lèvre au pinceau traçant à la perfection son arc de cupidon.

- Tiens, tu veux essayer mon nouveau rouge à lèvre ? C'est ma dernière acquisition un Lancôme.

Je souris acceptant qu'elle me fasse les mêmes lèvres que les siennes. Ally est vachement douée pour ce qui est du maquillage, la plus talentueuse de nous toutes je crois.

- Merci.

Elle me gratifie de son sourire rayonnant et se regarde dans le miroir, quand la musique commence à se faire de plus en plus bruyante nous savons que nous devons rejoindre la pièce principale.

J'enfile mes hauts talons et souffle un bon coup alors que toutes les filles quittent le dortoir. Allez il faut que je tienne !

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