Chapitre 1 - Zimmer 483

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23 février 2007 - sortie de l'album Zimmer 483

Je sors le CD du deuxième album studio du groupe Tokio Hotel de sa jaquette et l'introduit dans ma chaîne hi-fi, puis je presse le bouton Play. Par pure curiosité ? Pour l'inspiration ? Non, c'est juste de la bonne musique.

Ils ont percé en 2006 à seulement dix-sept ans avec leur album Schrei, dans toute l'Europe et même les Etats-Unis. Ils sont devenu le groupe Allemand le plus influant de la décennie.

Bill écrit ses sentiments et les chante à la perfection, cheveux noirs dressés par du gel sur la tête, et les yeux noircies de khôl. Tom, son jumeau, casquette vissée sur ses dreadlocks blondes ramenées en queue de cheval, ne rate aucun accord de guitare qu'il joue. Georg, ses longs cheveux toujours dans les yeux, est le pro de la basse qu'il joue en rythme avec Gustav à la batterie, ses muscles se contractant à chaque frappement de caisse.

Personne ne leur arrive à la cheville, surtout pas mon groupe.

Migraine. Ou maux de tête pour les intimes. Contrairement à Bill de Tokio Hotel, je chante uniquement en anglais. Je trouve cette langue magnifique mais également plus accessible au public, c'est bien d'allier l'utile à l'agréable.

Avec le groupe, notre but est d'exploser autant qu'eux. Je ne dis pas que ça va être facile, ça va être même compliqué, mais on a le talent pour. J'en suis sûre.

Je me consacre à mon chant depuis que j'ai quinze ans, c'est à ce moment là que j'ai rencontré Jana. Elle avait un an de mois que moi, mais la façon dont elle jouait de la guitare indiquait le contraire. Sur scène, elle était une autre personne, une guitariste professionnelle. Une Jimi Hendrix au féminin.

Ses longs cheveux blonds suivaient chacun de ses mouvement, ses yeux ne quittaient jamais le public. Elle jouait pour elle mais ce qu'elle aimait le plus, c'était jouer pour les autres. Jouer devant des milliers de personnes, c'était son rêve. Et le miens. On s'est promis qu'on le réaliserait.

Lors de notre première année de lycée, on a rencontré Lydia et Eric. Ils ont toujours été collé l'un à l'autre. Ils ont commencé la musique en même temps, Lydia à la basse et Eric à la batterie. Ils ont prit tous les deux l'option musique au lycée, comme Jana et moi.

Nos chemins étaient fait pour se croiser. On a directement commencé à écrire et jouer ensemble, que ce soit dans la salle de musique du lycée, dans le garage d'Eric ou dans les rues de Nuremberg lors de longues soirées d'été.

La septième chanson de l'album arrivait à sa fin, débuta la huitième par de la batterie et de la guitare entraînante. La voix de Bill infiltrait mes oreilles, son grain toujours aussi atypique mais mélodieux. Puis vint le refrain:

Wir wollen nur reden
Und jetzt liegst du hier
Und ich lieg' daneben, reden, reden

Cette musique devint automatiquement ma favorite de l'album, sans hésitation.

J'ouvre mon carnet où j'écrit toute mes idées de paroles, et essaye de retranscrire ce que Bill chante. En allemand, puis en anglais. puis j'ajuste quelques mots afin que ce soit plus fluide pour chanter, tout en restant fidèle au sens des paroles de la chanson originale.

Après une vingtaine de minutes d'écriture, je me retrouve avec une copie conforme de la chanson Reden des Tokio Hotel, mais en version anglaise. Je remets la chanson du début et essaye de chanter par dessus la voix de Bill avec mes paroles. Ca sonne bien !

Je compose immédiatement le numéro de Lydia qui décroche à la deuxième sonnerie, essoufflée.

" Lydia", dis-je pressément "T'as écouté le nouvel album des Tokio Hotel ?"

Bleedin' - Tom KaulitzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant