Bleedin' - Tom Kaulitz

Chapitre 21 - Italie

Les larmes coulent avant même que je ne finisses de lire la lettre. 

Le plus dur dans tout ça, c'est qu'il a raison ! Je ne peux pas lui en vouloir, mais emportée par une crise de rage, je balance le carnet contre le mur en face de moi en sanglotant. Plusieurs feuilles s'en détache, et des enveloppes glissent sur le sol. Je les attrape immédiatement, elles sont déjà ouvertes.

Chaque lettre est constituée d'une feuille avec un message écrit en gros caractère, l'écriture méconnaissable :

T'es un homme mort.

On va s'occuper d'elle.

Tu peux mentir aux médias mais pas à nous.

J'arrête ma lecture, mon cœur trop emballé par la peur et l'angoisse de cette découverte. J'hyperventile, toujours assise contre la porte des toilettes. Je commence à jeter ma tête en arrière en la cognant contre la paroi dure. 

"Tout va bien là-dedans ?" demande une voix féminine, surement une hôtesse. 

Aucun son ne sort de ma gorge, je n'arrive pas à me calmer et, bientôt, je n'aurais plus d'air dans mes poumons. 

"Madlen ? Tu es là ?"

C'est Jana, j'expire fortement rien qu'au son de sa voix. Je lève le bras et réussi à déverrouiller la porte. 

Jana m'attrape avant que mon dos ne touche le sol, ses bras m'enveloppent, son corps est chaud. Comme celui de Tom. 

Tom. Je l'ai perdu.

Elle me berce, à la vue des passagers préoccupés, et me chuchote des mots rassurants dans le creux de mon oreille. 

"Respire Madlen..." elle me guide jusqu'à que je reprenne mes esprits.

Inspirer. Expirer. Mes sanglots sont encore présents mais mes esprits se rassemblent. 

Jana s'emparent des lettres et du carnet, elle prend quelques secondes pour les lire puis elle me prend dans ses bras. Je sens de fine larmes couler dans mon cou, là ou elle a enfouit son visage. 

"Je ne veux pas qu'on te fasse du mal," elle chuchote.

On se serre l'une contre l'autre, et on pleure. Je ne sais pas pendant combien de temps on reste dans cette position, mais l'éternité n'est pas assez longue. 

~

Dès qu'on atterrit, j'appelle Bill pour l'informer de ma découverte. Mes yeux sont gonflés et injectés de sang, mes sanglots ont cessés même si un hoquet de chagrin me soulève la poitrine de temps en temps. Je suis inconsolable. 

"Je te promets que ça va aller, laisse lui juste du temps. S'il te plaît," dit-il avant de raccrocher.

Je ne compte pas aller au chevet de Tom tout de suite. Bill à raison, il a besoin de rester seul avec son frère et lui-même. Demain matin, à la première heure, notre label va porter plainte en notre nom. Ça ne peut plus durer, les mots de Veronika.

Le groupe et moi nous installons dans notre chambre d'hôtel appartenant à une chaîne différente de celle où loge les garçons, nous avons demandé une chambre pour quatre. Comparé à Tom, je ne supporte pas d'être seule. Surtout après ce qu'il s'est passé dans l'avion. 

Il est tard, on décide alors de se coucher mais je n'arrive pas à trouver le sommeil. Je me tourne et retourne dans le lit, ce qui empêche Jana de dormir. 

"J'arrête pas d'y penser," je chuchote afin de ne pas réveiller les autres, "J'ai envie de le voir."

"Je comprends," elle répond, "Mais il a raison, il faut que ça s'arrête. Et si le seul moyen est de ne plus vous voir, ainsi soit-il."