Bleedin' - Tom Kaulitz

Chapitre 28 - Londres

19 juin 2007

Trois jours après la sortie de notre premier single, celui-ci n'a pas encore atteint les stats que le label espérait. Il a du mal à décoller dans les charts, bien qu'il soit dixième en Allemagne.

Avec le groupe, on ne trouve pas ça trop mal. Honnêtement, on se moque un peu de notre classement, on veut juste créer notre musique et la partager avec des personnes qui pourraient l'aimer. Notre fanbase n'est pas très grande mais quand même présente, cela nous suffit amplement. On ne le dit pas à Veronika ni au label de peur de les contrarier ou de paraître peu professionnel.

"T'inquiète pas," me rassure Tom avec qui je partage mes pensées, "avec les chansons bonus de la version américaine de Scream ça va vous attirer beaucoup plus d'auditeurs."

Je ris nerveusement.

"Dis moi," je commence en me mordillant les lèvres, "Ça ne te dérange pas de sortir officiellement Our Song ?"

Il se retourne vers moi. Son mouvement fait descendre la couette jusqu'au bas de son ventre, révélant une traînée de poils duveteux menant jusqu'-

"Tu m'écoute ?" demande-t-il en riant.

J'acquiesce rapidement, niant que j'étais en train de le mater allègrement.

"Je disais : on l'a déjà posté sur YouTube, pour éviter que Peter ne le fasse avant nous," il caresse mon piercing au nez, "de mon point de vue, elle n'est plus un secret pour personne."

"Mais là, c'est officiel," je réponds en lui attrapant la main, "On la vend," ses yeux plongent dans les miens et ses sourcils se froncent, comme si il essayait de déchiffrer ce qu'il se passe dans mon cerveau.

"Je comprends pas où tu veux en venir..."

Je lui explique alors mon ressenti. Mon désir de la protéger. La peur qu'on s'approprie nos mots et nos sentiments qu'on a versé dans cette chanson.

"Cette chanson c'est nous," je finis, les yeux rivés sur mes mains.

"Et elle restera nous," dit-il en relevant mon menton avec son index, "Et puis, on en écrira d'autres encore plus belle ! J'en ai déjà cinq sur toi."

Il arrive à me faire sourire. Et il n'a pas tord. Des chansons sur Tom, j'ai dû en écrire une dizaine déjà. Il est tellement inspirant que c'est difficile de résister.

On s'embrasse pendant de longues minutes, savourant chacun le goût de l'autre, avant que Tom ne décide qu'il est temps d'aller à la douche. Il m'attrape par les chevilles et me tire hors du lit, sous mes cris de détresse mélangés à des rires.

"Allez Superstar, l'O2 nous attend !"

~

On est pas à l'O2 Arena de Londres, célèbre stade de vingt milles places, comme je le pensais, mais dans une petite salle d'une capacité de huit cent personnes aussi appelée O2. Jana, Lydia et Eric ont la même réaction que moi lorsqu'ils s'aperçoivent de notre erreur.

"Je ne sais pas si c'est notre manque de sommeil ou d'implication mais c'est vachement marrant !" lance Eric en si dirigeant vers les loges.

Les filles et moi rions à son commentaire puis nous le suivons.

La balance effectuée, je pars m'isoler dans les toilettes pour reprendre mes esprits. Une boule d'anxiété me ronge de l'intérieur, je la sent grandir de jours en jours. Mais il ne faut pas que je craque maintenant, il faut que j'attende la fin de la tournée. Je me suis engagée dans cette aventure, et il faut que je la finisse.