Chapitre 29 - Jugement dernier

178 9 1
                                    

21 juillet 2007

Je ramène mes, maintenant, long cheveux brun en un chignon serré sur le haut de mon crâne. Je lisse une nouvelle fois le devant de ma jupe noire avec mes mains, chassant le moindre plie. Je passe du baume légèrement teinté sur mes lèvres puis je sors de la chambre d'enfant de Tom. 

Je rejoins les jumeaux dans la pièce à vivre. En me voyant, Simone étouffe un petit crie de surprise.

"Tu es magnifique Madlen," elle m'attrape les mains avec un sourire sincère, "Tom, prends exemple !" beugle-t-elle à son fils, sourcils froncés. 

Ce dernier s'examine nonchalamment des pieds à la tête. Il porte ses grosses baskets, un jean noir baggy et un t-shirt ample avec l'inscription "Fuck you" imprimé sur le torse. Ainsi qu'une casquette superposée sur un bandeau en coton, comme d'habitude. 

"Je vois pas où est le problème, je suis habillé en conséquence !"

"Tu vas au tribunal," gronde-t-elle, "Change au moins de t-shirt !"

"Je suis d'accord avec ta mère," j'ajoute. 

Bill cache un rire derrière sa main. Tom soupire et part se changer en grommelant je-ne-sais-quoi dans sa barbe. 

Il réapparaît quelques minutes plus tard affublé d'un t-shirt beaucoup plus sobre et moins large. C'est pas encore ça, mais c'est déjà mieux. 

Je lui dépose un baiser sur la joue. "Pour l'effort," je lui glisse à l'oreille. 

Il me sourit, l'air plus détendu, puis nous sortons prendre la voiture, direction le tribunal d'Hambourg. 

Environ deux heures plus tard, nous arrivons devant ce magnifique bâtiment en pierre orné de luxueuse moulures et d'immenses fenêtres, un peu excentré du centre ville. Les journalistes entourent rapidement la voiture, on ajuste nos lunettes de soleil sur nos nez puis Franck ouvre la portière. Des flashs nous aveuglent de tous les côtés, Tom attrape ma main et j'attrape celle de Bill. Je me laisse alors guider jusqu'à l'intérieur de l'édifice.

L'intérieur est encore plus majestueux. Le parquet brille tel un miroir, les escaliers sont sculptés dans du marbre blanc et un dôme paré de moulures et soulevé par des piliers s'élève au dessus de nos têtes. J'ai l'impression d'être une petite fourmis. 

Je serre la main de Tom, il me lance un regard alerte mais je le rassure en formant un petit sourire sur mes lèvres. On retrouve son avocat dans le hall et le salue. 

"Monsieur Kaulitz," soupire-t-il en le dévisageant, "On avait dit sobre."

"C'est sobre ça !" s'exclame Tom en tirant sur le bas de son haut. 

"Les habits, je peux comprendre. Mais la casquette...le juge ne va pas vous prendre au sérieux." 

J'essaye de calmer Tom. Heureusement qu'on est arrivé quinze minutes en avance, je nous excuse et l'emmène dans les toilettes les plus proche. Je ferme la porte à clef et souffle un bon coup, il ne faut pas qu'on cède à la panique maintenant. J'ai un flashback de moi à six ans, dans des toilettes similaires, avec ma tante qui s'affaire sur mon chignon qui s'était défait juste avant mon gala de danse classique. Je pleurais, de peur et de stress de ne pas être présente à temps pour le spectacle. 

Je chasse ces souvenirs de ma mémoire et m'occupe de la tête de Tom qui ne peut pas s'empêcher de pester contre son avocat.

"C'est mon style, ma personnalité, je ne peux pas changer ça du jour au lendemain !" 

"Je sais, je sais," je réponds en lui retirant sa casquette et son bandeau. 

"Il croit vraiment que je vais pouvoir défaire mes dreads en cinq minutes ? Il est marrant lui !"

Bleedin' - Tom KaulitzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant