Bleedin' - Tom Kaulitz

Chapitre 18 - Cologne

14 mai 2007

Les pneus de l'avion crissent sur le tarmac, une légère secousse agite mon corps puis l'engin s'arrête enfin. Je m'étire de tout mon long afin de chasser les fourmis de mes jambes, trois heures c'est pas rien.

J'attrape mon bagage cabine au dessus de ma tête tout en examinant le devant de l'appareil, espérant croiser le regard de Tom qui se trouve en première classe. Je le voit passer, lui et les garçons, rapidement afin de ne pas créer d'agitation s'ils venaient à être reconnu. 

Jana me touche l'épaule avec un sourire compatissant, je le lui rend puis nous sortons enfin de cet avion. 

Les bagages en soute récupérés, on s'engouffre dans notre minibus qui nous emmène vers note énième hôtel de la tournée. En arrivant, une centaine de fans très agités nous font face. Je suppose alors que les Tokio Hotel nous ont précédé de quelques minutes. Certaines filles sanglotent, photos signées à la main, d'autres hurlent de joie et j'en aperçoit même une évanouit dans les bras de son amie désemparée. 

Le minibus s'arrête, j'attrape ma bouteille d'eau et m'approche rapidement des deux jeunes filles. La souffrante reprend peu à peu ses esprits, je lui porte la bouteille aux lèvres pour qu'elle s'hydrate puis lui attrape les jambes pour permettre à son sang de remonter à son cerveau. 

"Merci beaucoup," balbutie la jeune fille en me regardant enfin.

Une lumière vient éclairer sa rétine, elle m'a reconnu.

"C'est normal," je souris. 

Un employé de l'hôtel, qui a remarqué l'agitation, vient prendre le relai et me libère. Je m'éclipse sans regarder derrière moi et rejoins mes amis dans le lobby. 

Nous avons à peine le temps de défaire nos valises qu'il est temps de se rendre à l'Arena pour effectuer la balance. Je trépigne d'impatience, hâte de revoir Tom.

Ce dernier ne me laisse même pas le temps de saluer les garçons en arrivant que je sens mon corps se décoller du sol, porté par ses longs bras musclés. 

"Ma Superstar !" s'exclame-t-il.

Il me repose rapidement et capture mes lèvres pendant de longues secondes que je savoure. 

Bill nous sépare d'un air drôlement dramatique et me prend dans ses bras, je salue ensuite le reste du groupe. 

Sans perdre de temps, j'enfile mes oreillettes et me place au centre de la scène partiellement installée. Lydia accorde sa basse, Jana règle ses pédales et Eric fait tournoyer ses baguettes autour de ses doigts, quel frimeur ! 

Je me retourne vers mon micro et nous commençons par la chanson que nous maîtrisons le mieux, afin de se remettre dans le bain des concerts après cinq jours de "repos".

Suivant mes musiciens, mon corps peine à se détendre. Je reste immobile, devant les quelques roadies qui finissent de préparer la salle pour ce soir. Ma gorge fait résonner ma voix d'une manière enrouée et timide. Tout le contraire de quand nous étions en studio avec Tom. 

Les larmes me montent aux yeux, c'est pas grave. Je ferais mieux ce soir, je me rassure. Jana et Lydia viennent m'enlacer.

"T'en fait pas," dit Jana "Avec tout ce qu'il t'arrive en ce moment, c'est normal".

"Non," je réponds en essuyant mes yeux d'un revers de manche "Je dois être à cent pour cent, tout le temps !"

Tom vient nous rejoindre, inquiet du petit attroupement autour de moi. Il passe son bras sous mes genoux et supporte mes épaules avec l'autre, il me porte jusqu'aux loges où il me dépose dans un canapé plutôt confortable. Il s'assoit à côté de moi et me caresse le bout du nez.