Bleedin' - Tom Kaulitz

Chapitre 11 - Düsseldorf

Après de multiples supplication, le médecin m'autorise à quitter l'hôpital l'après-midi même. Ce qui me laisse le temps de prendre un taxi, au frais du label, et de me rendre à Düsseldorf pour le concert de ce soir ! Je lui promet que je ne monterais pas sur scène et que je porterais un casque anti-bruit dans le public. 

Tout le monde est au courant de ma sortie, sauf Tom qui croit qu'ils me libèrent que demain matin. Ca me laisse le temps de lui préparer une petite surprise !

Après trois heures de route, je demande au chauffeur de faire un petit stop au magasin d'art créatif pour acheter des pinceaux et de la peinture. J'arrive au Dôme un peu avant que le concert commence, je m'affaire dans les loges avec mes amis complices.

Eric a trouvé un gros bout de carton que je détails en rectangle, je trempe mon pinceau dans la peinture rouge et esquisse la phrase "Love Bill, but especially Tom" (J'aime Bill, mais surtout Tom). Lydia ajoute quelques petits cœur autour de l'affiche et Jana des paillettes par ci par là. 

Il est l'heure du show, j'enfile mon casque anti-bruit qu'Eric trouve tout simplement hilarant. Il me prend en photo plusieurs fois, pour m'embêter. Jana attrape la pancarte et un roadie nous escorte jusqu'à la loge VIP qui se trouve légèrement au dessus de la fosse, sur le côté droit. Parfait pour regarder Tom. 

Le Dôme s'assombrit soudainement et le public hurle d'impatience.

"Willkommen im Tokio Hotel Zimmer 483" 

Le riff de Übers Ende der Welt retentit dans les hauts parleurs. Tom apparaît, éclairé d'une lumière rouge. On l'acclame en soulevant la pancarte.

Georg arrive en marchant calmement, Gustav tape sur sa batterie et Bill jaillit des coulisses. Veste en cuir et cheveux stylisés à la perfection. 

Je passe la meilleure soirée de ma vie, l'ambiance est tellement différente comparée aux coulisses. Je sais qu'à partir de maintenant, j'essayerais d'apprécier le show du point de vue du public. C'est beaucoup plus spectaculaire, les lumières, le son, tout.

Bill tend le micro au public, Jana et moi chantons le plus fort possible en sautant partout. 

C'est à la fin de la première chanson que Tom relève la tête et nous découvre sur le petit balcon VIP. Son visage s'éclaircit, il lit le panneau en rigolant puis forme un cœur avec ses mains en ma direction. 

Une nouvelle fois, Bill me dédie Reden et Tom ne me quitte pas des yeux pendant l'intégralité de cette chanson. J'ai l'impression qu'ils l'a joue que pour moi. 

Après presque deux heures de concert à sauter et à s'égosiller, les garçons remercient le public et retournent dans les coulisses. Nous les suivons en essayant d'être discret. Plusieurs fois, j'entends mon nom être appelé depuis la foule. Je ne me retourne pas et trottine jusqu'à que je trouve Tom.

"Madlen !" s'écrit-il en m'ouvrant ses bras.

Je retire mon casque et saute sans hésitation dans son étreinte. Il me sert fort. Je lui montre la pancarte qu'il trouve génial, il demande à son manager de la mettre de côté car il aimerait la garder. 

"Je suis tellement soulagé que tu ailles mieux," dit-il en caressant mon piercing. 

J'ai très envie de l'embrasser mais je me retiens. 

La journée de demain étant chargée, on prend la route dès ce soir. On décide de tous passer la soirée dans le bus des Tokio Hotel, Veronika a préalablement commandé des pizzas. 

On se retrouve entassé dans le véhicule de 10 mètre de long, mais ça ne nous dérange pas. On adore être tous ensemble. Eric, Lydia, Gustav et Jana ce sont installés sur une banquette tandis que Bill, Georg, Tom et moi occupons celle d'en face. 

Je déguste une part de ma pizza quatre fromage, assise sur les genoux de Tom qui essaye de me voler le plus de fromage possible, tandis que les autres discutent de notre journée de demain. En effet, on passe tous en studio, les garçons ont deux interviews et un rendez-vous professionnel. Mon groupe a aussi droit à une interview, j'espère qu'elle se passera mieux que la précédente ! 

Pour l'instant, je ne stresse pas, je suis aux côtés du garçon que j'adore et je passe un bon moment avec mes amis. Georg et Eric s'ouvrent une bière, lorsqu'ils me proposent je refuse maladroitement. C'est sur qu'après le fiasco d'hier, je ne boirais plus d'alcool avant longtemps. 

Tom resserre son étreinte autour de moi, sentant ma gêne. 

Fatigué, Bill nous quitte peu de temps après et va se coucher. Gustav et Jana le suivent, je suppose qu'ils vont dormir ensemble. Ce ne serait pas la première fois après tout. C'est vrai qu'il n'y a pas assez de couchettes pour tout le monde, il va falloir être original. 

Tom propose à Eric et Lydia de prendre sa couchette, ce qu'ils acceptent chaleureusement, nous dormirons tous les deux sur la banquette qui se déplie en lit. 

Tom installe ça pendant que je me brosse les dents rapidement dans la petite salle de bain du bus. Je le rejoint quelques minutes plus tard, il est allongé torse nu sur des draps propre qu'il a étendu sur notre lit provisoire. Je me mord la lèvre et me retiens de faire une bêtise, comme lui sauter dessus.

Je m'assois au bord de la banquette et joue avec la couverture. Il m'imite et me prend les mains.

"J'aimerais rediscuter d'hier," dis-je.

Il m'encourage à continuer.

"Qu'est ce que tu faisais avec cette fille ?"

Il se gratte la nuque, je pense qu'il ne s'attendait pas à cette question. Ou qu'il s'y attendait et que maintenant il doit me répondre.    

"Je l'ai appelé, pour..." il hausse les épaules.

C'est bien ce que je craignais. Il n'a pas changé, il reste le même Tom Kaulitz que j'ai rencontré pour la première fois il y a un mois. Mon cœur se fissure. 

"Je ne sais pas comment gérer les choses," il me confit "Quand rien ne va dans mon sens mon seul 'remède' est de faire encore plus de mal."

Je fais pareil, la nuit en boîte où j'ai embrassé Bill, Reden... Je me remémore ses lèvres. Sa clavicule. Son chewing-gum, ses gloussements. Un frisson de gêne m'emprisonne. 

"Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, il aurait fallu que je te confronte directement après l'appel de Viktor mais j'ai agis en automatique et j'ai voulu te faire du mal. Délibérément."

"Tu as déjà pensé à en parler avec un professionnel ?" je demande.

"Non, je suis pas sûr d'avoir le temps et l'envie." 

 "Si on veut continuer, il faut qu'on fasse des efforts ensemble," je murmure. 

Je caresse sa lèvre inférieur et effleure son piercing. Il embrasse le bout de mes doigts.

"Je suis prêt à en faire, je te veux plus que tout."

"Si il y a un soucis, qu'est-ce qu'on fait ?" je le questionne, telle une institutrice.

"On en parle !"

Sur ces mots, je capture sa bouche avec la mienne. Mon poids le fait tomber à l'arrière et il m'emporte, ses bras m'entourent et me serrent. Délicatement, je déboutonne son pantalon et m'installe entre ses jambes. 

Il tente de rester silencieux mais certains gémissement s'échappent de ses lèvres. Il n'a jamais été autant à ma mercie.