9 mai 2007
Après le concert à Hanovre, on a eu droit à une pause de quatre jours avant celui de Paris. Pendant ce lapse de temps, on a pas chômé. Les garçons ont passé presque la totalité de leur temps au studio, moi y compris.
Plutôt que de profiter de la ville de Paris, j'ai préféré rester avec les Tokio Hotel et apprendre un peu le métier de producteur de musique et de parolier. Peter Vollmer, le producteur principal de l'album, m'a prit sous son aile et m'a expliqué les bases de l'art de la production.
"Ce bouton permet de manier la tonalité de l'instrument, tu peux la baisser et la monter. Tu peux voir les variations sur l'écran, là", dit-il en pointant du doigt.
Je joue avec le bouton et presse play pour faire défiler la voix de Bill, qui se trouve derrière la vitre de la cabine de chant. Peter hoche la tête et me donne la responsabilité de mixer l'entièreté de la chanson By your side. Je le remercie, touchée par sa confiance.
Je prends très à cœur mon rôle de co-produtrice-stagiaire-je-ne-sais-trop-quoi et passe toute l'après-midi penchée sur la table de mixage. Peter passe de temps en temps me donner quelques conseils et surtout, m'aider.
Sur les coups de seize heure, il entre dans la cabine pour vérifier mon avancement. Il s'assoit à côté de moi.
"J'essaye de lier les séquences sur le pré-refrain mais ça se superpose à chaque fois..." je soupire, l'index cliquetant sur la souris sans fil.
Peter place sa main sur la mienne et la déplace sur la séquence correspondante. Son toucher persiste un peu plus longtemps que la normale, je retire ma main et feinte d'autres modifications sur la bande son. Je sens son regard fixé sur moi, la sueur commence à perler sur mon front, ma respiration s'accélère. Je termine et lui fait écouter l'intégralité de By your side en retenant mon souffle.
Il me félicite et me complimente pendant de longues minutes, l'heure tourne et je sais qu'il va bientôt être temps de rejoindre les autres au Trabendo, la salle de concert. Nous n'assurons pas la première partie car les garçons vont seulement faire un set acoustique de dix chansons, nous y allons juste pour les soutenir.
La main de Peter se trouve désormais sur mon genoux, je m'apprête à reculer mais la porte du studio s'ouvre brusquement. Il eu le temps de retirer sa main et de se retourner vers la table de mixage, l'air de rien. Tom n'a rien remarqué, il vient juste me chercher.
"T'as passé toute l'après-midi enfermée ici, je m'ennuie sans toi," il geint.
Je le prend dans mes bras, soulagée qu'il soit arrivé, et remercie Peter en passant la porte. Mon rythme cardiaque revient peu à peu à la normale, Tom m'emmène jusqu'à sa voiture avec chauffeur. C'est la nouvelle addition dans l'équipe, en plus d'un garde du corps par garçon du groupe. Au début, c'était dur d'en faire abstraction mais on s'habitue vite à leur présence qui est, en fait, rassurante.
Il y a eu quelques débordements depuis Oberhausen, des fans ont réussi à s'introduire dans notre hôtel, d'autres nous ont poursuivi en voiture et failli créer un accident et certaines suivent chacun de nos faits et gestes, quitte à dormir dehors.
C'est comme si nous n'étions jamais seuls. Pour le coup, nous ne le sommes plus vraiment. Franck est un homme d'une quarantaine d'année, grand et fort, un air bagarreur sur le visage mais c'est juste son apparence. Il est très gentil et professionnel, il insiste pour qu'on fasse comme s'il n'existait pas. Chose dont j'ai du mal car c'est un être humain après tout ! Il est là pour protéger Tom, et moi par la même occasion, il faut lui donner de la reconnaissance.
Franck claque la portière derrière nous et s'installe dans le siège passager aux côtés de Ruben, le chauffeur. Il nous emmène jusqu'à la salle de spectacle, des fans hurlent à la vue de la voiture aux fenêtres teintés. Des mains tapent sur les vitres et s'agrippent aux poignées. Tom ressert son étreinte autour de moi pour me rassurer. Ruben gare la voiture dans le parking souterrain, à l'abris des regards.
VOUS LISEZ
Bleedin' - Tom Kaulitz
FanfictionLe groupe de Madlen part en tournée avec les Tokio Hotel. 8 mois, 59 concerts, entre amour, jalousie et décisions, va-t-elle en ressortir indemne ?