Chapitre 14

473 22 10
                                    



« Tu es mon soleil, le seul et l'unique en ce monde.
Même si je me dessèche, je tends ma main encore plus loin,
Même si je tends ma main, je vais bientôt me réveiller de ce rêve,
Même si je cours comme une folle, je reste toujours au même endroit.

Laissez-moi courir encore,
Car bien que mes pieds soient couverts de bleus et blessures,
Je sourirai à chaque fois que je verrai vos visages.

Pitoyable destinée, pointe-moi du doigt.

Est-ce de la sueur ou des larmes ? Je ne pourrais le dire.

Comme une chasse aux papillons, comme errer dans un rêve,
Je suis vos traces.
S'il vous plaît, indiquez moi le chemin,
je vous en prie, arrêtez-moi,
S'il te plaît, laisse-moi respirer. »

- Hoseok... articula ma bouche alors que je voyais pour la première fois la douleur de mon frère.

Le plus drôle.
Le plus souriant.
Le plus débordant de joie de vivre.
Mais aussi celui qui ne s'autorisait jamais à craquer.

Il s'écroula au sol en frappant le béton de ses poings déjà ensanglantés.

Il n'y avait que lui et moi. Encore un coup du destin.

Je m'approcha doucement de lui.
Agenouillé, la tête entre ses mains, il ne m'avait pas encore vu.
Une fois devant lui, je me mis simplement à le fixer.
J'espérais que tout cela ne sois qu'un cauchemar.

Où est ton sourire, cher frère ?
Où est passé votre bonheur à tous ?

- Soon ? murmura-t-il en relevant la tête, après ce qui m'avait parut durer une éternité.
- Grand frère... murmurais-je les larmes aux yeux.

N'avais-je pas assez pleurée ?

Quand est-ce que ma vie... nos vies, étaient-elles parties en vrille à ce point-là ?

- Qu'est-ce que tu fais ici ? me demanda-t-il en se relevant difficilement.
Il boitait.
C'est lui qui souffrait et c'était à moi qu'il demandait si ça allait ?
- Je... je ne t'avais jamais vu dans cet état...
Je combla les derniers centimètres qui nous séparaient pour l'encercler de mes bras.
Il ne bougea pas. Mais au bout d'une bonne dizaines de secondes, il me serra à son tour contre lui.

Pour la première fois depuis des jours, je sentis à nouveau son odeur rassurante et cette aura apaisante.

- Pourquoi cris-tu ? le questionnais-je. Pourquoi as-tu l'air au fond du gouffre ? Pourquoi ?!
J'avais crié le dernier mot.
De toute les personnes sur terre, c'était Hoseok que je souhaitais voir le plus heureux.

Comment un soleil comme lui pouvait-il s'éteindre ?
Comment un visage aussi souriant pouvait-il recueillir autant de tristesse ?
Comment ce regard si réconfortant pouvait-il transporter tant de douleur ?

- Parce que j'ai mal, se confie-t-il. Mal au coeur, chaque jour. Chaque jour sans toi. Sans vous. Ma famille se détruit depuis des semaines.

Je ne pouvais le nier, tout ça était en partit de ma faute. Si je n'avais pas mentit, si j'avais osé leur parler avec sincérité, rien de tout cela ne serait arrivé.

- Que se passe-t-il à la maison ?! Dis moi la vérité !

J'avais du culot de demander un truc pareil.

- Yoongi a l'air d'avoir déserté la baraque, Taehyung sombre de jour en jour, Namjoon et Jin tentent de ne pas lâcher-prise, Jimin et Jungkook ne se quittent plus, et moi... je fuis. Je danse toute la journée, enfermé dans ma musique.
- Si j'avais su...
- Qu'aurais-tu fait ?! me dit-il d'un ton plus virulent qu'il ne l'aurait voulu.
- Je...
- Tu ne devrais pas être dehors, dit-il d'un ton sévère.
Il me prit par le bras mais je me dégagea de sa prise.
Ce soir, il était à cran et c'était à moi d'être là pour les autres, pour une fois.

- Non ! dis-je. Je veux que tu me hurles ce que tu as sur le cœur Hoseok ! Que t'es-t-il arrivé ?! Où est ta joie ?
- Partit, répondit-il simplement.

Impossible.
Je n'acceptais pas une telle réponse.

- Et si je revenais ? dis-je.
- Soon... me sourit-il tendrement. Tu dois guérir.
- J'en ai assez qu'on parle toujours de moi ! hurlais-je.

Il haussa les sourcils, surpris que j'ose hausser le ton sur lui.

- Si je suis malade, c'est par ma faute ! A cause de mes mensonges !
- Quels mensonge, Soon ? dit-il en fronçant les sourcils. Si tu parles de Shang....
- Il n'y avait pas que Shang et mon harcèlement, Hoseok... murmurais-je. J'ai...

Je ne savais pas comment lui dire que j'avais l'impression de devenir une épave de jour en jour.
Que je rêvais de mourir, que quand je me regardais dans le miroir, j'avais la sensation de n'être rien.

Si seulement je parvenais à lui dire...
- Qu'est-ce que tu as à me dire, Soon ?
- On avait dit qu'on parlait de toi...
- Est-ce qu'il y a un autre problème que ce que tu as vécu à l'école ?
Je voyais déjà sa mâchoire qui commençait à se contracter.

- J'ai... J'ai vraiment envie de mourir. Hoseok... j'ai l'impression que je n'aurais pas du naître. Que je ne vaux rien à côté de vous. Je n'existe pas. Je me sens comme une moins que rien. Hoseok, il m'est arrivé une fois de... de faire une tentative de suicide. Juste une fois.


« Hey maman !
Je suis désolée maman.
Tu te souviens maman ? Le cybercafé à Moonheugdong Hiddink, le restaurant Broadway ?

L'échec est la mère du succès maman,
Aujourd'hui plus que jamais,
Je voudrais que tu me serre dans tes bras.
La plus grande chose qu'il puisse y avoir sur Terre ?
Il n'y en a qu'une, c'est les bras d'une mère.

Aie confiance en tes enfants qui désormais, sourient. »

        FIN DE LA PARTIE 2.

—-
Publié le : 23/09/2023
Musique : Run - BTS
MAMA - J-Hope

PETIT PAPILLON Où les histoires vivent. Découvrez maintenant