Partie 3 : CICATRICES

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CHAPITRE 15.

Je crois que j'avais finis par m'éloigner complètement de la réalité. Enfermée entre quatre murs blancs, tous aussi vides et dépeints de couleur que l'était ma vie, j'en étais arrivé au point de me déconnecter complètement de ce qu'il se passait autour. J'avais beau me détester, je ne regardais que moi.
Je n'avais pas vu la souffrance de mes frères et la folie de mes parents.

Et je crois bien que ce soir-là avait été le pire de ma vie.

« Je n'aurais jamais pu imaginer pire situation. Le regard de Hoseok me fit l'effet d'un coup de poignard.
- Quoi... bégaya-t-il. Non... je... Soon...
- Ça a pas marché, dis-je aussitôt. Parce qu'au dernier moment, j'ai pas pu.

Et c'était vrai.
C'était il y a un an. J'étais rentré un soir, et je me sentais plus bas que terre.
Plus bas que tout.
Et j'avais faillit le faire, voilà.

Mais je l'es ai vus. Eux. Mes frères. Ma famille. Mon tout.
Je suis alors resté allongée sur le sol de ma chambre, la tête retournée par les médicaments à me demander pourquoi j'avais ça ?
Comment ?

Je crois que je n'avais pas du tout réfléchit. Et je le regrettais amèrement.

- Tu l'as déjà dit à quelqu'un ? me demanda Hoseok la voix tremblante.
- Non... je faisais comme si ce moment n'avais jamais existé. Ça fait un an que je nie ce souvenir. Je suis désolée, Hoseok... dis-je en éclatant en sanglot.
Mon grand frère se précipita vers moi et me serra dans ses bras aussi fort qu'il le pouvait. Comme s'il avait l'impression que je m'apprêtais à disparaître.
- On va y arriver ensemble, me chuchota-t-il en me caressant les cheveux. Je t'en fais la promesse. Ensemble... »

Je ferma ma valise et soupira de bonheur.
Je quittais enfin l'hôpital ! Mais j'allais devoir retourner en cours... et continuer à prendre des médicaments ainsi que consulter. J'étais toujours autant angoissée et mon cerveau se déconnectait à la moindre tension.
Espèce de faible, râlais-je intérieurement.

- Alors ? Contente de partir ? me dit ma docteure en entrant dans ma chambre.
- Ouais ! Je sais pas comment vous faites pour rester tout le temps ici.
- C'est mon boulot ! ria-t-elle.
- Soon, on y va ? dit Namjoon en faisant irruption dans la pièce. Oh ! Bonjour...

Madame-Ma-Docteure - j'aimais bien l'appeler comme ça - lui sourit et mon frère rougit aussitôt.

J'allais enfin rentrer à la maison. Rien qu'à cette pensée, je me sentais en paix.
- Heureuse ? demanda Nam en me regardant avec affection alors que nous étions dans la voiture.
- Bien sûr. Les parents vont bientôt repartir ?
- Oui !
Je ris en voyant qu'il ne pouvais cacher son soulagement. 
Le temps d'un instant, je m'étais demandé si Hoseok lui avait dit. Mais rien qu'en le regardant, je pus affirmer que non. Si ça avait été le cas, il serait anéanti à l'heure actuelle.

J'avais tellement honte de ce que j'avais fait.

**

- Salut la chieuse, dit Jungkook en me tendant les bras pour que je vienne m'y blottir.
Je lâcha aussitôt ma valise pour venir le serrer contre moi.
Il m'avait manqué.
Retrouver mon jumeau était exactement la même sensation que retrouver une partie de moi-même.
Un réconfort total.
Comme une nuit enneigée avec un chocolat chaud devant la cheminée.

C'était ça...
Une chaleur réconfortante.

**

Mes parents avaient été au travail toute la journée.
Tant mieux, me souffla une petite voix à l'intérieur de ma tête.
Et c'était vrai. Tant mieux !
Il n'y avait pas eu de tensions ce soir et tous mes frères avaient été parfaits.
Jin m'avait préparé mes plats préférés, Namjoon avait fait le ménage dans ma chambre sans rien casser, Yoongi avait joué du piano pour moi, j'avais passé bien deux heures à jouer à des jeux avec Jungkook et Taehyung, Jimin me parlait de ses entraînements de danse qui se passaient à merveille et combien il avait hâte que je le rejoigne, et Hoseok n'avait cessé de me sourire.

PETIT PAPILLON Où les histoires vivent. Découvrez maintenant