21. Pansement

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༺═───── 𝐿𝑜𝑣𝑒 𝑀𝑒 ─────═༻

Deux semaines.

Deux semaines se sont écoulées depuis que j'ai vu les délinquants. Quelle ironie quand je pense que je peux maintenant m'appeler comme ceci, après tout j'ai enlevé la vie d'un homme. Je ne suis désormais pas mieux qu'eux...

Le soir où Aaron m'a retrouvé par terre en larmes, il n'a pas cherché à en savoir plus . Il est simplement resté avec moi jusqu'à ce que je m'endorme. À mon réveil, je me trouvais dans mon lit avec un mot m'indiquant de me reposer et remettre mes idées dans l'ordre.

Mais en toute français, même si je ne le dirais jamais à voix haute, j'ai apprécié sa compagnie ce soir-là sans penser à quoi que ce soit d'autre. J'ai pu juste me libérer de mes pensées qui me hantaient même si c'était juste pour quelques heures, ça m'a fait du bien.

J'ai tout même ressassé ma position dans laquelle je me trouvai. Je sais que je vais mal et qu'il faut que je vive avec mes démons mais si je continue d'y penser et de rabâcher le passé je vais me perdre dans ces profondeurs donc je préfère les repousser dans un coin de ma tête malgré ce que Miles m'a conseillé.

Miles... Ce putain de bandits à qui j'ai pardonné ses torts.

— Ah tu es là !

Malgré les bruits de la salle, une petite voix parvient jusqu'à mes oreilles qui d'ailleurs commencent à bien connaître au fil du temps. Le petit corps tout frêle de Payton vient se loger en face de moi en prenant bien soin de ne pas renverser sa nourriture. Elle se met à l'aise et commence à raconter sa vie tout en mangeant comme chaque jour maintenant.

Au début elle venait juste en silence m'accompagner durant mes repas mais elle a dû prendre de la confiance puisque maintenant elle étale sa vie comme de la confiture. Mais je la laisse faire, ça m'occupe l'esprit et puis il y en a un à qui ça fait plaisir.

— Ashley ? Tu m'écoutes ?

Ses yeux noisette pleine d'excitation me regardent avec confusion.

— Samedi, je me disais qu'on pourrait sortir toutes les deux, faire les magasins par exemple.

Voyant mon froncement de sourcils, elle se rabat bien vite sur ses paroles.

— Non, il y a d'autres choses plus intéressantes bien sûr ! On pourrait regarder un film ou encore-

— Désolé mais, je suis prise ce week-end. La coupais-je sans détour.

À défaut de tout le temps mentir, cette fois-ci je dis la vérité. Je vois dans ses yeux qu'elle souhaite plus que tout au monde de savoir mes projets mais je me contente de finir mon jus et me lève de ma place. Je lui fais un signe pour ne pas être impoli non plus.

Love me as I hate youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant