Ashley, une jeune femme ligotée par son passé perdu dans un brouillard qui semblait éternel. Une âme vagabonde, voici ce qu'elle était. Elle qui pensait finir ses études afin d'offrir un avenir plus stable à sa grand-mère vit toutes ses espérances s...
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༺═───── 𝐿𝑜𝑣𝑒 𝑀𝑒 ─────═༻
La pluie s'abat violemment contre les fenêtres de la salle et mon regard s'attarde sur les petites gouttelettes qui descendent lentement. Malgré le silence gênant qui pèse depuis que je suis ici, la mélodie de la pluie est le seul bruit qui me réconforte en ce moment même.
Ça doit faire maintenant plus d'une heure que je suis assise sur cette chaise en bois et Dieu seul sait à quel point je suis prête à partir loin d'ici laissant au passage mes envies de meurtre.
Après avoir soufflé un bon coup dans la cage d'escalier, je suis partie à mes autres cours. Je n'ai fait que ça aujourd'hui, enchaîner les cours les uns après les autres en attendant la fin de la journée pour en finir avec celle-ci. Honnêtement, j'aurais aimé pouvoir rentrer chez moi et sécher cette heure de colle mais je ne veux pas avoir plus de problèmes. Cette professeur est pire que du poison. En fait non, elle n'a pas le privilège de pouvoir se comparer à ça, mes poisons sont une source de bonheur pour moi comparé à elle...
Je suis donc coincée entre ces quatre murs dans un silence de mort depuis la fin de mes cours. Mais honnêtement je ne suis pas à plaindre.
À mon plus grand bien, lorsque je suis arrivée devant la salle, la vipère n'était pas là. Ça montre à quel point son vis est aussi grand que son cul. Elle me donne du travail en plus mais elle n'est pas capable d'être là pour me surveiller. Enfin, je ne peux qu'être heureuse en ce moment, même si j'avais prévu de faire d'autres choses.
Je peux au moins rester couchée sur ma table dure et froide sans avoir des remarques plus que désobligeantes à mon égard. Ça prouve que ce n'est qu'une vraie et pure connasse dans toute sa splendeur.
Je décolle mon front de cette stupide table pour regarder devant moi.
Le professeur en face de moi est concentré sur son ordinateur ainsi qu'à la pile de copies qui se trouve à sa gauche prêtes à s'effondrer d'un moment à l'autre. Il s'est sûrement porté volontaire afin de me surveiller à la place de la blonde. Je l'observe par ennui et remarque son tique à toucher ses lunettes toutes les minutes qui s'écoulent. Sans m'en rendre compte, un léger sourire se forme sur mes lèvres.
Elle faisait souvent cela lorsqu'elle lisait un livre, non, lorsqu'elle était concentrée tout court. Ses longs doigts caressaient sans cesse les branches dorées de ses lunettes. J'aimais tellement les mettre sur mon nez lorsqu'elle ne les avait pas, et je l'imitais ce qui la faisait rire. Un rire que je n'oublierai jamais et qui me hantera jusqu'à la fin.
Une voix grinçante résonne comme un écho dans la classe dépourvue d'élève.
