Ashley, une jeune femme ligotée par son passé perdu dans un brouillard qui semblait éternel. Une âme vagabonde, voici ce qu'elle était. Elle qui pensait finir ses études afin d'offrir un avenir plus stable à sa grand-mère vit toutes ses espérances s...
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Les regrets.
Ils surviennent toujours lorsque nous sommes dans une situation délicate, lorsque notre futur est incertain. Nous nous accrochons à eux désespérément comme s'ils avaient le pouvoir de nous sauver or ils ne font que nous enfoncer plus bas que terre. Alors est-ce une bonne chose d'en avoir dans des moments comme celui-ci ? Lorsque je me retrouve proche de la mort en présence d'hommes que je ne connais pas, qui me menace de me tuer d'un moment à l'autre ?
En dépit des circonstances, le doux visage de ma grand-mère me revient en tête ainsi que ces belles paroles vides de sens pour moi. Pourquoi ne l'ai-je pas écouté lorsqu'elle m'ordonne sans cesse de faire attention surtout ces temps-ci ? Pourquoi ai-je accepter de faire des heures supplémentaire dans ce restaurant de merde ? Et pourquoi je prend toujours de mauvaises décisions ?
Je ne suis définitivement qu'une conne irresponsable. Voilà le pauvre bilan de ma vie en ce moment même.
Malgré le fait que je sois à deux doigts du coma les yeux clos, je suis tout de même capable d'entendre leurs mouvements ainsi que leurs voix.
— Jacob, tu as dit que c'était la bonne. Hurle l'un des hommes.
Je peine à avaler ma salive afin de pouvoir hydrater ma gorge qui est bien trop serrée et qui me fait atrocement mal.
— Qu'est-ce qu'on va faire d'elle ? De cette putain « d'Ashley » ?Demande un autre tendu.
Mais en entendant mon nom sortir de leur bouche, mes sens se mettent encore plus en alerte. Ils ont enfin compris que j'étais Ashley Baker, une putain d'étudiante en histoire.
— Il faut lui en parler.
— Mais il va nous trucider.
Dans d'autres circonstances, je ne me serais pas gênée de lui rire à la gueule tout en lui faisant le plus beau des doigts d'honneurs. Rien qu'à ces petites pensées, mon corps se détend une micro seconde.
Des pas précipités s'éloignent loin de nous jusqu'à claquer la porte et subitement l'atmosphère devient moins pesante. Je suppose que l'homme qui vient tout juste de sortir était celui avec le regard de glace.
— On fait quoi en attendant ?
Toujours assise contre la chaise aussi dure que le béton, ma tête dépourvue de force, se laisse aller sur le côté. Si je n'étais pas un minimum attachée, je serais déjà étalée contre le sol sale et froid. Le peu de force que j'avais dans mon corps faible s'est évaporée à la minute où j'ai sombré dans la ruelle.
