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Le bruit s'intensifie. Un léger soupir. Un grognement de satisfaction. Un bruit de bouche, un son de  succion continu et toujours ce grondement satisfait. Arrivée au bout du bastingage, une haute carrure se dresse, dos a moi, les bras ramenés vers l'avant et la tête baissée vers l'avant. Comme s'il avait senti ma présence, l'homme inclina légèrement la tête pour me jeter un regard qui me glaça le sang.

Les yeux de mon oncle étaient emprunts de concupiscence tandis qu'il me deshabillait du regard et qu'il remplissait la gorge du petit mousse de sa verge. Le gamin semblait sur le point de s'étouffer et avait les joues pleines de larmes.
"- lâchez le!"
"- viens donc par ici le remplacer" il rejeta le gosse sur le plancher et le gamin rampa pour s'éloigner le plus possible de mon oncle.
J'eus un haut le coeur et me précipitais vers lui, me bras dressé pour le frapper. Il esquiva le coup et me gifla à toute volée.  Je m'effondrais à mon tour sur le parquet trempé à peu de distance. Il profita de me surplomber pour exhiber sa chaire et l'empoigner vigoureusement. Je reculais, mes talons agrippant mon jupon et me clouant quasiment au sol.

De son autre main, il saisit ma chevelure et me redresse la tête. Il approche son sexe monstrueux de mon visage tandis que j'aggripe  sa jambe de mes deux mains pour le tenir autant que possible à distance. Ma résistance semble l'amuser tandis que je sens de plus en plus mes muscles tétaniser mais je ne peux pas me permettre de déverrouiller mes bras et de lui laisser le champs libre.
Soudain, une idée me traverse comme un éclair. Je déverrouillé brusquement mes bras et plonge en avant. Toute sa force étant dirigée pour s'affirmer face à moi, je j'approche volontairement le déséquilibre et il trébuche avant de s'effondrer. Je ramasse mes deux jambes sous moi et je me redresse vivement. Il est déjà debout lui aussi alors je traverse le navire en courant. En voyant la brume purpurine s'echapper de la cuisine, je bifurque et m'engouffre dans celle ci, comme on se jette dans les bras de sa mère quand on est enfant.

La noirceur et l'apaisement viennent me cueillir immédiatement, a mon grand soulagement.

Je me réveille l'instant d'après ou peut être des heures plus tard, blottie contre la paillasse au fond du réduit. J'ai une impression de confort incroyable et en bougeant un peu, je réalise que quelque chose - ou plutôt quelqu'un - me caresse doucement les cheveux. Encore alanguie par la brume, et pourtant effrayée, je relève les yeux avant de tomber dans un regard  étonnant. Malgré la pénombre, je devine des yeux intelligents et curieux posés sur moi, et une étonnante nuance outre-mer, presque violet, un bleu indigo. Ces yeux sont doux, caressant comme la main qui passe doucement sur mes cheveux et je m'attarde sur le visage penché sur moi.

Des sourcils arqués, fournis, bien dessinés, surplombant un nez droit parfait, planté dans un visage en diamant, avec un mâchoire bien marquée et un front auréolé d'une chevelure ébène bouclée.

Série Moon: Hazel face aux abysses.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant