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Mille morts.

Voilà ce qu'Azad a offert à mon bourreau.  Alors qu'il me gardait contre lui, nous isolant de la tempête, il souleva mon oncle d'une seule main, enserrant son cou et le privant d'air. L'homme se debattait furieusement et après quelques secondes, son corps devint mou et il pendait au bout de son poing.

Azad le rejeta et mon oncle a moitié mort porta les mains à sa nuque. La respiration folle, prostré, il finit par jeter un nouveau coup d'œil à Azad.
"- quelle sorte de monstres es-tu pour tuer un homme avec une seule main? «
«- j'ai toujours su que tu n'étais pas le plus futé d'entre nous commandant « il insiste à lourdement sur ce dernier mot dans ton railleur. "Tu n'es pas encore mort et je ne suis pas un homme. Mais je me rassure ainsi, j'ai bien joué mon rôle au sein de ton navire si tu as cru que j'étais un simple marin pouilleux..."
"- hazel ! Écarte toi de ce monstre"
"- à la vérité, mon oncle, je doute de savoir qui est véritablement le monstre entre vous deux..."
"- j'ai lu son esprit, et je sais ce que tu es. Un monstre de perversité. Une abomination. Un être capable de salir sa propre lignée."
Je baisse les yeux. Voilà donc ce qu'il pense de moi? Je suis sale. Mon oncle m'a salie. Je n'ai plus de dignité.
"- pauvre enfant..." Murmure Azad
Mon oncle dérape sur le pont en tentant de se relever.

Azad avance vers lui. Ses pas sont lents mais une puissante aura ténébreuse émane de toute sa personne. Il domine mon oncle, le toise, l'impressionne de sa haute taille et soudain elle est là. La brume parme. L'odeur d'iris. La langueur ...
La mer semble étonnamment calme alors que l'immédiate oceane était déchaînée l'instant d'avant.
"- sens tu la mort qui vient à toi, commandant de hautecloque? Savoure ces instants mon cher. Quel bonheur de connaître ses derniers instants..."

Sa main saisit sa cheville et il le bascule par dessus bord. Et l'eau envahit le pont. Comment est ce possible ? L'instant d'avant nous dominions la mer de plusieurs mètres et là c est comme si le bateau s'était brusquement enfoncé dans la mer. Ou comme si la mer était montée de plusieurs mètres, défiant la flotaison du navire...
Azad était immobile. Serein. Comme si suspendre un homme adulte par un pied ne lui demandait pas le moindre effort. Le commandant se tortillait désespérément. C'était une mort triviale.
Ridicule. A mille lieux de la terreur qu'il avait pu m'infliger ... le réduisant au rang de triste sire. Minimisant le monstre hideux de mes cauchemars... Azad me jeta un regard. Il était neutre. Pas plein de rage ou excité par l'atrocité. Il était là, détaché, faisant ce qui avait besoin d'être fait.

Quand il est a moitié mort, il le sort de l'eau, le niveau revient à la normale lentement tandis qu'il le traine derrière lui. Il le propulse à nouveau sur le pont, comme un dechet.
Il crache comme un désespéré.
"- acheve moi!"
"- je m'en ferai un plaisir. mais pas tout de suite..."

Série Moon: Hazel face aux abysses.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant