CHAPITRE CINQ

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À ma vue, il retire ses lunettes et affiche un petit sourire.

Un tout petit sourire mon Dieu ! Mais qui me fait déjà fondre. 🥰

J’ai l’impression que je vais m’évanouir. Il a des yeux à tomber ! Et son regard ?! J’ai le sentiment de m’y perdre. Je reviens sur terre quand je le vois agiter sa main sous mes yeux, avec un sourire taquin.

- Oui ?

Je balbutie un peu, ne sachant plus quoi dire.

- Oui bonjour en fait, je voulais savoir si vous êtes le nouveau chauffeur de mon père ?

Il sourit comme jamais.

- En effet mademoiselle…

- Appelez-moi Karina, dis-je en le coupant. Et vous ?

- Monsieur NIANG. Oui, je remplace le chauffeur qui a eu un accident il y’a quelques jours.

Il sort ensuite de la voiture et s’en va en me laissant plantée là.

Qu’est-ce qui vient de se passer là ?! D’habitude, c’est moi qui laisse les autres en plan. 🙄

Oui, je me rappelle maintenant ! Que le chauffeur de mon père avait eu un accident il y’a quatre jours. D’après ce que j’ai entendu, une voiture serait entré en collision avec celle de mon père. Par chance, il ne s’y trouvait pas, mais malheureusement pour le chauffeur y était. Il s’en est sorti, mais aurait le cou plâtré. Je le sais car j’avais entendu mon père en parler avec ma mère. Et comme ils chuchotaient, j’ai cru comprendre que c’était important ; raison pour laquelle j’y avais prêté une attentive oreille. Papa l’a ensuite remplacé par celui qui nous emmenait d’habitude à l’école.

Et donc, nous voilà avec ce beau nouveau chauffeur.
Et puis, j’aime mieux celui-ci, pour deux raisons : il est plus jeune et beau ; et ensuite l’autre était carrément une balance, on ne pouvait rien faire sans que mon père ne l’apprenne.

Je trouve ma mère dans notre majestueux salon. Une pièce qui m’a toujours paru mystérieuse, avec ses meubles de luxe, ses tableaux des plus grands peintres, et surtout la couleur grise des tapis et rideaux. Si c’était moi, j’aurai déjà tout repeint en rose.

Rose, rose, et rose. 🤗

Un des inconvénients de la maison, je ne peux entrer ni sortir de ma chambre sans passer par le salon. Et connaissant mon père, il a dû le faire exprès pour mieux nous surveiller, moi en particulier. Mais pour cela, il faut déjà qu’il soit là, lui qui n’est jamais là.
J’en ris intérieurement en rejoignant ma mère.

On me dit toujours que je ressemble à ma mère, mais je ne trouve pas vraiment. Elle est plus belle, plus intelligente, plus élégante que moi. Tout lui réussit ma mère, une belle famille, un boulot passionnant... Même si ce dernier apparait parfois plus passionnant que sa propre famille. Mais on n’y peut rien, à part profiter des moments où elle est là, ce qui est assez rare je l’avoue.

Je la trouve assise, ses longs cheveux blonds en chignon. Elle a aussi les yeux verts comme moi, le cou aussi long que celui d’une girafe (que je lui envie tant). Elle a un si beau sourire, ma mère.

- Ah Kari ma chérie t’es rentrée ! Viens, viens !, dit-elle en me prenant le bras et me faisant asseoir à ses côtés.

- Alors l’école, comment cela se passe ? Demande-t-elle. Enfin bref, tu sais qu’on est lundi, et qu’on a un diner à préparer pour samedi ; d’ailleurs c’est une des raisons pour laquelle je suis rentrée si tôt. Je me disais qu’on allait faire les boutiques ce soir ?

- Hum…. C’est une super idée mum, mais pas ce soir. Avec les copines, on a prévu une virée.

- Ok ma puce, pas de problème. On le fera après-demain donc.

- Oui maman, ça marche ! 

- Ok ! Alors faisons comme ça. Et comme c’est mercredi et que vous n’aurez pas cours le soir, on pourra aller un peu plus tôt.

- Oui maman, si tu veux.

Je lui fais une bise et monte dans ma chambre. Celle–ci donne sur les deux côtés de la maison : la piscine et le jardin où d’un côté, se trouvent garées les nombreuses voitures de la résidence.

Je révise un peu mes cours, puis vais prendre un bain rapide. Et sans m’en rendre compte, je me retrouve au balcon, comme si je cherchais à voir quelqu’un, comme si j’attendais quelqu’un.

Et justement, je vois l’homme que je cherche quitter la résidence. Je regarde ma montre : 17h15. Je ne peux me le détacher des yeux. Il ne porte plus de costume, juste un jean et une chemise qui moule bien ses formes et ses abdos. Pas très développé mais, cela se voit qu’il est sportif et prend soin de son corps. Je me surprends à penser à caresser son torse nu.
J’ouvre grand les yeux face à cette réflexion qui me surprend de ma part.

Je referme vite les vitres de la fenêtre, me laisse glisser pour me retrouver au sol. Je suis sous le choc ! Je ne peux pas tomber amoureuse de cet homme ! Il n’est pas… mon… genre. Non !

Je suis toujours sortie avec des garçons de mon âge, de mon lycée. En plus de cela, ils étaient soit blancs, soit métisses. Loin de moi l’idée d’être raciste, mais cela a toujours été ainsi.  Même si mon papa est sénégalais, il a une peau claire, car issu d’une lignée de maures. C’est juste que j’ai toujours imaginé que mon prince charmant serait un blond aux beaux yeux bleus. Un peu comme mon cousin Grégory, à part que ce dernier a les yeux verts. Alors que lui, il a la peau noire, mais cela lui va si bien.

Il est … tellement… beau et séduisant. 🥹

KARINA, LA FILLE DU PROCUREUR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant