CHAPITRE ONZE

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Ce mercredi soir comme on n’a pas cours, avec les copines, on en profite pour aller faire du shopping encore une fois et pour aller manger de la glace, ce dont je raffole.
Mais je sens déjà que je n’aurais pas dû les inviter dans la voiture, avec MON chauffeur. J’ai bien vu comment elles le regardaient tout à l’heure quand on montait dans la voiture. Maintenant, elles ne cessent de glousser comme des folles et de dire qu’elles le trouvent mignon. Et le pire, c’est qu’il faut que je fasse la fille désintéressée, alors que je bouillonne à l’intérieur.

Serais-je jalouse ?

Nous arrivons au centre commercial, et c’est le début de notre séance de shopping, un des moments que je préfère dans mon existence. C’est les vacances dans moins de deux semaines, et il faut qu’on soit au top des nouvelles tendances. En plus de cela, pour mon opération séduction, il me faut de l’artillerie lourde.

On commence donc par les boutiques de chaussures. Et comme je raffole de bottes, hautes surtout, j’achète toujours beaucoup plus qu’il n’en faut. Angie elle préfère les chaussures à talons, alors que Rama fond toujours pour des baskets.
On passe ensuite aux boutiques de prêt à porter. J’aime beaucoup les nouvelles tendances.
.Je ne sais pas pourquoi mais, quand je regarde les mannequins, j’ai un petit déchirement au cœur. Car j’aime tant dessiner des modèles et je voudrais bien devenir styliste. Mais, il y’a mes parents qui ne l’accepteront jamais.

Le jour où ma mère avait découvert quelques de mes dessins, elle les avait montré à mon père qui était entré dans une rage monstre. Il m’a depuis interdit d’en faire, mais, comme je n’en fais qu’à ma tête, je me cache parfois pour dessiner quelques modèles qui m’inspirent. Et j’aime vraiment cela, c’est comme si c’était le seul moyen que j’avais pour m’évader, pour être enfin moi-même.
Je sais bien que ' la vie que je mène n’est qu’une façade par rapport à ce que je veux être. Et parce que je ne veux pas encore souffrir en faisant des choix que les autres n’aimeront pas que je prenne ; je préfère vivre la vie que les autres veulent que j’aie.

Je sais que c’est lâche de ma part, mais je m’y complais pour le moment. Peut-être arrivera-t-il un jour où il faudra vraiment que je me rebelle et que je me batte pour ce que je veux vraiment. Une chose est sure, si ce jour devait arriver, je m’y donnerai corps et âme.

Mais pour le moment, à fond le shopping ! 😃

Et donc on s’essaie aux nouveaux modèles.
J’ai tout de suite fondu pour une robe toute blanche, courte devant et plus longue derrière avec la petite traîne. Elle est si belle, et je sens qu’elle m’ira à ravir. On a aussi pris des hauts et des jeans selon nos choix.

Au final, après plus de deux heures de shopping, on finit avec les sacs et cartons pleins les mains.
On sort du centre commercial quand tout d’un coup je vois dans un des magasins pour homme, une chemise bleue claire avec de petites rayures blanches. Elle est si belle et automatiquement et sans le vouloir, je me dis qu’elle serait bien sur mon Ziza d’amour. Je n’arrête de la contempler.

- Oh mais Kari t’as quoi ? Pourquoi t’es-tu arrêtée ?, me demande Rama.

- Non rien.

Sans savoir, j’entre dans le magasin, suivie par mes deux amies qui ne comprennent rien à ce qui m’arrive. Je paie la chemise et sors satisfaite. Pour faire taire leur soupçon, je leur dit que je l’achète pour papa. Même s’ils ne doivent ne pas avoir la même taille, mais je crois qu’elles sont bien trop occupées pour penser à ces choses-là.

Les bagages au fond de la capote de la voiture, on prend le chemin du retour quand Angie propose qu’on aille manger nos fameuses glaces. Ce dont je ne me doutais pas, c’est qu’elle l’ait fait pour accrocher Ziza. Car à peine garés devant le glacier, elle lui demande de venir avec nous.
J’essaie tant bien que mal de déjouer ses plans mais, c’est sans compter avec Rama qui, tout comme Angie, tourne autour de lui comme des abeilles. Et le pire c’est que je sais qu’elles le font juste comme ça, juste parce qu’il est beau. Mon Dieu, comme si c’était la première fois qu’elles font ces genres de choses. Avant cela m’aurait amusé, mais pas cette fois, pas avec MON homme.

Finalement nous sommes tous les quatre réunis sur une table d'un restaurant dont l'un des compartiments abrite un glacier. Il est géré par un ami de papa, et d’habitude c’est là qu’on vient le dimanche en famille.

Mes deux amies n’ont d’yeux que pour lui, alors que qu’Aziz lui, est tout gêné. Il ne voulait rien commander mais les deux sorcières ont tenu à lui offrir une glace à lui aussi. Et le pire, elle faisait les gentilles en voulant payer pour lui, mais heureusement il accepte à la seule condition de payer lui-même.

Cette dernière proposition me ravit tant. Je crois que je suis réellement amoureuse de cet homme hors du commun. 😍

Cela se voit qu’il n’a pas cette habitude. Tout ce luxe, et toutes ces filles autour de lui. Mais il y’a surtout de quoi avec ses deux perverses qui me servent d’amies, qui ne peuvent regarder nulle part à part lui.

- Et donc Aziz, vous avez quel âge ?, demande Angie, en engloutissant une cuillérée de glace d’une manière qui se veut séduisante.

Elle se lèche ensuite les lèvres comme une féline. J’ai une de ces envies de la gifler. Mais il faut que je me retienne, il ne faut pas qu’elles sachent que je m’intéresse à Aziz.

Heureusement que ce dernier est imperturbable, ce qui me redonne espoir. Il rit même intérieurement de son attitude. Son sang-froid m’étonne moi-même. Car ce que je ne sais pas, c'est qu'il a maintenant l'habitude de ces filles qui l'accostent pour le draguer parfois directement.

- J’ai vingt et un ans mademoiselle…

- Appelez-moi Angie, la coupa-t-il en lui faisant les yeux doux.

- Oui, ça se voit que vous êtes jeune, en plus d’être extrêmement beau, lâche Rama en lui faisant un clin d’œil.

Je lève les yeux au ciel devant leur petit manège. Et avant même de pouvoir réagir, Angie lui pose « la question ».

- Et donc Aziz, je suis sûre qu’un garçon aussi beau doit bien avoir une petite amie. N’est-ce-pas ?

Aziz et moi nous nous regardons surpris. Non ! Pas cette question.

KARINA, LA FILLE DU PROCUREUR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant