CHAPITRE SEPT

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Le lendemain tout juste après les cours qui m’ont paru une éternité, je n’attends même pas mes copines pour leur faire la bise. Je rentre directement et pars poser mes affaires dans ma chambre et descends aussitôt retrouver ma mère dans sa chambre. Elle est dans son ordinateur en train de travailler, comme toujours.

- Maman ! Alors t’es prête pour notre virée de ce soir !

- A cette heure ? C’est trop tôt ma chérie.

- Non mum ! Et puis, tu sais bien que les boutiques, cela prend beaucoup trop de temps. Tu te rappelles de la dernière fois comme cela s’était passé ?

- Oui je sais bien. Ton père a failli venir nous chercher avec un gros bâton tellement on avait duré, rit-elle. T’as peut-être raison.

- J’ai raison m'man. Et puis dis m'man, c’est qui le nouveau chauffeur ?

- Un nouveau chauffeur ? Je ne sais pas de qui tu parles. En plus tu sais que c’est ton père qui s’occupe de ces genres de choses. C’est à peine si je connais le nom de tous les employés de la maison.

- Oui je vois, je suis comme toi d’ailleurs. C’est que je lui ai dit qu’il allait nous emmener faire les boutiques. Bon je vais me changer, et on y va, lu dis-je en lui faisant une bise.

Je porte encore une fois un haut rouge et une mini-jupe noire, avec des bottes qui m’arrivent presque au niveau des  genoux. Et comme toujours, je ne sors pas sans maquillage. Il est 15h quand mère et fille arrivent au centre commercial. Il fallait acheter de nouveaux couverts, de nouvelles nappes, et à ne surtout pas oublier, nos nouvelles robes. Nous commençons la plus prioritaire : s’acheter des robes pour la soirée. Mais en plus, des habits pour d’autres occasions.
Le choix des robes fini, nous passons à la boutique pour acheter des nappes. J’aime pas du tout ce genre de shopping. Les nappes et ces genres de trucs, je n’y connais vraiment rien et je trouve cela trop ringard.

Et c’est le moment que je choisis pour me sentir mal. Je commence à me tenir le visage comme si j'allais tomber. Ma mère est inquiète, mais je n'ai pas d'autre choix. Je dis souffrir de tournis, et comme je l’espérais, elle me demande d’aller l’attendre dans la voiture.

Satisfaite, je me dirige vers le parkin. Je vois, debout près de la voiture, ma proie du moment, en train de discuter au téléphone.

A qui peut-il bien parler ? Et de quoi ?

Il faut que je mette mon plan à exécution. Et donc je fais comme si je perdais l’équilibre tout en marchant. A ma vue, il range son portable et vient me prendre dans ses bras. Mon Dieu qu’il sent bon ! J’en profite pour renifler son parfum, pas des plus chers ni des plus chics mais, tout semble lui aller à ce chauffeur.

- Mademoiselle ! Vous allez bien ?

- En fait, j’ai un peu la tête qui tourne, dis-je en ouvrant faiblement les yeux.

- Je vais vous aider à regagner la voiture.

Il m’aide en me prenant le bras. Mais ce n’est pas suffisant pour moi. Je fais donc l’effondrée, ce qui le pousse à me prendre par la taille. Je pose alors ma tête sur son torse, je m’y sens si bien. Je peux deviner la force de ses bras et la musculature de son torse qui est devenu comme mon refuge. Arrivés à la portière, il me fait entrer mais j’en profite pour essayer de le tirer un peu vers moi. Mais rien, il se détache, et me souris. Un sourire narquois, le genre qui peut faire très mal.

- Ne jouez pas à ce jeu avec moi !

- Mais quoi ? Qu’ai-je fais ?

- Vous êtes comme ma patronne, ne l’oubliez pas.

Il sort ensuite et me laisse plantée là. Il m’a visiblement cernée, et je n’aime pas cela. Aucun homme ne peut me tenir tête, c’est impossible ! Furieuse, je sors de la voiture et le vois debout à regarder les passants. Et avec mes 1,70m (plus les 5 cm de mes bottes), je viens me mettre devant lui. Il sourit toujours, ce qui m’énerve encore plus.

- Puis-je savoir ce qui ne va pas avec moi ?

- Je n’ai jamais dit que vous aviez quelque chose qui n’allait pas…

- Karina !

- Comment ?

- Je m’appelle Karina.

- Ok mademoiselle Karina. Je sais que vous êtes encore qu’une gamine. En plus je vous considère un peu comme ma petite sœur…

- Non ! Je ne suis plus une gamine !

- Oh ! Si vous le dites, me dit-il en souriant encore une fois.

- Et qu’est-ce qui vous fait rire ? Vous ne me croyez pas capable de conquérir le cœur d’un homme comme vous ?

- Et à quelle fin mademoiselle ?

- Parce que vous me plaisez. Je vous aime.

Il parait surpris mais ne le montre pas. J’ai l’impression qu’il est encore plus beau comme ça ; l’air inaccessible, intenable.

- Une gamine comme vous devrait plutôt s’occuper de comment avoir de bonnes notes et construire son avenir. Au pire, s’amouracher de jeunes garçons de son âge. Et puis, je ne suis pas un homme pour vous. Vous ne m’intéressez point, jeune fille !

Oh mais comment ose-t-il me parler comme ça ?! En plus d’être divinement beau, il aussi très arrogant. Et puis, il n’arrête pas de sourire, ce qui me met en rogne.

- On verra si vous direz cela quand j’aurais fini de vous rendre dingue de moi.

- Je voudrais bien voir cela mademoiselle, me répond-il en insistant bien sur le dernier mot.

- Karina ! Je vous ai dit de m’appeler par mon prénom.

- D’accord mademoiselle Karina. Sur ce, je retourne à la voiture attendre votre mère.

Il me laisse encore là ! On ne dit jamais non à Karina. Je ferai en sorte qu’il tombe amoureux de moi, et qu’il soit à moi, peu m’importe. Le trajet du retour se fait dans le silence de mort, mise à part maman qui est tant excitée par la prochaine fête qu’elle va organiser.

Même dans mon lit, cet homme hante mes pensées. Aucun homme ne m’a jamais fait cet effet. Pourquoi lui mon Dieu ? Pourquoi cet homme parmi tant d’autres ? Pourquoi lui ? De ma jeune vie, je n’ai jamais pu penser que je pourrais tomber amoureuse un jour. Je ne l’avais jamais envisagé.
Mais il a quelque chose de spécial. Un quelque chose que je ne peux expliquer, depuis le premier jour où j’ai entendu sa voix, avant même de le voir, j’ai senti qu’il allait bouleverser ma vie. Il a ce petit plus que les autres n’ont pas.
La première fois que je l’ai vu, je me suis sentie en sécurité avec lui. Ce que je crois maintenant, c’est que l’amour n’est ni l’union de deux cœurs, ni de deux corps, mais l’union de deux âmes. Je ne peux m’enlever ton sourire de la tête. Et je te jure que tu seras à moi, et rien qu’à moi !

Parole de Karina.

KARINA, LA FILLE DU PROCUREUR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant