Chapitre 22

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Lorsque nous sommes arrivés à la classe de défense contre les forces du mal, tout le monde était déjà rassemblé devant une vieille armoire. 

-Pouvez-vous fermer la porte, tous les deux ? Vous êtes les derniers. 

-Euh... Oui. D'accord. 

Sebastian a fermé la porte et on s'est approché du groupe. L'armoire bouge, comme si quelqu'un -ou quelque chose- était enfermé dedans. 

-Qu'est-ce qu'il y a là-dedans, professeur ? demande une voix féminine que je n'ai pas su identifier. 

-Un épouventard ! Est-ce que quelqu'un saurait me dire ce qu'est un épouventard et à quoi il ressemble ? 

Je lève la main. J'ai lu à ce sujet l'année dernière. 

-Oui, mademoiselle Crawford ? 

-Un épouventard est un non-être qui se nourrit de la peur humaine. Ils se cachent dans les endroits sombres. Personne ne sait à quoi ressemble véritablement un épouventard car il prend l'apparence de ce que la personne en face de lui redoute le plus. 

-Quelque chose à ajouter, monsieur Pallow ? 

-Non, elle a tout dit. 

-C'est exact. Cinq points pour Poufsouffle ! Comme les épouventards se nourrissent de la peur, la meilleure façon de les contrer est avec le rire. Les épouvantards peuvent être vaincus à l'aide d'un enchantement, "Riddikulus", qui exige une grande concentration mentale car le lanceur doit pouvoir trouver la forme la plus ridicule possible pour l'épouvantard et ainsi vaincre sa peur.

Quelle est l'apparence qu'il pourrait prendre avec moi ? Quelle est ma plus grande peur...? 

-Répétez après moi, clairement et distinctement : Riddikulus. 

-Riddikulus ! 

-Encore une fois. 

-RIDDIKULUS ! 

-Parfait. Mademoiselle Crawford, nous feriez-vous l'honneur de commencer ? 
-Oui. Pas de soucis. 

Je dis ça mais j'appréhende énormément. 

-Bien. Mettez-vous en ligne derrière elle. 
Je m'avance vers l'armoire et je crois entendre Sebastian en faire de même. Je me tourne, il est placé juste derrière moi. Les gens se sont mis en file derrière nous. 

-Vous êtes prête ? 

-Oui. 

Je ne dois pas montrer que j'ai peur. 

La clé de l'armoire tourne et une des deux portes s'entrouvre. Un main, ensanglantée, se laisse apparaître. Elle ouvre la porte. Un viel homme, couvert de sang, s'avance en titubant hors de l'armoire et s'effondre. Il rampe un instant avant de s'arrêter. Il me fixe de ses yeux vitreux.

Mes jambes me lâchent et je m'effondre, également. Je ne sens cependant pas mes genoux cogner le sol violemment. Je sens des bras m'entourer et on m'oblige à tourner la tête. Une odeur de vanille me fait partiellement revenir à la réalité. Sebastian. 

-Luna ! Ce n'est pas réel ! Professeur..?!

-Oui. Faîtes-la sortir et emmenez-la à l'infirmerie, je crois qu'elle est en état de choc. 

Je sens les bras qui m'entouraient jusqu'alors se déserrer autour de moi. On attrape mes jambes et mon dos puis on me soulève du sol. Je tente de m'accrocher à ce que je peux : le t-shirt de la personne qui me porte et qui a cette odeur de vanille que j'aime tant. J'aimerais pleurer mais je n'y arrive pas, rien ne sort. 

Il va me rendre folle ! - Sebastian PallowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant