Chapitre 38

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-Ta chambre est très... Bleue. 

-Difficilement devinable que c'est ma couleur préférée, hein ?

-Impossible même, dit-il en déposant un baiser sur mon épaule. Je me demandais... Tu n'aimes pas tant les plantes donc pourquoi il y en a quelques unes dans ta chambre ? 

-Car ma mère a insisté. Comme tu as pu le remarquer, elle en a mises partout dans la maison. 

-Tu n'as pas hérité de son amour pour les végétaux. 

-Non. Enfin... Je ne les déteste pas mais je n'ai pas la main verte contrairement à elle. 

-Ça ne fait pas bizarre de vivre dans une aussi grande maison à seulement trois ? 

-À cinq avec Diana et Mushu. 

-Tu as compris ce que je voulais dire. 

Je m'assieds sur mon lit et il en fait de même. 

-En fait, ma mère rêvait d'avoir une très grande famille, c'est pour cette raison qu'ils ont fait construire une aussi grande maison. Ma mère a grandi en foyers souvent surpeuplés donc elle voulait un peu recréer cet environnement. Mais... La vie en a décidé autrement. Maman est tombée enceinte, il y a une vingtaine d'années. D'après mon père, elle était plus rayonnante qu'elle ne l'avait jamais été le temps de sa grossesse, grossesse qui s'est terminée très très prématurément. Elle a fait une fausse couche au bout de 4 mois et on lui a diagnostiqué l'endométriose. On lui a clairement expliqué qu'elle pourrait retomber enceinte mais qu'elle n'arriverait jamais à terme, que jamais elle n'arriverait à avoir d'enfants biologiquement. Elle a fait une grosse dépression et a décidé de se ligaturer les trompes. 

-L-les trompes ? 

-Les trompes de Fallope, c'est une partie de l'appareil reproducteur féminin. Une espèce de conduit entre les ovaires et l'utérus. Un décision drastique mais elle ne voulait pas revivre ça. Ma mère a directement commencé les démarches pour adopter après ça. Ça a été très long et difficile mais j'ai fini par arriver dans leur vie. Leur "petit rayon de soleil" pour reprendre les mots de papa. Après mon troisième anniversaire, ils ont commencé à travailler comme des malades pour pouvoir m'offrir le meilleur avenir possible. 

-Je... Je ne savais pas que tu étais adoptée. 

-Je ne te l'avais jamais dit ? Je pensais, désolée. 

-Tu n'as pas à t'excuser. Mais... Ça va ? 

-Oui. Je ne l'ai jamais mal vécu. Mes parents ne me l'ont jamais caché et je sais qu'ils m'aiment autant -si ce n'est plus- que si j'étais leur fille biologique. Mais c'est comme ça que le rêve de grande famille de ma mère s'est terminé. M'avoir moi a été si difficile que papa l'a suppliée de ne pas retenter l'expérience car il avait peur de la perdre. 

-J-je vois. Désolé d'avoir posé la question. 

-Il n'y a aucun soucis. Je te l'aurais dit plus tôt si j'y avais pensé. 

-Tu sais ce qui est arrivé à tes parents biologiques ? 

-Absolument pas. On m'a trouvée abandonnée devant un hôpital quelques heures après ma naissance. 

Il me prend dans ses bras. 

-Tu sais, tu n'as pas besoin de me réconforter, Sebastian. 

-Je sais mais j'en ai envie. Je suis désolé de ce qui est arrivé à ta famille, Luna. 

-Moi non. Si ce n'était pas arrivé, je n'aurais pas rencontré mes parents et je ne serais sûrement pas devant toi aujourd'hui, à être la personne que je suis. 

Il va me rendre folle ! - Sebastian PallowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant