survivante

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Il ne pleuvait plus. Tout était mouillé autour de moi. Où étais-je ? Puis tout me revient. Le voyage, le crash, Bastien... Je me relevai aussitôt. Mon avion s'était crashé ! Où étaient les gens ? Il y avait des morceaux de l'appareil un peu partout, dans les arbres retenus par le feuillage, éparpillés au sol... Il y avait aussi des corps. Je faillis marcher sur la personne qui était derrière moi pendant le vol. En me baissant pour voir si elle était encore vivante, je m'aperçus qu'elle avait une plaie qui s'étendait du cou à la jambe gauche. Ce n'était pas beau à voir. Il y avait du sang partout autour et des choses qui sortaient de la blessure. Je retins un haut-de-cœur et me retournais vivement. Je connaissais les règles de survies, c'était la base pour devenir aventurier. Il n'y avait nul part marqué de pleurer les morts. Je devais vite rassembler tout ce qui pourrait m'être utile dans les environs, puis chercher un point d'eau, car les bouteilles en plastique qu'on avait dans l'avion ne m'aideraient pas longtemps. Pendant ma fouille, je trouvais des corps, et je regardais s'ils étaient encore en vie, mais ce n'était jamais le cas. J'étais la seule survivante du vol mille quatre cent trente.

La nuit tomba plus vite que je m'y attendais. Mais j'avais réussi à trouver l'horloge des toilettes (ma montre s'était cassée quand j'étais tombée dans les arbres) qui, pour le moment, trônait à l'entrée de mon camp de fortune que j'avais décidée d'établir dans une des parties la plus intacte de l'avion que j'avais pu trouver. Je ne me ferai plus surprendre par le temps maintenant, sauf quand les piles seraient totalement usées. Je n'avais pas encore trouvé de point d'eau, mais j'avais presque fini de fouiller l'épave. J'avais vu les trois quart des corps sans vie que j'avais croisée dans l'avion y compris ceux des pilotes, mais pas celui de Bastien. Je ruminai tout ce qu'il s'était passé dans les dernières vingt-quatre heure en même temps que je me réchauffais grâce à un feu de camp que je venais d'allumer, au risque d'attirer des créatures hostiles, quand un bruit me ramena au monde réel. Quelque chose venait vers moi ! J'attrapai un bâton non loin de moi et, prise par un excès de courage, je me ruai en dehors du morceau d'épave. J'entrevis une silhouette humanoïde et sombre se diriger vers moi. Sans réfléchir, j'abattis mon arme sur ce qui devait être la tête de l'animal.

- Eh ! Arrête ! C'est moi, Bastien ! Je sais que tu es Laure, j'ai su que c'était toi grâce au feu de camp. J'ai reconnu ta silhouette grâce à la lumière, et personne aurait pensé à en faire un, puis personne ne sait en faire de nos jours, on a tous des lampes torches sur nos portables.

Puis il continua cette fois moins sérieusement :

- Je sais que je suis en retard pour le repas, mais ce n'est pas une raison pour me frapper !

Bastien avança et apparu dans la lumière du feu de camp. Il avait une grosse marque sur le front, probablement où je l'avais tapée, où là où il était tombé lors du crash. Ses habits étaient en lambeaux, et je me dis que les miens devaient être dans le même état. Mais je n'avais pas le temps pour ce genre de chose, tout du moins pas tout de suite. Je n'étais pas la seule survivante ! Folle de joie, je sautai au cou de l'autre survivant avant de me reprendre. Je ne serai plus seule, c'était tout. Je me raclai la gorge, gênée, avant de reprendre :

- Viens, il me reste des biscuits.

- J'espère, rétorqua-t-il. Tu n'as pas l'air d'être une gloutonne en vue de ton volume, même si je sais que ça ne veut rien dire, j'aurai été déçu que tu es déjà tout mangé sans en laisser à d'autres survivants potentiels !

un événement inattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant